Clermont-Ferrand 15° C
vendredi 03 mai

Patrick Revelli : « Se retrouver à Issoire et à Brassac-les-Mines ce n'est que du bonheur »

11h55 - 23 avril 2024 - par Recueillis par Guillaume BONNAURE
Patrick Revelli : « Se retrouver à Issoire et à Brassac-les-Mines ce n'est que du bonheur »
Patrick Revelli (en haut à droite en costume), avec les anciens stéphanois, est attaché à vie au maillot des " Verts " (© Patrick Koclaym). - © Patrick Koclaym

Quatre fois champion de France avec la grande équipe de Saint-Étienne, finaliste de la Coupe d'Europe en 1976, Patrick Revelli, issu d'une famille de mineur, sera présent avec les héros de Glasgow à Issoire et à Brassac-les-Mines fin avril.

Les 27 et 28 avril, vous revenez dans le Puy-de-Dôme après un passage remarqué à Gerzat au printemps dernier ?

C'est une région que j'apprécie et les gens surtout. Que ce soit Brassac-les-Mines ou La Combelle, ce sont des souvenirs qui remontent à très loin car quand nous jouions avec la CFA, l'équipe des jeunes stagiaires de l'ASSE, on venait jouer à La Combelle et à Brassac-les-Mines. Les matches étaient un peu rugueux. C'était plus facile à Geoffroy Guichard que là-bas (rires). Ce sont les frères Tylinski, Michel et Richard et anciens joueurs de Saint-Étienne qui ont joué à La Combelle CAB (Charbonnier Association Breuil).

Vous êtes originaire de la région de Marseille mais d'un village minier et d'une famille de mineur ?

Je suis né dans la cité minière des Moulières sur la commune de Mimet à quelques kilomètres de Gardanne. Toute ma jeunesse est entourée de charbon. Mon père était mineur de fond comme deux de mes frères, et le mari de ma sœur aussi. Nous avons eu trois mineurs et trois footballeurs professionnels dans la famille.

Quand vous avez signé à l'ASSE, vous avez eu conscience de ce passé minier également ?

J'ai commencé à travailler à 14 ans, j'étais technicien auto donc j'étais entouré de gens qui travaillaient. Le football m'a permis de « sortir » un peu de ce milieu sans jamais le rejeter bien au contraire car je suis bien dans ce milieu-là. C'est mon milieu de naissance, je suis très heureux là aussi. Mais cela m'a permis d'évoluer. Patrick Koclaym a écrit une très belle chanson d'ailleurs, « La flamme du mineur ». J'ai toujours celle de mon papa et j'en suis très fier.

C'est chez moi Saint-Étienne, car je suis arrivé à l'âge de 17 ans, j'y ai fait ma vie. J'y suis bien, c'est une ville que j'apprécie, les gens sont sympas et accueillants, travailleurs. C'est une ville méconnue. Tout le monde se moquait d'elle mais tout le monde l'a copié. Quand j'étais chez Adidas, j'ai sillonné la région et je suis allé à Commentry et à Saint-Éloy-les-Mines également. Ce passé je le connais. Issoire je connais très bien aussi, je ne serai pas dépaysé. Je suis ravi de revoir des gens que j'ai côtoyé pour mon travail. Et des anciens joueurs de rugby de l'ASM comme Dominique Gaby. Il est adorable, il a une voix superbe.

Vous venez avec certains de vos coéquipiers de la grande époque. On peut parler là aussi d'une flamme qui est encore très vive ?

Entre nous, c'est toujours l'osmose car on a toujours plaisir à se retrouver. Et plus on prend de l'âge, plus on a envie de se retrouver. On sait que l'on est dans la dernière ligne droite (sourires). On veut profiter de chaque instant et se retrouver à Issoire et à Brassac ce n'est que du plaisir, que du bonheur. En espérant en donner aux gens qui vont venir nous voir, j'espère qu'ils viendront nombreux. Ce n'est que du bonheur et du bonus !

C'est en plus pour l'association ACTE Auvergne ?

Oui c'est aussi pour ça. Les gens me tiennent à cœur, j'ai gardé cette solidarité de mineur de mon papa. A notre époque, il faut s'occuper de l'humain et faire preuve d'un peu plus d'indulgence. Et derrière on prépare, si Dieu le veut, les 50 ans de la finale de Glasgow. Nous avons fêté les 40 ans en 2016, on aimerait bien fêter les 50 ans en 2026. Nous faisons comme les compagnons de la chanson.

Certaines générations comme celle de 1998 arrivent à garder une cohésion mais ce n'est pas toujours évident...

Non mais nous avions une génération qui a démarré alors que le football français était dans le creux de la vague, l'équipe de France aussi. Nous avons créé des sensations avec le retournement de situation dans certains matches à domicile à commencer par celui contre l'Hajduk Split (En 8e de finale de la Coupe d'Europe, en 1974, battus 4-1 à l'aller en Yougoslavie, les Verts l'emportent 5-1, N.D.L.R.). Tout le monde s'est mis derrière cette équipe-là. On est la seule équipe en France que l'on appelle par la couleur de son maillot. On dit « Allez les verts » ou « Allez les Bleus » ou même les Sang et or mais pour une couleur unique il n'y a que nous. Et c'est toute la France qui le dit, c'est ça qui est important. Cette équipe s'est faite de générosité et d'enthousiasme à l'image de la ville mais elle avait aussi du talent. On n'arrive pas aussi loin en Coupe d'Europe pendant trois ans sans avoir du talent. Même les joueurs étrangers sortaient du centre de formation, on restait longtemps dans les clubs à l'époque.

Informations sur www.lalegendedesverts.fr

0 commentaires
Envoyer un commentaire