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JO 2024 : après les doutes, le bonheur du monde

14h23 - 02 septembre 2024 - par Guillaume BONNAURE
JO 2024 : après les doutes, le bonheur du monde
La Phryge à Versailles pour le Pentathlon moderne masculin.

De Nice à Paris en passant par Lille, nous avons vécu les Jeux olympiques durant cinq jours lors de la seconde semaine de l'évènement. Après les doutes et la sinistrose du mois de juin, l'évènement s'est transformé en une véritable fête réussie.

J'y vais ? J'y vais pas ? Si on avait écouté les discours alarmistes sur la sécurité, les transports ou la météo, on serait restés à la maison.

À l'époque, on se cachait presque quand on disait qu'on allait voir les Jeux. Prix des billets, mascotte, logements, restrictions, cérémonie d'ouverture... rien n'était bien, personne ne voulait de ces jeux soi-disant. Cela peut être déroutant et vous gâcher la fête quand on attend ça depuis tout gamin, après avoir vécu les exploits des Carl Lewis, Galfione, Pérec, Estanguet, Lavillenie ou Bolt. 100 ans que l'on attendait ça, il ne fallait pas les rater ! Et se rater...

Mais après une cérémonie d'ouverture réussie et unique, les Jeux olympiques de Paris 2024 passaient la 5e pour offrir au monde et à la France un moment d'une rare intensité et de communion.

Pour nous, tout commençait au stade de Nice fin juillet pour un France-Guinée de football masculin qui voyait les bleus de Thierry Henry l'emporter dans la douleur. Transports, sécurité, billetterie... les premiers signes ne trompaient pas ce soir-là sur la Côte d'Azur au niveau de la gestion des grands évènements : la France était prête et bien organisée pour SES Jeux.

Puis vint le moment de monter sur Paris pour cinq jours d'olympiades début août, après les exploits de Teddy Riner, de Léon Marchand ou de Lisa Barbelin (Celle qui s'entraîne avec les Archers riomois a décroché le bronze, 1re médaillée française olympique en individuel dans l'histoire du tir à l'arc N.D.L.R.).

On avait parfois deux sessions de sport par jour et on se demandait s'il allait être possible de rejoindre parfois l'autre bout de Paris entre deux épreuves. Mais là aussi, tout était bien en place et les métros ou RER jamais bondés.

Service humain

Pour aller au Stade de France voir le record du monde de Mondo Duplantis en saut à la perche le lundi 5 août, ce n'était rien qu'un soir normal de concert ou de match de rugby comme il y en a toute l'année dans l'enceinte dyonisienne.

Fréquence des métros et des RER, guidage, présence massive des forces de l'ordre mais aussi du personnel de la RATP et de la SNCF, aide précieuse des bénévoles, les spectateurs n'avaient presque qu'à se laisser porter.

Oui durant cinq jours (pour notre part) nous avons vécu des Jeux magnifiques, et notamment un record du monde pour le copain de Renaud Lavillenie dans un Stade de France en fusion. À son 3e essai et après avoir validé son titre de champion olympique, Armand Duplantis passait la barre des 6,25 m et battait son propre record du monde pour la 9e fois. Le stade n'avait « Dieu » que pour lui. « La foule devenait folle. C'était tellement bruyant là-dedans, on aurait dit un match de football américain, a-t-il déclaré. Le plus grand rêve depuis mon enfance était de battre le record du monde aux Jeux olympiques, et j'ai pu le faire devant le public le plus incroyable devant lequel j'ai jamais concouru. »

Nous avons aussi vu les Bleues du basket se qualifier pour la finale dans un Bercy incandescent. Mais aussi des combats de taekwondo sous la verrière du Grand Palais, du pentathlon dans une ambiance de folie dans le parc du château de Versailles ou du handball dans le stade de foot lillois.

Melting-pot

Si nous avons moins aimé les salles fabriquées pour la lutte ou le tennis de table, il faut tout de même saluer leur mise en place, surtout dans un site remarquable pour l'Arena du Champ de mars.

Nous avons entendu l'hymne ukrainien au Stade de France, vu une combattante iranienne enflammer le Grand Palais et rencontré Belges, Irlandais, Chinois, Américains, Guinéens... le sport effaçait les frontières et incitait à la discussion.

Pendant les sessions d'athlétisme, un Irlandais, avait repéré mon tee-shirt de l'ASM. « Vous êtes français ? Clermont a une belle équipe de rugby. Nous aussi avec le Munster et son stade de Thomond Park. » Il n'en faut pas plus pour passer de bons moments.

Le public était au rendez-vous même si certains matches ne faisaient pas le plein comme ce Suède-Danemark de Handball à Lille et laisseront des sièges aux premières loges étrangement vides comme sur les matches décisifs de basket-ball... Passons.

La Grand'Place de Lille ou les abords des enceintes sportives, comme le Parc urbain de la Concorde, installé dans le cœur historique de la capitale, permettaient à tous gratuitement ou pour quelques euros à Paris de découvrir des sports (Basket 3x3, handball, BMX, skate...) dans un cadre magnifique et de goûter aux JO. Et de susciter des vocations ?

À la sortie d'un France-Belgique, demi-finale de basket féminin remportée par les Bleues à Bercy, nous discutions spontanément avec nos amis belges. « Ces Jeux olympiques vont faire du bien à votre pays car avant, cela n'allait pas trop chez vous au niveau politique et il y avait des doutes sur les JO... »

Oui, ces Jeux ont fait du bien à la France, du moins, il semblerait... Pourvu que cette flamme dure encore un peu et prenne même une autre dimension sociétale avec les Jeux paralympiques.

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