Horizons Sancy, le land art aux sommets

06h42 - 18 juillet 2016 - par Info Clermont Métropole

Depuis 10 ans, Horizons Art Nature en Sancy, festival en pleine nature, attire les visiteurs. 126 artistes, et une centaine d’œuvres d'art, se sont déjà succédés… [caption id="attachment_211742" align="aligncenter" width="800"] Ce bateau tout en bois a pour nom « Tentative d’évasion ». Son auteur, Vincent Chevillon l’a installé tout en haut du puy de Pertuyzat (entre Besse et Super-Besse) pour évoquer quelque Robinson Crusoë. Photos ©JJA.[/caption] « C’est un évènement gratuit qui décloisonne l’accès à la culture, à l’art contemporain. Ici, vous venez en short et en baskets, et êtes seuls avec l’œuvre dans un écrin exceptionnel. On découvre des sites naturels inédits chaque année au gré des randonnées. Le succès est là avec une fréquentation évaluée à 200-200.000 visiteurs. Le Sancy bénéficie de la notoriété des artistes retenus, et est devenu une référence dans le land art », explique Magalie Vassenet, responsable d’Horizons Art-Nature au sein de l’office du tourisme du Sancy. « Les œuvres sont installées dans des sites aussi variés que des cascades, des grottes, lacs, tourbières, sommets, cratères de volcans… Nous recevons des candidatures du monde entier. 260 cette année, dont seulement dix sont retenues, toutes créations originales ». L’objectif est touristique, avec une forte exigence culturelle. Le budget est modéré, 150.000 euros, dont 115.000 euros financés par la Communauté de communes du Massif du Sancy. « Le projet d’Horizon remonte à 2007, lancé par la Communauté de communes du Sancy pour apporter une autre image du Sancy, lié à la mauvaise notoriété de l’Auvergne. Il fallait aussi que l’événement amène le public à la découverte du territoire. L’idée est venue en fait d’une installation de Christo, qui avait emballé le Pont-Neuf à Paris. Pourquoi ne pas mettre de l’art dans les paysages du Sancy ? Très vite les artistes ont répondu présent. Le terrain de jeux est tellement séduisant ».

Les contraintes de la montagne et du paysage

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« Panorama », d’Elodie Boudry, est le nom de ce couloir de couleurs avec des ouvertures sur le paysage pour revisiter les alentours ( la Roche Nité, à Valbeleix).[/caption] Avec le concours de la DRAC- Direction régionale des affaires culturelles, un premier tri est effectué parmi les dossiers. 40 d’entre eux sont ensuite présentés à un jury d’élus des communes du Sancy- qui changent tous les ans- et de responsables de musées et centres d’art. Le Parc naturel régional des volcans, la DREAL- direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement, la police de l’eau participent pour l’aspect environnemental, déterminant pour le choix des sites…Il faut aussi l’accord des propriétaires des terrains et des agriculteurs… voire des associations de protection des chauves-souris, pour les œuvres dans les grottes. S’ajoutent les contraintes liées à la montagne. Les œuvres doivent résister au climat de mai à octobre, et respecter la nature. Donc pas question d’ancrages béton. Chaque montage est une prouesse technique. L’artiste Elodie Boutry est ainsi restée cinq semaines en mai et juin avec un très mauvais temps en haut de la roche Nité. Elle était avec un menuisier, et d’autres artistes sont venus l’aider, à installer son tunnel pictural. « Certaines pièces peuvent déranger », raconte Magalie Vassenet. « L’an dernier, une œuvre simulait le crash d’un avion grandeur réelle dans un cratère au-dessus du Mont-Dore. On nous a traité de fous ». Les œuvres ne laissent pas indifférents. Le public réagit, laisse des messages… tandis que la population locale s’approprie les oeuvres et les défend.. L’engouement est là, et une réflexion est en cours pour le pérenniser dans la décennie à venir. Peut-être des spectacles seront ajoutés ?

A voir cet été

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« Aequilibrium singularis » de Michel-Marie Bougard. est un mobile de grande taille, réalisé en tôle, et polyester aluminis. Il célèbre la mobilité active des arbres à la recherche de la lumière (au bois de Charlet, à La Bourboule).[/caption] Dix oeuvres sont soigneusement disséminées dans les paysages somptueux du Sancy. Horizon propose en effet une sorte de jeux de piste en plein air sur les sentiers à flanc de montagne ou tout en haut des sommets. Michel-Marie Bougard est illustrateur et créateur de cerfs-volants à Nantes. Son oeuvre haute comme un arbre dans le bois de Charlet (La Bourboule), montre la mobilité active des arbres à la recherche de la lumière. Clara Gallet et Guillaume Dronne, de Laval, lancent une passerelle poétique, sculpture en bois, entre l’homme et la nature, dans un pré sous le pic du Capucin. A Beaune-le-Froid, Varvara Gulliajeva et Mar Canet, deux plasticiens estoniens invitent à prendre conscience du vent avec ce métronome de grande taille, et tout en métal. Julien Amilard, de Mulhouse, investi les griottes de Châteauneuf avec de œuvres murales. Vincent Barré, sculpteur parisien, et Chiman Dangi, artiste indien, transforment une des grottes de Sapchat en cavité matricielle. Les sommets inspirent les artistes… Au Pic Saint-Pierre (col de la Feuille), Quentin Hatry et Julien Boucq, architecte et plasticien lillois, offrent un espace propice à la contemplation du paysage alentour, inspiré des fontaines d’antan. Elody Boutry, Paris, a érigé son univers coloré, ouvert sur la nature, tout en haut de la Roche Nité. C’est au sommet du puy de Pertuyzat, que Vincent Chevillon a carrément construit un bateau en bois.. Face au puy de Paillaret ( col de la Geneste), Francesca Bonesto et Nicolas Guiraud ont dressé un panneau composé de 1.200 carrés colorés. Un vitrail contemporain ? Ne manquez pas les inattendus rouleaux de Derwin Scott Hessels, un Américain de Hong-Kong, animés par le courant d’un rivière des environs du lac Pavin et d’Egliseneuve-d’Entraigues. Ces roues alimentent une dynamo qui éclaire l’œuvre la nuit, et démontre que la nature aide la création artistique. L’office de tourisme du Sancy édite une brochure très complète et gratuite, avec un itinéraire conseillé. Contact: www.sancy.com et www.horizons-sancy.com. [caption id="attachment_211745" align="aligncenter" width="800"]

« Horizon 1200 DPI » de Francesca Bonesio et Nicolas Guiraud est composé de 1.200 carrés colorés en jaune et rouge et de plaques de plexigas, pour stimuler l’imaginaire du public (au puy de Paillaret, près de Picherande).[/caption] [caption id="attachment_211746" align="aligncenter" width="800"]