Le radon, une substance nocive à bannir de chez soi

[caption id="attachment_219461" align="aligncenter" width="640"] iStock / City Presse[/caption]
Présent à l'état naturel un peu partout en France, le radon est un gaz radioactif potentiellement dangereux selon son niveau de concentration dans les habitations. On vous dit tout.
Entre autres substances nocives qui se cachent entre nos murs, il en est une insoupçonnable et méconnue mais potentiellement très dangereuse : le radon.
En attente d'une réglementation
Issu de la désintégration de l'uranium et du radium contenus dans le sol et les roches, ce gaz radioactif est classé comme « cancérogène certain » par l'Organisation mondiale de la santé. Considéré comme « la seconde cause de cancer du poumon en France », il serait responsable de « 1 200 à 3 000 décès par an », selon l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (l'Irsn). Or, si le radon se dilue rapidement dans l'air, il peut atteindre un niveau de concentration dangereux à l'intérieur des bâtiments. Pour éviter tout risque pour la santé, il ne faut pas dépasser 300 Bq/m3 (becquerel par mètre cube) en moyenne annuelle. Et l'on en est heureusement loin puisqu'en moyenne les logements français sont exposés à 90 Bq/m3 par an. Sauf que les niveaux sont beaucoup plus élevés dans certains territoires comme le Massif armoricain, le Massif central, la Corse ou les Vosges. Une ordonnance du 10 février 2016 a donc prévu d'intégrer le radon à l'état des risques naturels, miniers et technologiques fourni par le vendeur et le bailleur d'un bien immobilier à compter du 1er juillet 2017. Sauf que le décret d'application n'est toujours pas paru, comme l'a dénoncé le magazine 60 millions de consommateurs. Il faudra sans doute attendre début 2018 pour une mise en place effective. [caption id="attachment_219462" align="aligncenter" width="640"]
Changer d'air, le bon réflexe
En attendant, vous pouvez connaître le niveau d'exposition au radon de votre commune grâce à la cartographie établie par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire et disponible sur son site Irsn.fr, rubrique « Base de connaissances », puis « Surveillance de l'environnement ». Si votre ville affiche une forte concentration de gaz radioactif, vous pouvez mesurer le niveau de votre logement grâce à un dosimètre radon commercialisé par des sociétés spécialisées listées par l'Irsn. Le taux est élevé ? Pour évacuer le radon, commencez par renouveler régulièrement l'air de votre maison en ouvrant les fenêtres chaque jour et, le cas échéant, en installant une ventilation mécanique adaptée. Et si des travaux plus conséquents sont nécessaires, comme renforcer l'étanchéité entre le sol et le bâtiment par exemple, vous pourrez demander une subvention à l'Agence nationale de l'habitat (Anah), sous condition de ressources.Des cas concrets
- un programme pilote en Haute-Vienne : la communauté de communes Élan, près de Limoges, participe à une expérimentation sur le radon depuis 2015. Plus de 70 % des habitants volontaires ont constaté des niveaux supérieurs à 300 Bq/m3 dans leur logement. Après un an d'accompagnement pour faire diminuer cette concentration, l'efficacité de ces actions sera évaluée d'ici fin 2017. - une école dangereuse dans les Hautes-Alpes : en 2015, un test a relevé un taux de radon de 903 Bq/m3 à l'école maternelle de Saint-Chaffrey. Malgré une aération quotidienne et la réfection des joints au sol, le bâtiment a atteint les 1 223 Bq/m3 l'hiver dernier. En l'attente de travaux, la mairie a donc condamné le premier étage à la rentrée. Certains parents ont toutefois préféré retirer leurs enfants de l'école jusqu'à la fin de la mise en conformité. [caption id="attachment_219463" align="aligncenter" width="640"]
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