Des jardins dans la ville
[caption id="attachment_211898" align="aligncenter" width="800"] Le Parc Bargoin, sur la commune de Chamalières, abrite plus de 60 espèces d’arbres différentes[/caption]
Se promener dans les jardins et les parcs d’une ville, c’est aussi raconter des histoires. D’hier et d‘aujourd’hui. Coup de projecteur sur quatre des jardins les plus emblématiques de l’agglomération clermontoise…
Une enclave verte, un havre de paix. Et selon Jean-Charles Portmann, son responsable au titre du Conseil départemental : « Un parc paysager à l’anglaise. » Vallonné, bucolique, parsemé de quelques bâtiments, un petit château, un chalet, un kiosque à musique, une tour d’où s’ouvre un magnifique panorama, le Parc Bargoin présente un charme romantique. Les promeneurs, qui, fort heureusement, ne s’y bousculent pas, y recherchent non seulement la riche végétation mais la tranquillité, le calme, un bien rare au sein d’une agglomération.
UN PHARMACIEN NOMMÉ BARGOIN
Jean-Baptiste Bargoin, pharmacien de son état, fit fortune au XIXème siècle grâce au café « Gland Doux » qu’il créa en compagnie de son ami Henri Lecoq. Mais l’existence de Bargoin ne fut pas que succès et bonheur. L’homme, en effet, perdit son épouse et ses deux fils. Veuf et privé de ses enfants, il légua sa superbe propriété de 7 hectares et demi au département. Sous quelques conditions stipulées dans son testa-ment : « Elle portera mon nom à tout jamais…La propriété sera inaliénable… elle sera transformée en un beau parc qui deviendra une promenade charmante publique pen-dant la belle saison » y-écrit-il. Ou encore : « Pour que le Parc Bargoin ne serve pas de prétexte aux parties de plaisir, et qu’il ne tombe pas dans ce qu’on appelle vulgairement le genre guinguette, ce qui ferait fuir cette promenade par les gens paisibles, mon intention formelle est d’y interdire les buvettes et cafés de toute sorte. » Dont acte. Aujourd’hui, le Parc Bargoin abrite une soixante d’espèces d’arbres ; certaines remarquables, comme le sequoiadendron giganteum, le cèdre du Liban, le ginkgo biloba, le cèdre bleu de l’Atlas. Beaucoup d’érables et d’épicéas. Six agents du Conseil départemental, propriétaire du lieu, un apprenti et, parfois, des stagiaires veillent et entretiennent le parc en permanence. « Le travail est évidemment différent selon les saisons. On a fait les plantations des massifs de fleurs annuels. Actuellement, c’est la tonte, le désherbage. Plus tard, vien-dra le temps du ramassage des feuilles. Pour toutes les opérations, nous opérons sans le moindre pesticide ou insecticide » précise Jean-Charles Portmann. D’ici-là, heureu-sement, les promeneurs habitués, les curistes et les touristes auront le temps de profi-ter des frondaisons et des allées. Ils ne seront pas les seuls puisque le parc abrite une multitude d’oiseaux, des écureuils, des hérissons. « On y trouve même des brebis, des lapins et des poules que l’on emploie lors des animations destinées aux enfants » souligne le responsable du lieu. D’une certaine façon, ils sont les héritiers de Jean-Baptiste Bargoin. [caption id="attachment_211899" align="aligncenter" width="800"]
LES COURBES ANGLAISES DU LECOQ
Le grand public ne le sait pas mais la ville de Clermont-Ferrand compte quelque 70 parcs et jardins sur son territoire. Un chiffre étonnant… et du travail en perspective pour les agents affectés à leur entretien. Avec l’encadrement, ils sont d’ailleurs 140 au total en charge de l’ensemble des espaces verts clermontois. Certains jardins, les plus importants, ont même leur équipe dédiée. « Sept personnes interviennent ainsi dans les allées du jardin Lecoq et sur ses abords », explique Monique Bonnet, l’élue en charge de l’espace public et de l’embellissement de la ville. Ce site emblématique de 4,5 hectares, peut-être le plus connu et le plus fréquenté de la cité, a bercé des générations de Clermontois. Depuis sa création par l’Abbé Delarbre, à la fin du 18e siècle, il a connu plusieurs aménage-ments successifs. « Son emplacement et sa superficie actuelles datent de la fin du 19e. Il s’agit d’un magnifique jardin à l’anglaise, avec ses courbes, ses volumes, sa belle roseraie, son bassin où s’ébattent des cygnes », précise Yann Lemoigne, le directeur des techniques végétales à la ville. Si le « Lecoq » a souffert durant la tempête de 1999, les jardiniers cultivent ici quelques spécificités comme ces parterres fleuris dénommés « mosaïcultures », repré-sentant parfois des écussons ou des armoiries. « Il s’agit d’une tradition bien française que l’on souhaite conserver », poursuit le spécialiste. Autre lieu, autres pratiques… Au nord-ouest, s’étend le plus vaste parc de la ville, celui de Montjuzet. 26 hectares au total dont 7 laissés en friche et « entretenu par des chèvres », épaulées par quelques chevaux. Sur son promontoire, la vue embrasse le paysage alentour. Clermont et ses quartiers, la chaîne des Puys, la Limagne, le Fo-rez… Une vision à couper le souffle pour ce parc créé au début des années 80. Sa vocation ? « Multiple et familiale », grâce à de nombreux jeux pour enfants. Cinq agents y sont affectés, aidés dans leurs tâches par une équipe issue d’un atelier protégé sous convention avec le CCAS de la ville. « On ne le travaille plus comme avant. Nous ne faisons plus de tontes régulières mais plutôt du fauchage. » Histoire de favoriser la biodiversité… Un terme cher au jar-din botanique de la Charme. Plus méconnu, ce petit joyau de 8.000 m² est situé près de l’usine Michelin de la Combaude, au nord-est du territoire. Créé en 1974, le site mérite le détour. Une évidence. Ne serait-ce que pour ses 2.600 plantes végétales différentes. Collection botanique, jardin écologique, collection arbustive de tous les continents, collection de dahlias… sans oublier son jardin des cinq sens, complété par des jardins thématiques : les plantes et les contes, les plantes à parfum, les plantes succulentes, mellifères, aromatiques... [caption id="attachment_211900" align="aligncenter" width="800"]
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