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Automobile : dans les coulisses d’un essai presse

08h16 - 04 janvier 2016 - par Info Clermont Métropole

Quelques semaines avant la commercialisation d’une voiture, les constructeurs mettent en place des essais presse. Comment ces derniers sont-ils organisés ? Renault nous dévoile le dessous des cartes lors des essais consacrés à sa nouvelle Talisman… Une logistique rodée au millimètre. [caption id="attachment_206867" align="aligncenter" width="800"]Pour les essais de la nouvelle Talisman, le parcours proposait deux boucles dans le département de la Drôme, avec ici un passage dans le joli village de Grignan. Pour les essais de la nouvelle Talisman, le parcours proposait deux boucles dans le département de la Drôme, avec ici un passage dans le joli village de Grignan.[/caption] 11 heures. Dans les virages et les lacets déserts du col d’Aleyrac, sur la Départementale 9, dans la Drôme, les 200 ch du moteur n’amusent pas le terrain. Deux ou trois kilomètres (presque) pied au plancher pour tester l’efficacité redoutable du châssis de la nouvelle Renault Talisman équipé d’un système à quatre roues directrices. Mais que la marée-chaussée se rassure, je n’ai pas dépassé le 90 km/h autorisé. Impossible de le faire d’ailleurs sur cette portion de route très sinueuse. Depuis plus d’une heure maintenant, je roule dans le tout nouveau vaisseau amiral du Losange. Ce matin, dix Talisman, fraîchement sorties de l’usine de Douai, trônaient sur le parking de la très prisée Villa Augusta, à Saint-Paul-Trois-Châteaux. Des véhicules réservés à la presse dans la cadre d’essais. Avec douze journalistes présents, chacun a pu disposer de sa voiture ou presque, alors qu’il faut rouler en binôme habituellement. Après l’accueil autour d’un petit déjeuner, la matinée avait débuté par le traditionnel briefing technique. Trente minutes où Bruno Hernandez, le responsable presse du constructeur, a dévoilé les spécificités techniques et les points forts du véhicule avec l’aide du chef de produit. Avant de répondre aux questions des journalistes… Outres les essais internationaux, réservés généralement à la presse nationale et spécialisée, lesquels avaient lieu pour ce modèle quelques jours auparavant du côté de Florence, en Italie, Renault est le seul constructeur qui continue à décliner ce type d’essais sur ses sept directions régionales. Avec la même qualité de prestations. « Pour nous, l’intérêt est de multiplier les supports pour faire parler de nos produits. Ces essais en région sont moins chronophages pour les journalistes. Ils permettent d’aller au plus près des rédactions et de toucher un maximum de médias qui font de l’information de proximité », explique François Rouget, responsable de la communication à la Direction commerciale France.

UN BUDGET SECRET

[caption id="attachment_206868" align="alignright" width="199"]François Rouget, responsable communication à la direction commerciale France de Renault. François Rouget, responsable communication à la direction commerciale France de Renault.[/caption] Toute la partie logistique des essais, qui se déroulent sur une quinzaine de jours au total sur la Fance, a été sous-traitée à Novateam, une agence spécialisée dans l’évènementiel automobile. L’un des associés n’est autre que l’ancien pilote du Dakar, l’Auvergnat Jérôme Rivière. Les Talisman ont été préparées et bichonnées par ses équipes. Pour le journaliste, c’est du pain béni ou presque. Il n’y a qu’à se laisser conduire par le GPS à travers le département de la Drôme. Au menu aujourd’hui, deux boucles différentes de 90 km. Près de deux heures de roulage le matin avec le modèle essence, autant l’après-midi au volant d’une motorisation diesel cette fois. Dans les deux cas, deux finitions haut de gamme. Dont la très sélect « Initiale Paris ». Chacun est libre de suivre l’itinéraire ou non, de faire des photos, des vidéos… 13 heures. Retour à la Villa Augusta. C’est l’heure du déjeuner. Le roulage nous a mis en appétit. Cela tombe bien. Le chef David Mollicone a concocté un « Saumon français Label » et une « Volaille fermière de la Drôme », avec une « Pomme » finement ciselée en guise de dessert. Verdict ? Du grand art. Des voitures mises à disposition, un lieu sympa, une bonne table… Il y a pire comme métier. De fait, les journalistes sont placés dans les meilleures conditions par les constructeurs. Ces éléments adouciraient-ils les facultés de jugements des principaux intéressés ? « J’essaye de ne pas être influencé mais j’avoue ne pas être très critique », explique avec franchise Thierry André, le correspondant auto de La Tribune, qui réalise un ou deux essais par mois en moyenne. Patrice Vergès, un des anciens du milieu, a vu les choses évoluer après avoir débuté les essais en 1976 et réalisé plus de 1500 tests de voitures pour Info Magazine notamment et le site POA. « On roule beaucoup moins qu’avant et beaucoup moins vite aussi. Et puis chez les constructeurs, le marketing a pris le pas sur les services presse », observe-t-il. « L’Oncle Pat » a parfois la dent dure. Ce qui lui a valu quelques retours de bâton. « Il y a longtemps, j’avais été rayé des listes d’invitation durant cinq ans à cause d’un titre assassin sur la R 5 : « Je rouille pour vous ! ». Plus récemment, une tirade sur la Citroën Cactus est à priori mal passée. Plus de nouvelles de la marque aux Chevrons depuis ! Et puis les petits cadeaux se font de plus en plus rares. Cet automne, Patrice Vergès avait ramené un beau (et bon) petit fromage de Corse, où un constructeur allemand avait convié les journalistes à essayer son nouveau break. « Hélas, la sécurité me l’a confisqué à Orly. J’ai dû le piétiner ! »

L’EUROPE DU SUD EN VOGUE

[caption id="attachment_206869" align="alignleft" width="223"]Le journaliste Patrice Vergès a réalisé plus de 1.500 essais de voitures dans sa carrière (© V. Uta). Le journaliste Patrice Vergès a réalisé plus de 1.500 essais de voitures dans sa carrière (© V. Uta).[/caption] Chez Renault, on ne communique pas sur les budgets consacrés aux essais presse. « Mais il s’agit d’un investissement important qui a du sens, poursuit néanmoins François Rouget. Il permet d’installer la notoriété de nos produits avec le cautionnement journalistique. » Il est loin le temps où les constructeurs emmenés les médias vers des destinations lointaines et exotiques. En raison d’un contexte économique moins favorable évidemment mais pas seulement. Les filiales de Renault, constructeur planétaire, organisent elles aussi leurs propres essais sur les autres continents. C’est le cas par exemple en Asie ou encore en Amérique du Sud. En Europe, les constructeurs plébiscitent les destinations du Sud en ce moment. L’Italie, l’Espagne et le Portugal ont la cote. Le Maghreb beaucoup moins, contexte géopolitique oblige. 16 h 45. La seconde boucle avalée, il est temps de rendre les clés (la carte) de Talisman. A regret, évidemment. D’autant plus que la journée n’est pas encore finie. Pour changer, il va falloir conduire. Encore. Près de 4 heures de route pour rentrer à la maison. Dans une petite voiture cette fois… [caption id="attachment_206870" align="aligncenter" width="800"]INVE_PRESSE_D La journée a débuté avec le briefing technique des journalistes. 30 minutes de présentation au menu.[/caption] [caption id="attachment_206871" align="aligncenter" width="800"]La Villa Augusta, à Saint-Paul Trois Châteaux, a accueilli ces essais Renault organisés pour la grande région Sud-Est. La Villa Augusta, à Saint-Paul Trois Châteaux, a accueilli ces essais Renault organisés pour la grande région Sud-Est.[/caption]  

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