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Jean-Claude Saurel « Si l’équipe veut bien de moi, je suis partant pour faire un mandat de plus »

11h47 - 13 mars 2017 - par Info Clermont Métropole
Jean-Claude Saurel « Si l’équipe veut bien de moi, je suis partant pour faire un mandat de plus »
- © CONF_SAUREL

[caption id="attachment_215384" align="aligncenter" width="800"] Du haut de ses (presque) 70 ans, Jean-Claude Saurel ne manque pas d’idées et de convictions pour faire vivre le court-métrage © Emmanuel Thérond[/caption] Sera-t-il encore président de Sauve qui peut le court-métrage pour les 40 ans du festival en 2018 ? Son mandat s’achève en juin. Mais Jean-Claude Saurel veut bien rempiler… Quel est votre film coup de cœur du dernier festival ? J.-C. S. - Je ne les ai pas tous vu ! Mon coup de cœur rejoint celui du public et des étudiants. C’est « Panthéon Discount » de Stéphan Castang. Il se trouve que nous avons un ami commun avec Jean-Pierre Kalfon, un des acteurs principaux. Cet ami commun, c’est Marc Pallain. Il est un des pionniers de la relance du CCUC [Cercle Cinématographique Universitaire de Clermont-Ferrand, NDLR], qui est devenu en quelques années le premier ciné-club universitaire de France. C’est une des raisons du bon départ du festival. Marc Pallain a fini très haut, puisqu’il a dirigé le groupe NRJ. D’autres films ? J.-C. S. - Oui [il réfléchit]. Je citerais par exemple « La République des Enchanteurs », « Que vive l’Empereur », « Au loin Baltimore » et « Koropa », un documentaire étonnant sur un gamin qui traverse la mer en bateau. Qu’en est-il de la fréquentation ? J.-C. S. - Elle devrait être sensiblement la même que l’an dernier [autour de 162.000 entrées NDLR] C’est paradoxal : nous avons refusé du monde à Cocteau une dizaine de fois. Ce n’était jamais arrivé. Mais ce succès s’explique par la fermeture du Ciné Jaude en raison de travaux. Autre particularité : la rétrospective sur l’humour noir a très bien fonctionné, plus peut-être que les éditions précédentes. En attendant le lieu identitaire de la Comédie fin 2019, qui nous permettra j’espère de reconsidérer notre dispositif, on bénéficiera peut-être de la grande salle du CGR Le Paris. Mais rien n’est encore fait… Et les multiplexes à l’extérieur de la ville ? J.-C. S. - Ce n’est pas prévu. Le dispositif actuel est cohérent car la plupart des sites sont accessibles à pieds, voire en tram. Les festivaliers sont des piétons. Cette centralité résout pas mal de problèmes de déplacements. Est-ce que la Maison du Peuple était une bonne idée pour l’Electric Palace ? J.-C. S. - J’ai discuté avec Stéphane Calipel, qui s’occupe du projet. Apparemment, il est satisfait. La fréquentation était au rendez-vous. La programmation de qualité. La déco sympa… C’était donc une excellente idée ! Mais surtout, ce déménagement a créé un parcours entre la Maison du Peuple et le cœur du festival. Les bistrots sur le chemin ont travaillé. Autre avantage : la fréquentation a été « assainie ». Les Salins attiraient une faune pas toujours sympathique… Le festival va fêter ses 40 ans l’an prochain… J.-C. S. - Nous allons préparer deux ou trois surprises. Des idées circulent pour marquer le coup. Le premier évènement, c’est l’édition d’un timbre à l’effigie du festival à l’échelle nationale. La Poste nous a sélectionnés. C’est une belle reconnaissance. Un symbole. Le pays à l’honneur en 2018 sera la Suisse, assortie d’un pays imaginaire. Et le thème sera celui de la gastronomie. Votre mandat s’achève en juin... J.-C. S. - C’est vrai. Comme je me sens en forme physiquement, je suis partant pour faire un mandat de plus, si l’équipe veut bien de moi. On verra. J’aurai 70 ans en juin. Vous savez quoi ? 1947 est une année exceptionnelle pour trois raisons : la première, c’est un millésime fabuleux pour Bordeaux. C’est également la naissance des festivals de Cannes et d’Avignon ! Avez-vous un message pour les candidats à la présidentielle ? J.-C. S. - Une vraie politique culturelle s’est instaurée après la Libération sur les préconisations du Conseil National de la Résistance. C’était une mission de service public ; un vrai engagement dans le pluralisme, le respect des fondamentaux. Petit à petit, nous avons assisté à une lente dégradation. Un pallier s’est produit sous le quinquennat précédent avec la révision générale des politiques publiques. La culture a été réduite à une marchandise, à un produit ordinaire. Malheureusement, cette spirale régressive n’a pas été inversée en 2012 malgré de vagues promesses électorales. Le budget national de la culture a baissé deux fois, de manière importante. Entre janvier et juin 2015, 215 structures et festivals ont disparu en France. Il faut que les candidats aient le courage de réhabiliter ce budget pour sauver cet héritage particulier de la France. Et la fusion avec Rhône-Alpes ? J.-C. S. - Si nous ne gardions pas le pilotage du pôle d’éducation à l’image ou de la commission du film, le festival en serait affaibli. Cette proximité est indispensable. Mais nous serons très vigilants. N’êtes-vous pas à l’étroit à la Jetée ? J.-C. S. - C’est trop petit ! Heureusement, nous avons un projet d’extension physique. Une opportunité se présente avec la libération de l’imprimerie De Bussac et un bâtiment militaire désaffecté sur le Cours-Sablon. Avec l’explosion de toutes nos activités, nous avons besoin d’espace.

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