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L'image captive

11h14 - 01 octobre 2015 - par Info Clermont Métropole

"Pourquoi l'image de cet enfant échoué sur le bord de mer m'a particulièrement bouleversée... Et pourquoi, à partir du moment où cette image a été diffusée, les politiques se sont précipités pour prendre la parole et ont essayé de proposer des solutions aux questions de l'immigration ??"

L'image de cet enfant n'a pas laissé indifférent... Les patients en témoignent dans le cabinet, touchés au plus vif. Dans cet espace spécifique de parole, fait pour "dire comme ça vient" et laisser la parole résonner, chacun y est allé de son interprétation, écho d'un affect touché. Le psy est là pour accueillir ce que chacun dit, sans souci d'en penser quelque chose, mais pour saisir ce qui se joue individuellement. En effet, chacun parle à partir de son affect et de la représentation qu'il s'en fait, avec un « scénario » personnel, un imaginaire qui sert aussi à interpréter d'autres situations, se calquant à la vie lui laissant ainsi une empreinte particulière.

Pourquoi cette photo a t-elle eu un effet aussi contagieux, diffusée dans le monde entier ? Peut être parce qu'elle évoque le désarroi le plus total qui rappelle la condition humaine. Un jeune enfant seul, ne peut pas s'en sortir. Il a besoin d'un autre qui lui donne des soins. L’être humain a une impossibilité, celle à vivre seul. Un affect surgit en voyant l'enfant car la relation imaginaire  est sous tendue par la présence dans le champ perceptif visuel d'un autre, un semblable... Cette photo rappelle que nous sommes vulnérables et avons besoin des autres ; au cœur de notre vie, nous sommes saisis au corps en voyant et cela nous pousse à...

Mais l'image du corps est aussi un trompe l'œil, voilant ce qu'il y a dedans, et ce qu'il en est. La question de la plus ou moins grande soumission de la pensée à la part affective de l'esprit – ici éveillée par l’image - a toujours été considérée comme de premier ordre pour la compréhension de l'âme. L’imaginaire s’emballe, voilant la réalité. L'intelligence est sacrifiée pour l'urgence du cœur.

Parler au psy de ces émotions, permet de perdre un peu de cet imaginaire qui encombre trop l'esprit, cela allège.

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