Parole de psy : Mes bonnes résolutions
Continuer de penser à cet homme me fait du mal. J’en ai maintenant conscience. Alors j’ai inscrit tout en haut de la liste de mes bonnes résolutions pour l’année 2016 : l’oublier. Mais c’est comme lorsque j’avais décidé d’arrêter de fumer. Quelques heures passent, et je ne peux m’empêcher de lui envoyer un sms… il continue à occuper mes pensées, je m’en veux et je me morfonds.
Le début d’année est le moment adéquat pour prendre de bonnes résolutions : ce qu’il ne faut plus faire et ce qu’il faut absolument faire. Qui n’a jamais vu un ami écraser sa cigarette en proclamant que c’est la dernière et le surprendre une semaine après en train de s’en griller une à la pause café ? Qui ne s’est jamais promis de lire cette année l’intégrale des œuvres de son romancier préféré ? Ou d’aller nager tous les matins dans le lac juste en bas de chez soi ? Comme les guirlandes de l’année précédente s’accrochent sur le sapin, nos « bonnes » résolutions vite abandonnées s’accrochent à nous comme des petits boulets, familiers et culpabilisants.
Mais il ne suffit pas de vouloir, ou d’avoir conscience pour pouvoir…
Dans le cas de ce que vous n’aimeriez plus faire, bizarrement une force irrésistible s’impose. Une force qui vous pousse à reproduire l’action à éviter, comme une flèche qui, une fois décochée, se dirige vers sa cible, en empruntant toujours la même trajectoire, et qui la rate systématiquement. En résulte une mauvaise satisfaction avec laquelle il n’est pas toujours évident d’être à l’aise et qui s’avère éphémère. Vous reconnaissez cette situation, elle est presque toujours la même…
L’action est refoulée
Dans le cas de ce vous aimeriez faire, l’action à réaliser est refoulée par tous les moyens imaginables. « Je vais nager dans le lac. Oui, mais il fait froid, chaud, gris, je suis trop gros, il y a trop de monde, pas assez, trop de travail, pas le temps… ». Progressivement ou plus rapidement si le phénomène est bien rôdé, la bonne résolution est enfouie. Toutefois, elle résiste, et refait surface de temps à autre, directement ou sous forme d’angoisse diffuse, pas toujours identifiable si elle est bien réprimée.
A chacun de trouver comment faire dévier un petit peu l’irrésistible pulsion, ou comment se confronter à ses désirs. Il n’existe pas de solution toute faite !
En parler à son psy contribue à élucider ces mystères sur soi même. Mais aussi à se libérer des effets de détermination, c’est à dire de ce qui se répète encore et encore. Les interprétations du psy, particulières auprès de chacun, permettent de faire apparaître des nouveautés et le monde s’en trouve comme élargi.
0 commentaires