Manu Payet : "parents, un job à plein temps"
Manu Payet sera au Zénith d'Auvergne le mercredi 19 novembre pour jouer son spectacle "Emmanuel 2". L'acteur et humoriste, nous parle de son nouveau rôle de père avec beaucoup de finesse et de recul.
Avant cette date, vous êtes venu dans des petites salles comme la Baie des Singes. Quels sont vos souvenirs clermontois ?
La Baie des Singes... j'ai un lien à vie avec Clermont-Ferrand puisque, effectivement c'est là que j'ai joué l'un de mes premiers spectacles en 2007. Et juste avant de monter sur scène, le patron est venu me chercher et il a vu que j'avais le trac... Pour me rassurer, cela partait d'un bon sentiment, il m'a dit : "ne t'inquiète pas petit, si ton spectacle marche à Clermont, il marchera partout." Je ne sais pas si c'était le moment de me dire un truc pareil (rires). Il s'est excusé et boom je suis rentré sur la scène. J'ai eu le temps de me dire "OK c'est ça un public froid." Et finalement, j'ai réussi à le réchauffer, je leur ai dit ce que l'on venait de me dire et ils étaient morts de rire. J'aime bien ces publics-là plutôt que le public tout de suite acquis que tu peux perdre en cours de spectacle. Là tu sais que quand ils sont là, c'est que tu as bien bossé. Et cela a toujours été comme ça dans toutes les salles de Clermont. Aujourd'hui je les connais, ils savent qui ils viennent voir, ils m'attendent... Un peu comme des retrouvailles avec un copain. Certains me disent : "on a envie d'aller boire un coup après le spectacle avec toi".
Sur Emmanuel 1, on découvrait la vie de Manu Payet de l'enfance à sa vie de couple. Pour Emmanuel 2 on est plus sur la paternité ?
Oui, c'est bien ça. C'est un peu : finie la fête ! Mais c'est aussi comment on rigole quand même sans musique ? J'ai longtemps cru qu'être papa cela allait m'empêcher de vivre comme je vivais avant, de sortir... mais pas du tout. Au contraire. Je n'ai pas l'impression de moins vouloir sortir mais plutôt que j'en ai moins envie. Et c'est peut-être pas mal.
Un thème qui a touché ce public ?
Le 2e spectacle, je l'ai déjà joué 200 fois. C'est la 3e fois que je le joue à Clermont. C'est un super cadeau que me fait le public et c'est un public qui se retrouve dans la paternité, dans le fait d'avoir un enfant au sein du couple. Les gens se rendent compte qu'ils ne sont pas des cas isolés. Quand tu vas voir des humoristes, notre travail c'est de montrer que tu n'es pas tout seul. C'est rassurant, tout le monde tombe amoureux, tout le monde aspire aux mêmes émotions ou à peu près. Malheureusement, tout le monde connaît des crises, se rend compte qu'un couple cela s'entretient. Comme une amitié. Que le métier de parents c'est un job à plein temps. C'est le métier que l'on a pour toute la vie mais pour lequel on est le moins bien formé. Sans compter que l'on a eu beaucoup de mal à avoir un enfant et cela aussi je le raconte.
"Parents c'est le métier que l'on a pour toute la vie mais pour lequel on est le moins bien formé"
Cela a touché les gens ?
C'est ce que l'on me dit. Je ne me rendais vraiment pas compte que cela pouvait faire autant de bien à beaucoup de couples. C'est le fait que cela ne soit pas du tout calculé qui fait que le succès est au rendez-vous. C'est sincère. Ma mère m'a dit : "pourquoi je racontais ça, que je mettais les gens dans l'embarras en parlant de spermogramme". Je ne vais pas inventer des trucs faux pour les faire marrer. Je n'ai pas envie de mentir. J'ai pris un Intercités pour venir à Clermont donc je n'ai pas envie de dire des trucs pas vrai en fait (rires). Je préfère voir la réalité en face et de la manière la plus drôle possible. Bien sûr je ne parle pas de tout car tout n'est pas drôle mais j'aime bien avec du recul avoir trouvé drôle des moments de mon existence qui à vivre ne l'ont pas été forcément.
On sent que les hommes parlent plus de sujets personnels. Florence Foresti l'a fait sur le volet féminin. Cela manquait un peu ?
Oui on me dit ça, et cela fait plaisir d'être comparé à la patronne. J'adore quand on me dit qu'il y avait Florence pour les filles et moi pour les garçons. Cela me fait super plaisir. D'ailleurs, il m'est arrivé d'écrire des choses que Florence avait écrites et ce sont des gens du public qui m'ont dit "attention Manu, Florence elle le dit un peu aussi." J'ai même envoyé l'extrait du spectacle à Florence. Je lui ai dit pardon je ne savais pas et elle m'a répondu "t'inquiète Manu on vieillit tous de la même manière."
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