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Bruno Riche : "2,1 millions de repas distribués dans le 63 en 2023."

08h23 - 28 novembre 2023 - par Info Clermont Métropole
Bruno Riche :
Bruno Riche, le président des Restos du Coeur du Puy-de-Dôme et les bénévoles sont mobilisés.

Alors que les Restos du Coeur ont lancé leur 39e campagne, Bruno Riche, le président de l'antenne du Puy-de-Dôme fait le point sur une édition tristement historique avec une hausse des demandes de 30 %.

La 39e campagne des Restos est lancée. Malheureusement la demande n'a jamais été aussi forte ?

Oui, depuis 39 ans, c'est la première fois que nous allons dire non à des personnes, que l'on va laisser environ 600 familles sur le bord de la route, sans les accompagner au niveau de l'aide alimentaire. En plus, toutes les personnes que nous allons accueillir, vont avoir une dotation alimentaire réduite. C'est un crève-cœur pour nos bénévoles qui n'ont pas du tout l'habitude de dire non. Ils ne sont pas venus pour dire non, ils viennent pour aider les gens. C'est très difficile.

C'est la conséquence de plusieurs facteurs ?

Nos frais de fonctionnement augmentent avec le coût de l'énergie et du transport. Avec le même volume financier, on achète moins de nourriture. Il y a un souci d'approvisionnement. Cette crise impacte tout le monde et nous avons eu une augmentation de plus de 30 % de repas distribués en 2023. On termine cette 38e campagne avec 2,1 millions de repas distribués sur le département. C'est énorme ! On a franchi la barre des 2 millions. Nous avions eu plus d'étudiants pendant le Covid et là nous retrouvons des familles mono parentales et des personnes âgées à la retraite. Et aussi des couples avec de faibles revenus. L'année dernière nous avons pris en compte les charges énergétiques des personnes dans les logements. Quand on connaît le coût de l'énergie... On retrouve cette typologie de personnes dans notre « Bus du cœur ». Des gens qui logent dans leur voiture.

Quels sont vos besoins pour cette campagne d'hiver ?

Nous avons besoin de dons et de bras. Nous allons organiser notre grande collecte au mois de mars mais nous avons besoin de dons et de bénévoles. Pour l'instant cela n'a pas d'impact sur nos équipes mais ces nouveaux critères à appliquer pourraient les démotiver. Par rapport à l'augmentation de fréquentation de nos centres, j'aimerais que l'on double le nombre de bénévoles. Il nous faudrait 500 bénévoles sur le Puy-de-Dôme et doubler les horaires pour accueillir dignement ces personnes comme Coluche voulait qu'on le fasse. Pour permettre de les connaître et de leur apporter une aide autre qu'alimentaire sur l'insertion. Plus il y a de monde, plus on perd ce temps de discussion. Il faut plus de bénévoles pour pouvoir ouvrir plus.

Qui sont vos soutiens précieux localement ?

On travaille beaucoup avec le Valtom avec notamment la production de légumes que l'on a dans nos Ateliers et les chantiers d'insertion, la transformation dans notre cuisine et après le compost. C'est par le Valtom que j'ai pris contact avec l'association « Fabrication solidaire ». Ils vont faire de la cuisine et peuvent rentrer dans nos actions, le Bus du cœur et pour le spectacle « Sam en Foire ». Ils auraient besoin d'un endroit pour cuisiner et si on a notre local avec la cuisine et derrière la distribution du soir, cela pourrait rendre le lien facile entre ces deux associations.

Le Bus du cœur c'est votre maraude ?

C'est notre grosse problématique de l'hiver car on arrête le Bus du cœur, on ne tournera pas tous les soirs. On ne tournera que le mardi et le vendredi pour des repas chauds et le dimanche pour une maraude de repas froid. Déjà l'an dernier nous avions évoqué ce problème-là avec les institutionnels. Cette année on arrête, on avait informé que si on n'avait pas solutions, on serait obligé d'arrêter ce bus. Car il est vétuste et tombe en panne régulièrement. Les conditions de travail pour nos bénévoles ne sont pas du tout sécuritaires. Quand on sert 220 à 250 personnes tous les soirs, dehors tout l'hiver, on ne peut pas bien travailler. On a pour vue de trouver un local où on ferait la distribution de repas chauds. On conserverait une maraude sur Clermont-Ferrand. Si on a ce local, on s'engage à travailler toute l'année, tous les soirs y compris l'été. Un tel bâtiment doit être partagé dans le contexte économique actuel. D'autres associations seraient intéressées pour avoir ce type de local et notamment le collectif « Partage et projets ». Je vais demander l'aide des institutionnels, il faut discuter car on a une piste de local pour décembre 2024. Il fait gris mais on peut dégager un rayon de soleil pour le futur.

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