Nicolas Driot : "Cela reste moi, mais avec une nouvelle tenue musicale"

Nicolas Driot, né à la musique sous le nom de Kandid, revient avec « Cartographie du coeur », un nouvel album personnel et plein de poésie. Cet orfèvre de la chanson est en concert dans le Puy-de-Dôme.

« Cartographie du cœur » est votre 5^e album, le premier sous votre vrai nom. Est-il à part dans votre discographie ?

C'est un projet différent, encore plus personnel que les autres. J'avais fait beaucoup de création jeune public ces dernières années car « Victor et le ukulélé », mon conte musical a eu beaucoup de succès au niveau national sous le nom de Kandid avec plus de 300 représentations. Il fallait que je clarifie les choses dans mes projets jeunesse et pop avec mon vrai nom. J'avais besoin de fraîcheur, cet album est différent avec une sonorité plus électro et moderne. J'ai collaboré avec Vivien Bouchet, bassiste du groupe Kaolin et qui travaille avec Zazie, Daho et des artistes de la région. Je lui ai apporté les chansons en version guitare voix puis c'est lui qui a amené des propositions. Je lui ai demandé de me surprendre pour produire un disque différent. Il a tout habillé d'un nouveau costume sonore qui m'a bien plu. Cela reste moi, mais avec une nouvelle tenue musicale. Frank Loriou qui a déjà fait des pochettes pour Dominique A et Jean-Louis Muat a eu l'idée de la pochette avec cette carte à jouer, ce roi de cœur épineux. J'aime bien le côté réversible du disque c'est une très belle idée.

C'est un très bel album avec l'apport de bruits de la nature, d'une boîte à musique sur le titre « Seulement le vent », de voix féminines ou d'une chorale. Cela donne encore plus de relief ?

Oui je suis assez content. Nous avons pris le temps pour cet album, c'est un luxe. Cet album est né pendant les confinements, comme une remise à zéro. Cette période m'a permis de faire un bilan un peu, de me poser... Émilie Marsh fait les chœurs sur « Poésie pure » et avec Luciole on est en duo sur « Notre route ». Je les connaissais artistiquement et elles ont accepté de participer au projet. Ce sont de belles rencontres, je les écoute depuis longtemps. C'était un rêve depuis longtemps d'avoir des invités. « Un peu » comme Ben Mazué que j'aime beaucoup. Avec Luciole, ils ont le même guitariste.

La paternité, la séparation ou l'exil... On sent que les thèmes de l'album viennent du cœur ?

Oui si on fait le lien entre toutes les chansons, je me suis rendu compte après, avec les 11 titres, que c'était la perte de repères qui liait tout ça. Sur le plan personnel, c'était assez chaotique à cette époque, j'ai connu la séparation avec tout ce que cela implique. Et à une échelle plus grande, cette époque complètement folle que l'on a vécue avec le Covid ou la violence de l'immigration dans sa gestion par les pays. Cela me touche au cœur. Mais j'ai essayé de mettre beaucoup d'espoir dans cet album. Ce sont des sujets durs mais traités de manière lumineuse. Voir la lumière au bout du tunnel, c'est comme ça que j'ai essayé de voir les choses. Et que je les vois sur scène. Le titre « Ensemble » est plus vieux par exemple et évoque les attentats de 2015. Avec la chorale de la Coopérative de mai, on a eu la chance de l'enregistrer sur scène.

Vous ouvrez la saison du Caméléon à Pont-du-Château le 26 septembre mais on pourra aussi vous voir à Riom, à Royat, Lempdes, Issoire et même à la médiathèque des Martres-de-Veyre le 3 octobre ?

Oui en différentes formules : solo, duo ou trio en formule complète avec Jessy Flageol à la guitare électrique et au chœur et Julian Le Garrec à la batterie, des musiciens très doués. À La Puce a l'oreille de Riom le 29 octobre, ce sera avec Kandid, pour Les Lilipuciens avec un nouveau spectacle pour les petits. J'essaye de jouer au plus proche du public et faire mon réseau comme ça. Je suis tout terrain. Je fais aussi des ateliers de création de chansons dans les écoles ou les centres sociaux. Cela a beaucoup de sens pour moi, de ne pas être seulement sur scène dans la lumière des projecteurs mais de partager ma passion et de transmettre le goût de jouer avec les mots, de la page blanche jusqu'au spectacle.

Infos et contacts : kandid-music.com