Roméo Moneyron : "Avoir l'opportunité d'avoir une Wild card c'est rare."

À 16 ans, Roméo Moneyron performe sur les pistes des grands prix moto. Le Cournonnais est champion de France Promo Sport 400 et va disputer ce weekend le World SSP300 à Magny-Cours sur sa Kawazaki 400 Ninja.
Champion de France, participation au mondial SSP300... C'est une belle année pour vous ?
C'est vrai, je viens juste de terminer ce championnat Promo Sport en catégorie A2 avec une victoire à Lédenon dans le Gard et un titre de champion. C'est une belle saison. Des pilotes de 16 ans qui ont fait le championnat du monde 300, il n'y en a pas eu beaucoup. Avoir l'opportunité d'avoir une Wild card (invitation N.D.L.R.) c'est rare.
Qu'est ce qui vous a donné le virus de la moto ?
C'est une passion familiale, mon papa a fait de la moto en compétition à un très bon niveau et même ma sœur. Dès mon plus jeune âge, mon papa m'a mis sur une moto comme ça, pour voir si j'aimais ça. Pour le plaisir. Ma sœur avait fait une grave chute donc j'ai un peu arrêté... mais j'avais trop envie d'en refaire. J'ai fait du cross puis du 25 Power sur les petits circuits de Karting. Puis on a commencé la compétition en moto de piste.
Comment avez-vous franchi ces étapes vers le haut niveau ?
J'ai eu une 50 KTM SX, une 65 et après on a fait un stage avec les motos de super motard. J'ai roulé au circuit Sarron avec mon père avec des temps similaires aux siens. Puis à Marcillat-en-Combraille, dès ma première course avec les adultes, j'ai fait de bonnes performances. L'année 2020 a été celle de l'apprentissage et je suis vice champion de France 5 Power. Puis j'ai fait 3e aux championnats de France. En 2022, je suis vice champion de France min OGP. En 2023, on a passé le cap et décidé d'aller sur les grands circuits comme Le Mans et j'ai été champion de France Moto 5. En 2024 je me suis mis sur la 300 Yamaha et cela a été une année difficile car la moto fait 150 kg, j'ai fait des 4e et 5e places mais pas de podium. Et cette année on a décidé de prendre la 400 Kawazaki et cela s'est bien passé.
Quels sont vos modèles ?
J'aime beaucoup le Français Johann Zarco et l'Italien Marco Bezzecchi. Le Moto GP, tous les pilotes en rêvent mais c'est plus qu'un rêve car le niveau est trop élevé. Mon objectif serait de devenir professionnel. Il y a aussi le championnat du monde d'endurance. Mon mental, c'est ma force. En bagarre, sur le dernier virage, je ressors souvent vainqueur et après de mauvais essais j'arrive à me remettre en selle pour performer.
Comment vous vous organisez avec le lycée ?
J'étais dans la liste Espoirs de la fédération. Parfois je manque des cours mais je les rattrape car c'est très important pour moi. Quand j'ai fini les cours je m'entraîne mais je ne suis pas toujours sur la moto car on ne peut pas rouler partout. Quand je peux, je vais rouler à Issoire ou plus loin. L'hiver c'est surtout de la préparation physique. Mon papa m'accompagne les week-ends, s'occupe de l'organisation et on a un mécano qui prépare la moto.
Le premier week-end de septembre, vous participez donc au mondial SuperBike, la 2e plus grosse course française en moto de vitesse ?
Oui, à Magny-Cours je participe au World SBK dans la catégorie 300 (le World SSP300). C'est l'apogée de ce que j'ai pu faire depuis mes débuts, l'objectif de tous les pilotes. J'ai signé avec l'équipe FlemBBO de Laurent Engel spécialement pour ces championnats du monde. C'est une étape importante dans ma carrière mais j'y vais sans pression, pour progresser et me jauger par rapport au niveau international. S'approcher des 20 premiers serait bien. C'est une vraie bagarre, la différence se fait sur le pilotage. Je vais être le plus jeune participant et le seul Français dans la catégorie.
Et l'an prochain ?
On aimerait bien faire la nouvelle catégorie, la Kawasaki ZX 4R, une nouvelle coupe de marque qui remplacera le World SSP300. Ou le Super Bike Challenge 700. Je fais partie du moto club de Claude Michy depuis 2022, cela donne un coup de pouce financier. J'aimerais bien faire le championnat d'Europe en petite moto mais on verra car il faut garder du budget pour 2026.
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