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Les hymnes de rugby : un voyage passionnant dans le choeur des Hommes

06h44 - 07 janvier 2023 - par Guillaume Bonnaure
Les hymnes de rugby : un voyage passionnant dans le choeur des Hommes
Heyneke Meyer, l'ancien coach des Springboks, en transe pendant les hymnes.

Alors que le Tournoi des VI nations commence bientôt, « Rugby en choeurs : des hymnes et des Hommes, voyage en pays d'ovalie », un superbe ouvrage, vient de sortir sur l'histoire de ces chants qui nous font vibrer avant chaque match.

Journaliste landais passionné de rugby, (avec des attaches familiales à Clermont), Guilhem Herbert vient de réaliser un superbe ouvrage aux éditions Amphora sur les hymnes de rugby, préfacé par Charles Ollivon, le vice-capitaine du XV de France.

« Depuis tout, petit, en tant que supporter et quel que soit le sport, je regardais un match à partir des hymnes. Même en replay. C'est là que tout commence » se souvient l'auteur.

Alors que des livres sur le rugby sortent chaque année, cet ouvrage « Rugby en chœur : des hymnes et des hommes, voyage en pays d'ovalie » est un peu un ONI : un ouvrage non identifié. Maillots, haka, photos, tout avait été fait sauf un livre sur les chants des grandes nations de rugby.

Le déclic est arrivé au pays de Galles lors d'un Irlande-Argentine durant le Mondial 2015, dans un Millennium Stadium en fusion. « Les hymnes ont été très forts se rappelle Guilhem. Il y avait la puissance de l'hymne irlandais et le lyrisme, la poésie du chant argentin. Moi, j'étais déjà impressionné mais je voulais savoir ce qu'il se passait dans la tête des joueurs dans ces moments-là. »

Vern Cotter a capella

Les hymnes, comme les écussons ou les noms des stades peuvent vous apprendre beaucoup de choses sur l'histoire d'un pays ou d'un lieu. C'est le cas de ces chants, miroir de l'histoire politique et sociale d'un pays comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Irlande ou la France. « Ce n'est juste que des chansons, un protocole ou du folklore, c'est quelque chose de profond » rappelait Guilhem Herbert.

Avec plus de 60 témoignages venus de joueurs ou d'entraîneurs du monde entier, cet ouvrage nous plonge dans l'ADN du rugby mondial et l'on y apprend beaucoup de choses comme le fait que l'hymne sud-africain soit chanté en 5 langues, justifiant son surnom de « Nation arc-en-ciel » ou que l'hymne argentin est l'un des plus longs du monde...

Cet ouvrage profond et très bien réalisé se lit en picorant au gré d'un tour du monde de l'ovalie. Il peut être sympa de lire un peu avant un match du Tournoi des VI Nations par exemple pour y ressentir encore plus d'émotions quand on connaît l'histoire d'un hymne.

L'autre point fort de ce livre, c'est l'analyse musicale de l'hymne par un spécialiste. Thomas Rieppi a fait une thèse en éducation musicale et apporte son œil avisé sur la composition et le rythme de ces hymnes. Cela apporte un éclairage musical enrichissant et accessible à tous.

Jessy Trémoulière, l'arrière de l'ASM Romagnat et des Bleues ou encore Vern Cotter, Néo-zélandais mais aussi coach de l'Écosse puis des Fidji témoignent aux côtés des plus grands.

« Vern Cotter était très heureux de parler des hymnes explique Guilhem Herbert. Il avait fait venir, Ronnie Browne, un membre du groupe The Corries, fondateurs de l'hymne Flower of Scotland en 1967, au camp d'entraînement du XV du Chardon. Et trois jours avant son premier match, il a du chanter l'hymne a capella... »

Sella, Dusautoir, Carling, Quesada, Campese, Kolbe, John Smit, Parisse, Jean-Pierre Rives ou Gareth Edwards... ce livre est riche de témoignages, de confidences profondes et d'anecdotes. Qu'on le chante ou qu'on l'intériorise, ces grands acteurs de ce sport, se livrent tous à propos de ce moment spécial.

Pour terminer sur cet ouvrage passionnant, on retiendra la citation d'Émile Ntamack, ancien trois-quarts international et papa de Romain, actuel numéro 10 du XV de France. « J'ai toujours fredonné les hymnes adverses pour ne pas perdre l'énergie accumulée pendant La Marseillaise avouait le Toulousain. Et puis aussi car ils sont beaux ! Pendant un moment, je m'efface et je me fonds dans le peuple qui chante pour en faire partie et me gonfler d'énergie avec eux. »

Plus de frontières ni de maillots. Quand on enlève le ballon, il reste le chœur des hommes.

« Rugby en chœurs » : des hymnes et des Hommes aux éditions Amphora, 29,95 euros.

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