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Monsieur Rusigby : "Heureux car cela fait parler du rugby amateur"

06h08 - 17 décembre 2022 - par Info Clermont Métropole
Monsieur Rusigby :
Didier Cavarot entouré de grandes plumes, à La Bibliotèca le 29 octobre (© Germinal Gayola). - © Germinal Gayola

Didier Cavarot, alias « Monsieur Rusigby », a reçu le prix littéraire La Bibliotèca, pour son ouvrage intitulé « Monsieur Rusigby, au bureau ovale de la saison blanche ». Il y parle des joies et des déboires du club de rugby de l'US Issoire.

Avant d'écrire des chroniques sur le club de rugby d'Issoire, quel était votre rapport au rugby ?

J'ai commencé à jouer à La Plaine en poussins, j'avais 6 ans. Mon père jouait et entraînait là-bas. En 1975, j'ai joué au Stade clermontois à la belle époque des Juniors puis en Seniors, en deuxième-ligne. Je suis parti à Angers mais j'ai joué à Riom et à Issoire depuis 1994. Je suis conseiller en insertion à Brioude. Cela fait sens aussi avec le rugby.

Comment êtes-vous venu à publier un livre sur les joies et les déboires de l'US Issoire ?

J'écrivais sur Facebook et mes « chroniques » prenaient bien. En cinq ans et demi, cela a touché pas mal de lecteurs. Mais certaines personnes n'avaient pas ce réseau social et m'ont motivé à écrire un carnet de recueil de ces chroniques qui parlait de l'US Issoire depuis 2017. Je l'ai fait pour les copains mais j'en ai vendu plein. Je n'avais pas de distributeur ni d'éditeur, cela devenait difficile à gérer. J'ai trouvé une maison d'édition à Saint-Saturnin, La Flandonnière. C'était beaucoup plus simple. Et depuis, il y a eu les « Nouvelles chroniques en terrain connu », « les chroniques de l'ordinaire » puis on a fait une bande dessinée.

Vous racontez des petites scènes, des moments vécus du rugby amateur... Comment vous vient l'inspiration ?

C'est assez spontané. Je ne sais pas si je fais une chronique tous les jours mais dans ma tête, je commence à y penser avant. Et en général, il y a toujours un petit message avec. J'aime bien détourner les choses comme après le match France-Springboks qui était très violent. Je me suis mis à la place de parents qui auraient peur pour leurs gamins mais finalement, ils sont très loin de ce rugby-là. Je parle de l'US Issoire et des clubs de Massiac ou de Sauxillanges mais cela parle à tous les joueurs et éducateurs ou supporters. C'est pareil dans les autres clubs amateurs de France. Cela parle à tout le monde.

Comment se porte le rugby amateur ?

Il évolue moins bien. C'est compliqué avec le prix des licences, les assurances, le besoin de bénévoles très bien formés sur l'administratif. Les déplacements sont parfois loin et les budgets pas plus grands... Issoire est en haut du niveau amateur mais il y a une course à l'armement dans certains clubs avec des joueurs venus de l'étranger. Certains clubs au-dessus d'Issoire marchent bien mais ils n'ont pas d'équipe U18. Ce n'est pas l'avenir. Si un gamin sait qu'il ne pourra pas jouer en équipe première, il ne sera pas motivé...

L'USI est un club particulier ?

J'ai commencé à écrire quand le club était en Honneur et ils ont été champions de France de Fédérale 2. J'ai progressé avec le club. C'est chouette car chaque saison de l'USI se passait comme une série américaine et cela se finit bien à chaque fois. L'USI a été titré en seniors, en Juniors et en Espoirs. C'est un club qui me surprend tout le temps. Le club n'a pas forcément les meilleurs joueurs mais il y a un truc en plus. Issoire, c'est puissant et familial en même temps.

Et il y a eu ce dernier livre, « Monsieur Rusigby, au bureau ovale de la saison blanche ». Et ce prix La Bibliotèca. Quelle a été votre réaction ?

J'ai été impressionné. On m'avait dit que j'étais nominé, Richard Escot (L'équipe) m'avait prévenu que je faisais partie des finalistes mais je n'y ai pas prêté tant d'importance que ça. J'allais passer un bon week-end avec ma femme, parler de rugby et puis voilà. Mais quand je suis arrivé dans le Tarn dans cet endroit, avec ce jury composé de grands noms du rugby et de la littérature comme Jean Colombier (Prix Renaudot 1990), Pierre Berbizier, Emmanuel Massicard (Midi olympique...) toutes ces pointures... C'était très sérieux et officiel en plus. J'étais ému car ce prix découle de sept ans d'écritures. Il y a eu un super édito du « Midol » aussi... Je suis surtout heureux car cela fait parler du rugby amateur. C'est la première fois que l'on remet ce prix et c'est un livre sur le rugby amateur qui l'emporte. Cela prouve qu'il a toujours de l'importance.

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