Ycare : « en concert, on vient chercher la joie »
Avec son album éponyme et sa tournée « Emotions tour », Ycare va de nouveau faire planer sa poésie au-dessus de la scène de la Maison de la culture le vendredi 21 novembre à 20 heures. Entretien avec le dernier vainqueur de Mask Singer.
On vous a suivi lors de votre aventure à Mask Singer. Comment l'avez-vous vécue ?
Je me suis éclaté ! C'était quelque chose de nouveau, tu as le droit de chanter toutes les chansons que tu chantes sous la douche sans être Ycare. J'ai chanté Titanic, REM... Où peux-tu chanter REM sur terre en ce moment ? Nulle part ! Jamais. En prime time sur TF1, s'il faut se mettre en lapin pour chanter REM et bien on se mettra en lapin. Je me suis mis un défi. C'est très drôle car il y a beaucoup d'adultes qui m'écoutent et depuis la finale, il y a plein de gamins qui viennent me voir. C'est sympa et très intéressant.
À la fin du show, après le démasquage, vous avez dit que c'était l'enfant intérieur caché qui reprenait le dessus ?
Mais c'est le cas de plein de gens que l'on rencontre, la dame un peu grincheuse dans la rue, le monsieur qui va travailler... j'ai l'impression de ne pas avoir débranché, j'ai 42 ans mais je les vois comme des grands. Pour moi, l'enfant est resté enfoui longtemps car j'ai voulu faire le grand, l'adulte. Être adulte, c'est être sérieux et je n'ai pas envie. J'ai fait des chansons d'adultes, sérieuses, j'ai vécu comme un mec un peu sombre mais là je reviens avec un album plus heureux et pour parachever cette joie, il faut prendre le recul et se dire : « je vais défier le temps ». Comme le lapin d'Alice au pays des merveilles, avec toutes ses montres, le chapelier, c'est un peu lui, donc je suis venu me moquer du temps. Cela ressemble bien à ma courbe de vie. Je ne me prends pas au sérieux, le monde est grave, et on fait un métier qui est de l'ordre du divertissement, j'étais avec les enfants sur scène et c'était génial.
C'est un peu cette ambiance que l'on retrouvera à la Maison de la culture de Clermont-Ferrand le 21 novembre ?
Oui absolument, ce sont des émotions, une communion et la tournée s'appelle « Émotions tour ». On vient chercher de la joie des émotions, se souvenir de mamie qui n'est plus avec nous, s'émouvoir de l'enfance qui s'en est allé, avoir foi en l'avenir et au futur. J'y crois encore, je ne suis pas désespéré pour l'avenir.
Il y a beaucoup de profondeur dans cet album, l'envie de s'élever, de progresser comme dans la chanson Tout à apprendre où vous dites : « convaincre, les oiseaux, les arbres ou les enfants de croire encore à nous ». Ça pique l'adulte que nous sommes...
Oui ça pique en rappel mais pas pour faire mal. Pour se dire que c'est notre responsabilité, de regarder les enfants, d'avoir son âme d'enfant car je suis un enfant avec des clés pour résoudre des choses pour eux demain. Il faut construire cela et pourtant je n'ai pas d'enfants mais je suis responsable. On ne peut pas se laver les mains de tout. Un enfant en France qui fait une connerie, c'est mon enfant qui en fait une. Ce sont les nôtres, il faut penser dans sa globalité, il faut arrêter de s'individualiser. C'est nous ! On est une nation, j'aime ce pays et plus je voyage et plus j'aime la France. Il est exceptionnel et les Français aussi.
Vous avez chanté un extrait de votre titre « Un paradis » sur le plateau de Vivement dimanche. Les paroles sont fortes et font écho aux conflits actuels...
Oui, quand Michel Drucker m'a dit vous chantez cette chanson en tant que Libanais ? j'ai dit oui mais pas que... aussi en tant que citoyen du monde car on glisse vers une division et je ne veux pas tomber là-dedans, que cela soit par mon sang, une communauté, je ne veux pas tomber dans la haine. Je chante : « On fera une armée un jour qui n'aura d'armes que l'amour, porter l'amour jusqu'aux enfers... » C'est le plus dur aujourd'hui qu'on nous demande, c'est de ne pas tomber dans la division sinon on va tous finir avec une arme à la main. On ne veut pas, ni pour nous ni pour nos enfants.
Vous avez fait un duo avec Lara Fabian sur « Dans mes bras ». C'est le public qui fera la voix de la chanteuse ?
À chaque fois ce sont les gens qui chantent avec moi, c'est trop bien. Et là plus que d'habitude, je suis beaucoup dans le public, je passe un tiers du concert avec les gens et pas sur scène. On est ensemble.
Pour votre reprise de Viva la Vida de Coldplay, « Le fou et le roi », vous avez demandé l'autorisation au groupe ?
Oui c'était obligatoire. J'ai écrit une longue lettre et j'ai expliqué pourquoi j'aimais leur hymne. Quand ils ont répondu je suis devenu fou. Oui ou non j'aurais déjà été heureux d'une réponse. Et c'était oui ! Après ils m'ont invité à Lyon pour l'un de leurs concerts en juin 2024. J'ai tourné un bout de mon clip puis j'ai fini aux Arènes de Nîmes. Je suis tellement fier !
Il y a aussi le titre « A l'envers », où vous parlez des démons de l'alcool ?
Oui, je suis passé par une période compliquée il y a un moment... Il fallait que je me redresse et à l'envers c'est de l'honnêteté intellectuelle. Il fallait que j'en parle. C'est un album plus profond personnellement. Encore une fois c'est l'enfant qui s'est perdu... Il n'y a pas de marche arrière mais heureusement dans la marche avant il y a des solutions.
À Clermont-Ferrand le 21 novembre puis à Montluçon à l'Athanor le 28 février 2026. Infos et billets sur www.ckelprod.com Première partie : Léo Vita.



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