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Kheiron : "Une soirée unique que les spectateurs ne vivront plus jamais ni eux ni moi"

06h16 - 07 mars 2025 - par Guillaume BONNAURE
Kheiron :
"On peut venir voir mon spectacle en couple, en famille, entre collègues, il n'y a pas de case." - © Audoin DESFORGES

Le One man show "Dragon - 60 minutes avec Kheiron" aura lieu le 15 mars à la Maison de la culture. Kheiron, roi de l'improvisation, revient avec un spectacle qui ne ressemble à aucun autre et pousse le concept de "soirée unique" à son maximum.

Lors de votre spectacle, "Dragon, 60 minutes avec Kheiron", à quoi doit-on s'attendre ?

Ce sera plus qu'une heure, cela va de soixante minutes à deux heures, cela dépend du public. C'est pour cela que j'ai créé ma chaîne Youtube, pour que les gens sachent à quoi s'attendre. Mais ils peuvent s'attendre à un gros rythme de rire et à une soirée unique qu'ils ne vivront plus jamais ni eux ni moi.

Chaque public est différent et donc le spectacle change ?

Je garantis toujours un rythme de rire, jamais une conférence où cela ne rigole pas. Il n'y a pas de flottement. Il y a une quarantaine de thèmes dans ce show mais je ne sais pas lesquels je vais piocher. Dans ma tête, c'est pendant le spectacle, ce n'est pas avant. J'ai mon début et ma fin mais entre, je ne sais pas où je vais.

Vous interagissez avec les gens, parfois avec ceux qui sont bruyants ?

Pour moi un bon public, c'est un public sincère. Je n'ai pas besoin qu'il fasse du bruit, qu'il saute partout ou qu'il essaie d'être drôle. Et surtout qu'il n'ait pas peur de raconter la vérité car il y a des gens autour. Car je pose plein de questions qui sont propices à la confidence, pour les faire parler et ensuite rebondir. Et quand la soirée est un peu molle, c'est qu'ils n'osent pas raconter un peu leur vie.

C'est une tendance chez les humoristes actuels cette interaction avec le public et notamment les premiers rangs ?

C'est devenu une tendance oui. J'ai commencé il y a une quinzaine d'années, je n'ai pas suivi la tendance mais c'est devenu courant de filmer les interactions que tu peux avoir en comédie club mais je mets une vidéo de 10 minutes par semaine depuis 8 ans. Il y a du contenu, du volume et beaucoup d'improvisation dans mon spectacle.

Que l'on rassure les premiers rangs, vous êtes moins cash que Redouane Bougheraba ?

Ce n'est pas mon cas. Je ne fais pas payer plus cher les places qui sont devant. Quand je produis à Paris je ne mets pas les premiers rangs plus chers, les premiers arrivés choisissent où ils veulent s'asseoir. Je joue lumières allumées dans la salle donc il n'y a pas besoin d'être devant pour participer. Je parle à tout le monde, même les gens au balcon ou au fond de la salle et je joue avec une lumière travaillée pour que je les voie bien et qu'eux me voient bien aussi. Pour qu'ils soient à l'aise. Je ne cherche pas à les clasher, je clashe s'il y a besoin, pour remettre les gens dans le "droit chemin", pour la bonne ambiance du spectacle. Je pose des questions au public et en fonction de leur réaction je trouve des blagues pour faire rire tout le monde.

Vous étiez dans le "Bordel club" il y a très longtemps. C'est un peu cet esprit ?

À cette époque, je commençais aussi en tant qu'éducateur, à observer beaucoup les gamins dont je m'occupais pour les aider, pour déceler des choses dans leur langage corporel. Et je prenais beaucoup de plaisir au Bordel club à accueillir les gens en "impro", à leur parler et à ne pas savoir où je vais aller, mais je les regardais de plus en plus. Je ne suis pas du tout mentalist, je suis juste observateur et j'arrive à capter les énergies des gens. S'il y a une personne qui est mal à l'aise sur une blague, je vais le voir tout de suite. On peut venir voir mon spectacle en couple, en famille, entre collègues, il n'y a pas de case.

Vous dites que la scène c'est le dernier endroit où l'on peut rire de tout...

Oui c'est vrai. Dès que quelqu'un passe à la télé, il peut y avoir un mauvais buzz en quelques minutes, une chronique radio, idem, un post sur Instagram, une phrase sur Twitter... les réseaux c'est compliqué. Le seul endroit où l'on peut rire de tout, cela reste la scène car il y a un contexte, on est enfermé ensemble, on sait que l'information ne va jamais sortir. Ce qui se passe là, on le vit tous au même moment et dans le même contexte. Quand on va se quitter, on aura tous vécu la même soirée. Celui qui le découvre à la télé, tu ne sais pas s'il est en train de manger ou s'il s'est embrouillé avec sa femme ou son mari juste avant.

À côté de votre one man show, vous avez produit une pièce de théâtre au ton plus grave, "Alba et Sadaf" ?

C'est un peu dans l'esprit de mon film "Nous trois ou rien". Les héros sont deux femmes : Alba née au Salvador qui est enceinte. L'avortement est passible de 50 ans d'emprisonnement dans ce pays. Et Sadaf, qui est Iranienne et adore le football. Mais en Iran, il est interdit aux femmes d'aller au stade. C'est une histoire vraie et je crois beaucoup en ce projet. On a démarré en janvier et on est complet en mars aussi. J'espère qu'on le produira en province bientôt.

Samedi 15 mars à la Maison de la culture à 20 h 30. Places 38 et 45 euros sur www.arachnee-concerts.com

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