Un centre de conservation des musées à Cébazat en avril 2026

La Métropole met en oeuvre le « Plan musées », plan d'action scientifique et culturel des 6 musées métropolitains. Ils bénéficieront à terme d'un centre de conservation mutualisé et de nouvelles orientations scientifiques et muséographiques. Ce nouveau bâtiment de 4 000 m2 est destiné à garder et protéger les près de 600 000 oeuvres des six musées de la Métropole.
La création de ce centre de conservation mutualisé est une première à l'échelle régionale. Il est également le premier en France à disposer d'un espace de médiation.
Le Plan musées, voté en mars 2022 par le conseil métropolitain, pose, pour 10 ans, une stratégie pour l'avenir des musées dans une recherche de sobriété foncière (extensions prévues dans des bâtiments existants), d'optimisation du fonctionnement (mutualisation de certaines missions ou d'outils) et de développement des publics.
Cette stratégie prévoit la création d'un centre de conservation mutualisé, l'écriture de nouveaux Projets Scientifiques et Culturels des musées Bargoin, Henri-Lecoq et MARQ et la rénovation de leurs bâtiments. Les musées de la Batellerie et de la Résistance devront à terme se redéployer dans des espaces plus adaptés aux collections et à l'accueil du public.
Les actions débutent d'abord par la construction du centre de conservation et du chantier des collections.
Protéger les collections
L'état des lieux des 6 musées de la Métropole a révélé un espace de stockage insuffisant pour les collections. Les regrouper dans un bâtiment unique et spécifiquement dédié permettra de garantir une meilleure conservation et une meilleure valorisation des collections sur le long terme.
La création de ce bâtiment libérera de nombreux espaces dans les musées qui disposeront ensuite d'espaces supplémentaires pour la présentation de leurs collections.
Il assurera la conservation optimale des collections puisque les réserves assureront le climat adéquat à la nature des collections et disposeront d'un mobilier de rangement adapté à leur format. Le site sera aussi composé de bureaux, d'ateliers, d'un centre de documentation et d'un espace de médiation.
3 enjeux
La sobriété architecturale et énergétique
Le choix de simplicité géométrique, de clarté dans la définition des volumes, de maîtrise dans la définition de détails permettra de distinguer, de manière non ostentatoire, le centre de conservation qui s'intègre ainsi parmi les autres bâtiments de la ZAC.
Le bâtiment sera sobre en énergie pour garantir une autoconsommation par la géothermie et les panneaux solaires. Le volume des réserves a été construit en béton et enveloppé d'un bardage métallique afin d'accéder à l'inertie thermique recherchée en vue de la plus grande stabilité climatique. Ainsi, si on coupe tous les systèmes de traitement d'air, on aura un maintien des conditions pendant 72 heures.
La disposition des salles est pensée selon la nature de l'activité ainsi les locaux dédiés au travail sur les collections sont orientés au nord pour bénéficier de larges apports d'une lumière naturelle homogène, sans apport thermique pour la maîtrise du climat.
La fonctionnalité
Le bâtiment dispose d'une zone de réception des objets adaptée aux grands formats des collections. Plusieurs salles de travail sur les collections permettront d'accueillir chercheurs et restaurateurs. Le personnel technique des musées bénéficiera d'ateliers techniques adaptés à leurs activités (menuiserie, peinture, électricité)
Les réserves sont pensées pour les collections des 6 musées :
quinze réserves adaptées à la nature de chaque objet, avec quatre climats (frais, sec, ) une hauteur sous plafond qui pourra atteindre jusqu'à 6 mètres une salle spécifique pour les pièces sensibles comme collections naturalisées anciennes ou objets radioactifs
La médiation
Avec des conditions de sécurité optimales, ce centre est souhaité ouvert au public, bien évidemment sous certaines conditions (pour les groupes sur réservation). Il disposera de : un centre de documentation ouvert aux chercheurs un espace de médiation pouvant accueillir sur réservation des groupes, tels les scolaires, pour découvrir les collections dans une grande proximité et au plus près des métiers du patrimoine. Actuellement sur le chantier :
Les murs des réserves sont montés ainsi que leurs plafonds. L'étanchéité du toit terrasse est en cours de réalisation. Le bardage métallique qui habillera les réserves est en cours de pose. Les rails de rayonnages mobiles ont été posés dans les réserves et dalles quartzées ont été coulées.
Les façades en ossature bois au nord et à l'ouest sont en cours de montage. Le bardage bois en pin ainsi que les huisseries restent à poser. Les forages pour la géothermie auront lieu en juin. Le second œuvre reste à faire.
Préparer le déménagement grâce au chantier des collections
Depuis fin 2024, un autre chantier a débuté, celui des collections non exposées qui devront être transférées dans le centre de conservation.
Ce chantier est l'occasion d'agir sur chaque pièce muséale. De nature très variée (peinture, animal naturalisé, textile, objet mécanique, objet archéologique, etc.), elles font l'objet d'action de conservation préventive ou curative. Elles sont ainsi de nouveau répertoriées, observées, dépoussiérées ou restaurées si besoin, photographiées, puis reconditionnées.
Pendant ce temps long d'intervention, les musées restent ouverts et programment des activités alors que ces chantiers sont souvent l'occasion de fermeture complète des sites.
Par ailleurs, des agents des musées ont été volontaires pour être formés aux manipulations spécifiques et participer ainsi à cette évolution d'envergure des musées tout en assumant leurs missions habituelles.
Le centre de conservation :
Surface : 4 000 m² dont 2 070 m² de réserves 15 réserves adaptées aux différentes collections des 6 musées ; 2 ateliers de restauration des objets ; 1 salle de documentation pour les chercheurs ; 1 salle de médiation pour l'accueil du public ; 1 salle d'acclimatation des objets ; 1 salle d'anoxie 1 espace de logistique et de déchargement locaux de vie du personnel.
Le bâtiment est évolutif avec la possibilité d'extension d'ici 20 ans.
Montant de l'opération : 19 millions d'€ TTC Financeurs : Clermont Auvergne Métropole : 15 450 000 € ; Département du Puy-de-Dôme : 1 750 000 € ; État : 1 500 000 € ; Région AURA : 300 000 €.


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