Le débardage du bois au rythme des chevaux

[caption id="attachment_219405" align="aligncenter" width="640"] Vincent Lechevalier et Volcan sont venus au Sommet de l’élevage, à Cournon début octobre.[/caption]
Ils ne sont pas nombreux en Auvergne, trois ou quatre peut-être, à exercer cette activité. A l’heure où la course au rendement semble être une priorité absolue, où la taille et l’efficacité des machines forestières atteignent des sommets, c’est au rythme lent et ancestral des pas de ses chevaux que Vincent Lechevalier débarde des arbres en forêt. Depuis trois ans, celui-ci s’est installé au lieu-dit Les Ternes, près de Saint-Flour, dans le Cantal. De là, il rayonne sur toute l’Auvergne, au gré des commandes et des chantiers. Passionné de chevaux depuis l’enfance et après avoir travaillé dans une écurie de propriétaires, ce natif de Vienne, dans l’Isère, avait quitté le monde du cheval pour exercer durant dix ans la profession de paysagiste en région lyonnaise. Mais chassez le naturel, il revient au galop !
« Je voulais retrouver un métier en rapport avec les chevaux. J’ai donc effectué des formations dont celle de responsable de chantier forestier à Noirétable, dans la Loire. J’ai ensuite acheté deux chevaux de race comtoise et je les ai dressés pour le débardage », explique Vincent Lechevalier.
Parés d’une belle crinière blonde, Volcan et Vidocq ont aujourd’hui 8 ans. Ces solides mâles obéissent au doigt et à l’œil à leur maître. « Il y a une manière particulière de les conduire. J’ai opté pour le menage au cordeau, c’est-à-dire que je ne me sers que d’une guide dans la main. C’est plus confortable pour travailler. »
Si un cheval seul est capable de tracter une pièce de bois de 800 kilos environ, Vincent Lechevalier fait parfois travailler ses chevaux en paire, à l’aide de colliers d’épaules. A deux, ils peuvent tirer 2m3 de bois, un chiffre qui varie en fonction des spécificités du terrain. Evidemment, le cheval ne peut pas rivaliser avec la puissance et le rendement d’un tracteur forestier. Mais ses avantages son ailleurs…
« On est sur du travail qualitatif. Avec le cheval, il n’y a pas d’orniérage et l’on fait beaucoup moins de dégâts dans les sous-bois. Nous pouvons intervenir dans les zones sensibles comme les tourbières, ou encore en ville ou sur les parcours de santé », avance Vincent Lechevalier, qui travaille pour des particuliers et des organismes comme le Parc des volcans ou le Conservatoire des espaces naturels.
Malheureusement, l’activité de débardage ne fait pas vivre son homme. Elle ne rapporte seulement que 25 à 30 % du chiffre d’affaires. Vincent Lechevalier exerce donc en parallèle la profession voisine de sylviculteur (plantation et entretien des plantations en forêt), tout en effectuant un peu de dressage.
« La difficulté, c’est de trouver des chantiers de débardage. Du fait du rendement plus faible du cheval, on est plus cher que le tracteur forestier », reconnaît le professionnel, qui aimerait pourtant bien développer cette activité.
Un réseau de professionnels Vincent Lechevalier est membre d’une association, le « Réseau professionnel Auvergne-Rhône-Alpes de la traction animale », qui regroupe une cinquantaine d’adhérents sur la région. Débardage, dressage, viticulture, attelage de loisirs… La structure rassemble de nombreux spécialistes qui utilisent des équidés dans leur activité. Alors qu’il se place en interlocuteur auprès des pouvoirs publics, le réseau entend promouvoir et développer la traction animale sous toutes ses formes. Plus d’infos sur : tractionanimale.canalblog.com
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