Riom : les entreprises de la zone du Maréchat disent stop à l'insécurité

Les membres de l'AEZM, Association des entreprises de la Zone du Maréchat à Riom ont mené une action le mardi 2 septembre pour informer le public sur ce qu'ils vivent depuis plusieurs années : vols, vandalisme, rodéos sauvages… Dans cette zone vieillissante, ils n'en peuvent plus de cette insécurité et demandent des actes forts de la part des pouvoirs publics.
Une action pour débloquer les choses et communiquer au public l'enfer que vivent plusieurs entreprises de la zone du Maréchat à Riom : le 2 septembre dernier, les membres de l'AEZM, Association des entreprises de la Zone du Maréchat ont distribué des tracts aux automobilistes sur le rond-point du Carrefour.
Autour du giratoire, on pouvait y lire des messages sur plusieurs pancartes : "vols, dégradations, caillassages… Qui protège ceux qui bossent ?" ou "bâtiments incendiés, on veut des actes, pas des discours" ou encore "nos entreprises partent en fumée et l'État regarde ailleurs."
Depuis 7 heures du matin, ces chefs d'entreprise interpellaient les passants sur leur situation. Nicolas Rigaud, Directeur du service attractivité à Riom Limagne et Volcans ainsi que Pierre Pécoul le maire de Riom étaient présents.
Zone usée et délaissée
Si l'Association des entreprises de la Zone du Maréchat a plus de vingt ans, elle était en sommeil. Mais face aux actes malveillants qui se multiplient, elle s'est réveillée permettant à une quinzaine d'entreprises de cette zone de faire entendre leur voix tout en tissant des liens forts.
"Nous sommes sur l'une des plus vieilles zones de Riom, une zone usée et délaissée explique Guillaume Roussel, de l'entreprise Transport CDumas et secrétaire de l'association. Nous avons sur cette zone des résidents à l'année et la cohabitation est compliquée… Nous avons déjà eu plusieurs incendies criminels sur une zone qui compte plus d'une trentaine d'entreprises. Nous sommes confrontés à un vrai problème d'insécurité avec des vols réguliers, des terrains à l'abandon, des rodéos sauvages, des familles avec des enfants en bas âge qui traversent la route… On craint aussi pour leur sécurité."
Cette zone est à l'écart des principaux axes de communication, coincée dans un triangle matérialisé par les voies de chemin de fer et la zone commerciale de Riom sud
Vols de pneus, de métaux, de matériel, d'essence, dépôt sauvage… Malgré les plaintes déposées, ces fléaux continuent…
"C'est pour ça que nous avons condamné la zone sur deux des trois entrées lors de notre action explique Guillaume Roussel. Pour présenter nos idées. Il y a une sorte d'impuissance et on se demande ce que l'on peut faire et surtout avec l'aide de qui ? Certains propriétaires de terrain ont aussi laissé faire… La zone aurait besoin d'un bon entretien aussi. Et les dégradations c'est toujours à nos frais !"
Le coût de l'insécurité
Bricomarché par exemple a dû investir 100 000 euros dans la sécurité mais d'autres n'ont pas les moyens de prendre un vigile avec un chien, d'installer des caméras vidéo ou un lecteur de plaque d'immatriculation.
Comme Yassine Amghar du garage Autotech, seul à son compte installé ici depuis février 2025, qui s'est fait dérober injecteurs et pièces détachées, et explosé son grillage, ou vidangé son gasoil… "Je ne m'attendais pas à ça soupire-t-il. C'est une zone qui n'est même pas éclairée la nuit… Il y a du repérage… et investir sur la sécurité, ce n'était pas prévu. Je gare les véhicules avec le minimum d'essence désormais…" La zone n'est pas éclairée de minuit à 5 heures du matin mais cela pourrait changer.
Dans le lot des nombreux délits, difficile de cibler une certaine population mais l'installation des campements à proximité et les nombreux repérages ou les intrusions sur les parkings des entreprises même en plein jour pour pomper l'eau ou le courant parlent d'eux-mêmes…
"Nous incitons les entreprises à porter plainte et à se regrouper expliquait Nicolas Rigaud, Directeur du service attractivité à Riom Limagne et Volcans. Nous n'avons pas pouvoir de police."
Un tiers des gens du voyage du 63 sur RLV
Un tiers des gens du voyage du département sont sur la zone RLV et de nombreuses familles ici depuis très longtemps sont devenues sédentaires.
"Les gens du voyage ont le droit de vivre bien sûr mais ils ne doivent pas se sentir au-dessus des lois expliquait Pierre Pécoul, le maire. Tout n'est pas de leur fait mais ils cassent les zones que l'on met à leur disposition ou se branchent sur l'eau et l'électricité. La ville a une facture d'eau de 30 000 euros. C'est ce sentiment de non-condamnation qui est sidérant."
Le maire de Riom demande aussi au Préfet que d'autres communes fassent leur part en accueillant les gens du voyage. "Il ne faut pas que ce soit toujours les mêmes comme Riom, Volvic, Enval, Saint-Ours les Roches ou Châtel-Guyon qui les accueillent. Je demande au Préfet de réquisitionner des terrains sur d'autres communes, tout le monde doit jouer le jeu. Si on arrive à regrouper les familles cela serait mieux pour leur intégration dans les communes. Alors que des crèches et des écoles ferment cela aurait plus de sens."
Vigiles et vidéo
Aujourd'hui entreprises et pouvoirs publics font bloc mais on attend des actes forts.
"Nous travaillons avec cette association et on se félicite de sa création nous expliquait le maire de Riom, Monsieur Pécoul. Sur le circuit Sarron ce genre d'action a permis de régler quelques problèmes. Avec RLV on travaille pour mettre des caméras ou fermer une partie de l'accès à cette zone. Sur la zone Sarron il y a des vigiles la nuit et les caméras de RLV ont permis d'identifier des malfaiteurs. Je soutiens ces entreprises et j'espère un entretien avec Monsieur Le Préfet et avec la Sous-préfète avec qui nous avons d'excellents rapports. On veut aller plus loin. "
Les automobilistes, même ralentis sur le chemin du travail, ont dans leur grande majorité été réceptifs à la cause des entreprises locales.
"Nous sommes contents de cette journée rappelle Guillaume Roussel secrétaire de l'AEZM. Les pouvoirs publics comme les Riomois nous soutiennent."
À voir dans les semaines à venir comment cela se transforme au quotidien.



0 commentaires