Loi Duplomb : la Confédération Paysanne 63 se mobilise contre un projet « mortifère »

Le 28 mai, une soixantaine de manifestants, paysans et citoyens, se sont rassemblés à l'appel de la Confédération Paysanne du Puy de Dôme devant la Chambre d'Agriculture pour protester contre une loi qui ne « répond en rien à la crise agricole ».

Ces agriculteurs se sont mobilisés pour montrer leur désaccord avec une loi qui ne fait pas l'unanimité dans le monde agricole malgré ce que veulent faire croire certains.

« Nous dénonçons la confiscation du débat à l'Assemblée Nationale et la reprise sans filtre des demandes de la FNSEA-Jeunes Agiculteurs, et défendre les actions qui faciliteraient réellement le métier d'agriculteur et d'agricultrice » explique la Confédération Paysanne du Puy de Dôme dans un communiqué.

L'environnement bouc émissaire

Depuis plusieurs mois, les syndicats agricoles dominants FNSEA-JA font de la préservation de l'environnement le bouc émissaire de la crise agricole.

« La proposition de loi Duplomb, supposée lever les contraintes et l'exercice du métier d'agriculteur, reprend sans filtre les demandes de la FNSEA-JA, et ne répond en rien à la garantie et à la sécurisation des revenus, ou à la problématique de renouvellement des générations. »

Favoriser le raccordement aux méga-bassines, développer les élevages industriels, encourager l'épandage par drones, affaiblir l'indépendance de l'Anses ou réintroduire des substances interdites du fait de leur toxicité, pour l'Homme et pour certaines productions agricoles (apiculture par exemple) ne sont pas des revendications partagées par l'ensemble du monde agricole.

Cancers en hausse, vie en baisse

« La majorité des agriculteurs et agricultrices ne veut pas de ce texte qui piétine l'environnement explique la Confédération. La biodiversité s'effondre partout sur notre territoire, le nombre de cancers et maladies neurodégénératives est en augmentation constante, l'eau courante est polluée en molécules issues de l'agrochimie. La ressource en eau se raréfie et est accaparée par une poignée de grosses fermes. En tant qu'agriculteurs et agricultrices, nous sommes nous-mêmes les premières victimes de la course à l'industrialisation : endettement, maladies professionnelles, désertification sociale, concurrence permanente, course à la productivité, déshumanisation du métier... »

La Confédération Paysanne du Puy de Dôme regrette ce « scandale démocratique », avec un texte qui devait être discuté, amendé à l'Assemblée Nationale le lundi 27 mai mais qui a fait l'objet d'une motion de rejet de la part des députés favorables à cette loi, ouvrant la voie à une adoption du texte en commission mixte paritaire en contournant les débats et les arguments étayés des députés de l'opposition.

« Nous avons besoin d'une loi qui réponde réellement aux problèmes du monde agricole, des revenus décents et des prix rémunérateurs, et une meilleure protection sociale, favoriser les productions locales pour une consommation locale, et la mise en place de régulations aux frontières nationales pour donner de l'air aux productions intérieures et un accès à une alimentation de qualité pour toutes et tous via une sécurité sociale de l'alimentation. Nous voulons protéger notre environnement et la santé de toutes et tous, ainsi qu'un partage équitable de la ressource en eau. »

La Confédération Paysanne du Puy de Dôme appelle « les parlementaires à ne pas céder aux pressions de la FNSEA-JA, et à défendre des mesures qui faciliteraient réellement le métier d'agriculteur et d'agricultrice. »

PPL Duplomb : c'est toujours non ! pour eux.