Michel Avard « La France est un terrain de jeu magnifique qui mérite d’être promu et entretenu »

[caption id="attachment_218455" align="aligncenter" width="800"] « Nous recherchons tous les ans des baliseurs bénévoles que nous formons », explique Michel Avard (© J.-P. B.)[/caption] Il préside le Comité départemental de la randonnée pédestre du Puy-de-Dôme depuis 2012. Réélu en 2016, il évoque le rôle de cette structure et les perspectives d’une discipline qui séduit de nombreux Français. Info – Que représente aujourd’hui la Fédération française de la randonnée ? Michel Avard – Elle rassemble 230.000 licenciés, 8.000 clubs et environ 7.000 baliseurs répartis sur l’ensemble du territoire. Si l’on prend les GR (Grande Randonnée), les GR de Pays et les PR (Promenade Randonnée), nous totalisons 115.000 km de chemins, sans compter les dizaines de milliers de kilomètres supplémentaires de sentiers balisés par les communautés de communes et les conseils départementaux. La France est un terrain de jeu magnifique qui mérite d’être promu et entretenu. On estime d’ailleurs que 23 millions de Français pratiquent dont 2 millions font de la randonnée itinérante. I. – Qu’en est-il au niveau du département du Puy-de-Dôme et quelles sont vos missions ? M. A. – Le Comité prend en charge quelque 1300 km de sentiers. Ce sont quasi exclusivement des GR et des GR de Pays. Là aussi, c’est sans compter les 8.000 autres km qui sont intégrés au PDIPR (Plan départemental des itinéraires de promenade et de randonnée). D’autre part, nous jouons un rôle d’animateur des clubs. On les aide à attirer de nouveaux adhérents, on leur donne des outils pour pouvoir se former, on peut fournir du matériel, subventionner certaines parties des formations. Nous organisons aussi des événements départementaux et nous réalisons les « Topo-Guides », qui est une marque déposée. Celui que nous éditons sur le Puy-de-Dôme, le 304, se vend très bien. Il fait partie du Top 10 des plus vendus en France. I. – Quels sont les avantages de se mettre à la randonnée ? M. A. – Ils sont nombreux. Elle permet de découvrir le territoire. Il y a aussi le plaisir de marcher ensemble, l’aspect convivial. Nos randonnées sont accompagnées par des animateurs, afin de faire découvrir aux gens des éléments patrimoniaux, écologiques, etc. Il existe également une loi qui s’appelle « sport pour ordonnance ». On considère que faire de l’activité sportive maintient en bonne santé. Pour les gens en convalescence ou qui sont atteints par certaines pathologies, des médecins peuvent leur prescrire de la randonnée. On développe d’ailleurs de la randonnée douce ou de santé, avec des animateurs spécialisés et formés par nos soins qui accompagnent les personnes dans ce type de pratiques. I. – Est-il facile pour vous de partager l’espace, avec les chasseurs, les vététistes, les agriculteurs ? M. A. – Nous cohabitons bien avec les chasseurs. Mais les randonneurs doivent prendre quelques précautions pendant les périodes de chasse, porter des vêtements adéquates, signaler leur présence, ne pas se cacher. Avec les agriculteurs, il n’y a pas de problème en général même si c’est parfois un peu délicat. Les randonneurs ne sont pas toujours attentifs et ne respectent pas, de temps en temps, le territoire qu’ils arpentent. De nombreux sentiers traversent des pâturages, il faut bien refermer les barrières, ne pas déranger les troupeaux. C’est ce que l’on essaye d’inculquer à nos adhérents à travers la charte du randonneur. Quand on marche sur un territoire, on laisse une empreinte écologique. Il faut faire en sorte que celle-ci soit la plus faible possible. I. – Qu’en est-il de l’entretien des sentiers ? M. A. – C’est l’une de nos missions principales. Nous organisons et effectuons le balisage des sentiers grâce à nos bénévoles. Ils sont au nombre de 110 à 120 ; chacun d’entre eux prend en charge un tronçon de 10 kilomètres sur l’ensemble du territoire. Nous les avons formés afin qu’ils respectent la charte de balisage. Ils œuvrent ensuite sur le terrain pour faire du petit entretien et signalent éventuellement s’il faut réaliser des travaux plus importants. Dans ce cas, soit une de nos équipes se rend sur place, soit nous faisons appel au Conseil départemental. Pour les GR et les GR de Pays, nous avons signé avec lui une convention et il nous finance une partie de l’entretien de ces sentiers. Tous les ans, nous recherchons des bénévoles (une session de formation est organisée les 28 et 29 octobre, avis aux amateurs…) I. – Quels sont les projets du comité ? M. A. – Nous allons créer des sentiers de petite randonnée dans le Livradois-Forez. Nous avons également sur ce secteur un projet d’homologation de GR de Pays en lien avec le parc naturel régional. Ce chemin existe déjà mais il était à la charge de Chamina. Cette homologation garantira la qualité de ce sentier. Contact comité : 04.73.91.94.01 / e-mail : puy-de-dome@ffrandonnee.fr