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Thomas Kahn : "J'avais envie de faire un album vraiment soul"

05h57 - 17 avril 2024 - par Recueillis par Guillaume BONNAURE
Thomas Kahn :
Thomas Kahn : « Dans cette culture, des Petits princes de la soul, il y en a des milliers aux États-Unis » (© Dylan Gire).

« Le petit prince de la Soul » continue sa tournée jusqu'en 2025 et sera au festival La Pamparina à Thiers le samedi 6 juillet. Le chanteur Clermontois travaille également sur son prochain album.

Dans les clips de « This is real », votre dernier album sorti en 2022, on vous voit à New-York, dans votre élément. Comment a germé cette culture soul et cet amour pour cette musique afro-américaine ?

C'est un peu étonnant car je ne suis pas issu de cette culture. Cela m'a pris du temps pour mettre des mots sur cette passion car mes proches n'écoutaient pas de soul. Il a fallu que je me pose et que je m'imprègne de cette culture, comprendre que dans le chant, ce qui me plaisait vraiment c'était la musique noire américaine et ses chanteurs. Et comprendre aussi pourquoi ma voix allait dans ce sens-là alors que je ne parle pas comme je chante. C'est quelque chose que j'ai travaillé mais je ne l'ai pas fait par choix. Je suis passionné par cette musique-là. C'était une évidence que « This is real » était l'album qui pose les bases de ce que j'aime à fond. Après presque dix ans de carrière, j'avais envie de faire un album vraiment soul et je me suis appliqué à faire tout ce que j'aime dedans, toute la direction artistique de l'album. Il fallait que j'aille à la rencontre de cette culture qui me passionne pour boucler la boucle. Et je suis allé tourner des clips aux États-Unis, on a enregistré en Angleterre dans le studio de Peter Gabriel. Aller à la rencontre de ces cultures a été une belle claque. Cela a confirmé le fait que j'aimais cette musique et que c'est ça que je voulais faire.

Quand on vous écoute on a l'impression d'entendre un chanteur afro-américain. C'est surprenant...

Le timbre de voix est propre à chacun, ce n'est pas quelque chose que l'on peut inventer et dans mes influences, cela a orienté ma manière d'accentuer les phrases et mes mots, d'amener du grain sur certains mots. Et ma passion pour Otis Redding ou Ray Charles et cette musique-là a fait que ma voix s'est orientée par là.

Le magazine Rolling Stone vous a surnommé le « Petit prince de la soul contemporaine ». Qu'est-ce que cela vous fait ?

C'est un magazine reconnu et c'est une forme de reconnaissance. C'est un réel plaisir, une fierté, cela donne vie de continuer et d'être fier de ce surnom et de pousser encore plus loin son travail. Dans cette culture, des Petits princes de la soul, il y en a des milliers aux États-Unis et il y a eu des dieux de la soul, des parrains de la soul comme James Brown et Otis Redding. Et je n'en cite que deux sur les centaines d'artistes qui ont un talent immense là-bas. Je suis fier de ce surnom mais je sais aussi que la place est chère et qu'il faut continuer.

En entend beaucoup de cuivres autour de votre voix. Ce sont des personnes de la région ?

Tous les membres de mon groupe sont auvergnats et Clermontois pour la plupart comme mon photographe Dylan Gire qui a fait un travail monstrueux sur les photos de l'album et les clips tournés aux USA. Il y a beaucoup d'artistes et de bons musiciens en Auvergne, des gens passionnés, investis et professionnels. C'est un réel plaisir de travailler avec eux. La section cuivre est auvergnate (Sébastien Depeige et Eric Pigeon, originaire du Cendre), ils ont un très beau passé de musicien. Nous avons également joué au Cendre fin mars, il y a une école de musique et ces deux musiciens enseignent en partie là-bas. Cela a été un réel plaisir de faire ce concert avec les élèves et de partager quelque chose. On a des supers salles en Auvergne, des très bonnes énergies et c'est à mettre en valeur sur une tournée. Cela mérite qu'on s'y accroche et que l'on partage des choses là-bas.

Vous aviez fait The Voice en 2015. Que de chemin parcouru depuis ?

C'est le début de ma carrière et deux ans avant je jouais dans le métro et dans les petits bars. J'étais mon propre tourneur avec plus de 60 dates par an, je bossais comme un fou et j'ai été repéré par l'émission The Voice. Il y avait quelque chose à faire et cela m'a permis de faire de ma passion un métier ce qui n'est pas rien et de commencer à me faire un nom puis d'être suivi par un label. C'était une belle aventure et avec ce dernier album, où je fais vraiment toute la musique qui me passionne, on a pu jouer sur la scène de Taratata en 2022. C'était une belle continuité de cette aventure.

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