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Le cinéma de Véronique Lacoste-Mettey

10h24 - 18 décembre 2017 - par Info Clermont Métropole
Le cinéma de Véronique Lacoste-Mettey
Séance photo place de Jaude, où Eric Rohmer a posé ses caméras durant l’hiver 68-69 pour « Ma nuit chez Maud » - © CULT_ABECEDAIRE

[caption id="attachment_220107" align="aligncenter" width="794"] Séance photo place de Jaude, où Eric Rohmer a posé ses caméras durant l’hiver 68-69 pour « Ma nuit chez Maud »[/caption] Journaliste à La Montagne, cinéphile curieuse, elle vient de publier un « Abécédaire passionné du cinéma en Auvergne » chez Page centrale. Entretien. Quels films vous ont fait aimer le cinéma ? Je reviendrais bien sûr à François Truffaut. La cerise sur le gâteau, c’est qu’un jour on m’a fait rencontrer Roland Thenot, son régisseur et assistant. C’est vraiment ma rencontre la plus marquante. Quand il parle de « François », comme il dit, cela me touche énormément. En plus, il a beaucoup œuvré pour l’Auvergne. C’est vraiment un personnage extraordinaire. J’ai aussi eu la chance de rencontrer, quarante ans plus tard, Jean-Pierre Cargol, « L’Enfant sauvage » de François Truffaut tourné dans la propriété de Roland. D’autres rencontres marquantes ? Celle de Daniel Duval me revient à l’esprit. Quand j’étais petite, il me faisait vraiment peur. Il a vraiment joué des rôles de salaud. Evidemment, il n’est pas du tout comme ça dans la vraie vie ! Je garde également un très bon souvenir de Gérard Depardieu, qui était venu en 2006 pour le tournage de « Quand j’étais chanteur », un film de Xavier Giannoli que j’adore. Vous écrivez beaucoup sur le cinéma dans La Montagne… Je suis toujours allée au cinéma pour le plaisir. Très vite, j’ai couvert le Festival du court métrage. C’était un genre que je ne connaissais pas forcément. Rapidement, je suis devenue une festivalière assidue. Je me rendais à quatre ou cinq séances par jour, sans compter les longs métrages. C’était l’époque où Le Capitole organisait des projections pour voir des Godard et Truffaut sur grand écran… C’était génial. Mais je ne suis pas forcément une journaliste spécialisée. Un livre, ce n’est pas trop compliqué à écrire ? C’est l’éditeur qui m’a convaincue. L’exercice n’a pas été si difficile, car nous sommes partis sur l’idée d’un abécédaire. Très vite, nous sommes arrivés à une liste de 35 entrées, ce qui était le deal de départ. J’ai ensuite puisé dans mes archives et dans mes souvenirs, récolté des témoignages. En fait, j’avais déjà beaucoup écrit sur le sujet. Mais je ne voulais pas faire de copier-coller : cela n’aurait été ni honnête vis-à-vis de mon journal, ni intéressant pour moi. Benoît Barrès tenait également à ce que ce soit un livre personnel ; il y a donc beaucoup de « je ». Il m’a fallu six mois pour le terminer. Dans quels films reconnaît-on le mieux l’Auvergne ? Dans « Sept morts sur ordonnance » de Jacques Rouffio, on reconnaît parfaitement Clermont-Ferrand ; dans « L’Enfer de Henri-Georges Clouzot » le viaduc de Garabit…  Et dans « Etre et Avoir » de Nicolas Philibert, on voit bien aussi qu’on n’est pas sur la côte d’azur ! D’autres films sont très ancrés géographiquement : je pense à « Quand j’étais chanteur », car le film raconte la vie d’Alain Chanone, une figure locale. Mais également à « Ma nuit chez Maud » d’Eric Rohmer qui évoque la vie d’un cadre de chez Michelin. Mais c’est vrai que plein de films auraient pu être tournés ailleurs… Parmi ceux tournés en Auvergne qui continuent de bien vivre, je citerais « Les Choristes » ou « La Nouvelle Guerre des Boutons » de Christophe Barratier, que mes enfants adorent. De quels films n’avez-vous pas parlé ? Je me suis aussi un peu forcée à écrire sur « Grand Prix » du réalisateur américain John Frankenheimer. Les courses automobiles, ce n’est pas mon truc. Mais c’est un film culte pour les passionnés, une superproduction qui a décroché trois Oscars, alors… J’aurais aimé parler davantage de « La meilleure façon de marcher » mais malheureusement, je n’avais pas beaucoup de témoignages. Claude Miller est mort, Patrick Dewaere aussi. Et à part les souvenirs de parties de foot entre l’équipe de ce film et celle de « L’Argent de poche », je manquais de biscuits. Quels films attendez-vous le plus en 2018 ? Déjà, je vais finir 2017 avec « La Promesse de l’aube », avec Charlotte Gainsbourg. Je verrais bien, aussi, « L’insoumis », un documentaire de Gilles Perret, qui avait réalisé « La Sociale » et eu un beau succès. Ça ne m’étonnerait pas qu’il vienne le présenter dans la région ! Je ne manquerai pas, non plus, « Normandie nue », de Philipp Le Guay, avec François Cluzet, que j’adore. Il y aura aussi « In the fade », de Fatih Akin, avec Diane Kruger qui a reçu pour ce film le prix d’interprétation à Cannes ; « Hannah », d’Andrea Pallaro, avec Charlotte Rampling et l’inimitable André Wilms. Voilà pour janvier et ce sera déjà pas mal car à ce moment-là, je serai déjà à fond dans le visionnage de courts métrages, pour couvrir le Festival qui fête cette année sa 40ème édition. Ça ne se rate pas !


Encadré : « Abécédaire passionné du cinéma en Auvergne », V. Lacoste-Mettey, éditions Page centrale, collection Esprit des lieux #009, préface de Jean-Claude Saurel, 29,90 €. Renseignements : www.page-centrale.com/

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