Clermont-Ferrand 26° C
mercredi 30 avril

Marion Rousse : "Nous sommes partis pour de belles années"

11h22 - 15 avril 2025 - par Info Clermont Métropole
Marion Rousse :
Christine Dulac-Rougerie, adjointe aux sports et Marion Rousse, directrice du Tour de France féminin. - © GB

La Directrice du Tour de France féminin était à Clermont-Ferrand pour la dictée du Tour le 28 mars, pour présenter la 6e étape du 31 juillet entre Clermont et Ambert et parler de l'évolution du cyclisme féminin.

Après le grand départ du Tour de France féminin en 2023, cela vous tenait à cœur de revenir à Clermont-Ferrand ?

Je viens souvent ici grâce au vélo c'est vrai, que ce soit pour le Tour hommes, pour le critérium du Dauphiné ou pour le Tour de France féminin. Et vous êtes la seule ville à l'accueillir pour la deuxième fois. Cela a une place un peu particulière pour moi car cela a été le grand départ de la 2e édition. La première édition nous étions partis de Paris mais c'était un peu comme si l'on s'émancipait avec notre propre départ pour le cyclisme féminin. Oui clairement, c'est une ville de vélo.

En plus ce sera une étape importante dans ce Tour de France, une étape accidentée ?

On va clairement changer de braquet car après des étapes pour les sprinteuses et les puncheuses, nous allons arriver dans la montagne avec l'ascension du Col du Béal en milieu d'étape. Avec 124 km et pratiquement 2 500 mètres de dénivelé positif, nous pouvons assister à des écarts au classement général. Ce ne sera que de la montagne ensuite jusqu'à l'arrivée finale à Châtel (Des Portes du soleil dans les Alpes N.D.L.R.).

Qu'est-ce qui fait que Clermont-Ferrand et sa région aient les faveurs des organisateurs depuis deux ou trois ans ?

C'est aussi une volonté de la Ville qui est très sportive et cela se voit avec le vélo, le rugby ou le foot. Il y a surtout un terrain de jeu exceptionnel où l'on peut se permettre de faire un parcours de puncheur ou de grimpeur en montagne. Quand on est venu une fois on se dit que l'on a un spectacle tellement magnifique sur le vélo que l'on a envie d'y revenir l'année d'après et cela se vérifie depuis quelques années. Monter le puy-de-Dôme sera aussi l'un de nos futurs projets.

Est-ce que le Tour féminin est en train de prendre une grande place en termes d'engouement ?

Oui. Sur la première édition, nous nous sommes posé parfois certaines questions : est-ce une bonne idée ? Est-ce que les gens vont suivre ? Est-ce que ce sera beau à regarder à la télé ? En fait, les championnes ont répondu à la pédale et pour la deuxième édition, les questions étaient très différentes : quelles sont les favorites ? Le parcours ? Il y a eu vraiment un avant et un après. Cet hiver, par exemple, on a parlé du transfert de Demi Vollering autant que d'un transfert de n'importe quel autre coureur. Ce n'est plus une curiosité de voir des femmes sur un vélo, ce sont des championnes méritantes qui nous offrent du beau spectacle, parfois même plus que chez les hommes, avec plus de suspense comme lors de la dernière étape l'an dernier (La Polonaise Katarzyna Niewiadoma remportait le Tour après une dernière étape entre Le Grand-Bornand et l'Alpe d'Huez sauvant son maillot jaune pour 4 secondes, devant Demi Vollering). C'était du jamais vu ! On progresse pas à pas, il ne faut pas aller trop vite car l'écosystème du cyclisme féminin reste fragile. Nous sommes là dans un rôle d'accompagnateur donc il ne faut pas se brûler les ailes et aller trop vite mais nous sommes sur de bons rails. Nous sommes passés de 8 étapes à 9, cela montre que nous sommes partis pour de belles années.

Quelle est l'évolution du vélo féminin en termes d'audiences ou de licenciées ?

C'est encore un peu trop tôt car ce ne sera que la 4e édition mais évidemment que cela crée des vocations. Avant les petites filles ne pouvaient pas imaginer faire le Tour de France car cela n'existait pas. Là on leur offre cette possibilité mais aussi avec d'autres compétitions que l'on peut voir à la télé comme Paris-Roubaix, Liège-Bastogne-Liège, Milan-San Remo... Il y a de quoi faire et l'on donne la possibilité à des jeunes femmes de décider ce qu'elles veulent faire. C'était notre priorité et cela se verra dans quelques années sur le nombre de licenciées. Pour l'audience cela marche très bien. L'an dernier, nous étions un peu dans l'attente car nous n'étions plus à la suite du Tour masculin avec la coupure des Jeux olympiques. Malgré cela, les gens avaient pris rendez-vous avec le Tour de France féminin donc c'est ça qui nous montre que ce Tour a toute sa place à la télé et sur les routes.

0 commentaires
Envoyer un commentaire