Clermont-Ferrand ° C
mardi

Patrick Bringer : L’endurant

08h40 - 13 juin 2016 - par Info Clermont Métropole

Le champion de France de trail en titre a pris du recul cette année par rapport à la compétition. Il se consacre aux autres, notamment à ses athlètes du Stade Clermontois et du team Sigvaris. [caption id="attachment_211095" align="aligncenter" width="790"] Patrick Bringer, dans le stadium Jean-Pellez, à Aubière, où il court chaque semaine avec une bande copains (© Valentin Uta) Patrick Bringer, dans le stadium Jean-Pellez, à Aubière, où il court chaque semaine avec une bande copains (© Valentin Uta)[/caption] Il a fêté ses 40 ans au mois de décembre dernier. Un cap à franchir, surtout pour quelqu’un qui n’aime pas vieillir ! Mais le temps passe. Inexorablement. Il faut bien s’en accommoder. Pour Patrick Bringer, l’année 2015 restera quoiqu’il arrive dans les annales. Une 3e place en individuel aux championnats du monde de trail à Annecy (et une médaille d’or avec l’équipe de France), ainsi qu’un titre de champion de France décroché sur le Grand trail du Sancy. C’était en septembre, au Mont-Dore. 5h21 pour boucler les 60 km du parcours au fort dénivelé. Les spécialistes apprécieront la performance.

TRIATHLON ET TRAIL

Quelques mois plus tard, « Kinou » ne s’aligne plus sur les courses. Mais il n’a rien changé ou presque à ses habitudes. Quatre à cinq fois par semaine, il enfile les baskets pour arpenter les chemins, fouler les pistes du Stadium Pellez et du complexe des Cézeaux. Avec ses copains. Car le plaisir est toujours là. « Je vois aussi le sport comme une hygiène de vie. Je veux me l’imposer », souligne le natif du Puy-en-Velay. Le sport a toujours fait partie de la vie de Patrick Bringer. Enfant, il a pratiqué la gym, le judo, l’équitation ou encore le foot, avec le club du Valvert. « Mais je n’étais pas bon. » A 12 ans, il s’attaque à l’athlétisme. « Ça m’a plus d’emblée. Je faisais des cross, de la piste, des courses de villages. » Au lycée, il découvre le triathlon. Mord à l’hameçon. « Le problème, c’est que je ne savais pas nager ! ». Qu’importe. En arrivant à Clermont, pour ses études d’Histoire-Géo, il bascule dans l’irrationnel. 20 heures d’entraînement par semaine, parfois 30. « Heureusement, je n’avais que 12 heures de cours », sourit-il aujourd’hui. Il rencontre Yannick Bourseaux, le spécialiste de la discipline, qui deviendra son pote. Et les résultats suivent, avec une 4e place lors des France 1995, et une 17e place aux Mondiaux de duathlon, à Cancun, pour sa première compétition internationale. De 1997 à 2002, il s’aligne six fois sur le Triathlon international de Nice, la référence à l’époque avec Hawaï, où il obtient une 7e place. Dans les années qui suivent, il se consacre à la longue distance et obtient ses meilleurs résultats à Nice (devenu entre temps Ironman) avec 3 podiums dont une 2e place en 2007. Trois ? C’est aussi le nom-bre de podium à celui d’Embrun. « Pour réussir là-dedans, il faut aimer s’entraîner, avoir des qualités d’endurance et un mental d’acier. » Tout ça au prix de sacrifices familiaux importants. « Des années un peu débiles où je mangeais dans la voiture au feu rouge, tout en assurant mon boulot de prof à côté. » En 2009, après 17 ans de triathlon, Patrick Bringer dit stop. Une année plus tard, celui qui avait déjà commencé à entraîner quelques athlètes se lance dans le trail, crée avec Yoan Meudec le team Sigvaris. « La transition s’est faite facilement. J’ai vu qu’il était possible d’avoir un bon niveau avec une implication personnelle bien moindre qu’en triathlon », analyse le sportif. Durant six ans, Patrick va remporter des dizaines de courses, avec de belles références à la clé. En atteste sa 2e place sur le Tour Trail National en 2010, ses victoires à la Sainté-Lyon 2014, à l’Urban trail de Lyon, et bien sûr ses trois participations aux championnats du monde de trail avec l’équipe de France en 2011, 2013 et 2015. Assorties de deux médailles de bronze. Aujourd’hui, la pression est retombée. Toujours référent sportif du team Sigvaris, Bringer coache également quelques athlètes en triathlon et encadre les jeunes du Stade Clermontois athlé. « C’est très enrichissant. On souhaite en faire un bon groupe en termes de volume et de résultats. » L’ancien trailer de haut niveau l’avoue : « pour l’instant, la compétition ne me manque pas. » Mais il ne faut jamais dire jamais, n’est-ce-pas ? Sous la question, Patrick Bringer concède : « bon, la course des 100 km de Millau me tente bien. Mais c’est purement personnel. » On veut bien le croire…

0 commentaires
Envoyer un commentaire