Pierre Thirion-Vallet Voie lyrique
L’actuel directeur général et artistique du Centre lyrique Clermont/Auvergne aurait pu embrasser une carrière de médecin. Mais sa voix et son goût pour la musique en ont décidé autrement.
Une nouvelle saison s’annonce. Et avec elle de belles soirées en perspective. En ouverture ? Une grande dame de la scène lyrique mondiale : Béatrice Uria-Monzon. La mezzo-soprano sera ainsi de passage à Clermont. Atterrissage prévu le 14 octobre. Un événement en soi. Et un joli coup de pub pour le Centre lyrique et pour son directeur général et artistique, Pierre Thirion-Vallet. La structure a pris de l’épaisseur. Elle rayonne. Opéra Magazine a même classé le cru 2016/2017 parmi les 80 meilleures saisons internationales ! Fermez le ban.
Que de chemin parcouru depuis la fin des années 90 où, suite au décès de Bernard Plantey, Elisabeth Fouillade, l’adjointe à la culture de l’époque, est venue chercher celui qui se consacrait à une carrière de chanteur lyrique. Objectif assigné ? Lancer une saison digne de ce nom à Clermont.
« J’ai dit banco. On n’avait pas de moyens et il a fallu tout construire. Mais nous n’avons hérité de rien et ça, c’est plutôt bien. Le premier siège social du Centre était chez ma mère », se souvient Pierre Thirion-Vallet.
Orphelin de père à l’âge de 13 ans, bon élève, « bosseur » à souhait, le gamin du quartier Saint-Jacques, à Clermont, se destinait à une carrière de médecin toute tracée. Mais l’ancien interne de l’hôpital d’Issoire choisira finalement le chant, discipline découverte en 1985 sur les encouragements de Catherine Pullini. En 1990, après avoir raccroché définitivement le stéthoscope, il monte à Paris. Malgré des débuts difficiles, Pierre persévère, chante en soliste et collabore durant de nombreuses années dans de nombreux opéras.
De cette carrière d’artiste, la basse garde de jolis souvenirs. Comme celui d’avoir chanté sur la scène de l’Opéra-Bastille au côté de Nathalie Dessay et José Van Dam, dans une mise en scène signée Roman Polanski. « Je retiens également toute la relation de travail avec Jean-Claude Malgoire autour de Monteverdi. »
Si tout cela est désormais derrière lui, Pierre Thirion-Vallet reconnaît avoir trouvé dans la mise en scène « un palliatif au chant ». Avec déjà une vingtaine d’œuvres à son actif, il apprécie particulièrement ce « travail au long cours », cette « intimité avec l’œuvre ». Il l’affirme : « mes livres de chevet ont été des partitions ». Chez lui, chaque nouveau projet est abordé avec l’œil du 21e siècle. « Il n’y a rien de plus triste qu’une reconstitution à l’identique », avoue-t-il, avant de rappeler qu’il s’agit surtout d’un travail d’équipe.
Il s’attaque cette année à Don Giovanni, de Mozart. Son compositeur de prédilection. « Le génie absolu. Je me demande souvent d’où vient sa musique mais elle agit chez moi comme une thérapie ».
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