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MaPrimeRénov : ce qui change en 2024

11h43 - 24 octobre 2023 - par Info Clermont Métropole
MaPrimeRénov : ce qui change en 2024
L'Élysée entend d'ailleurs doubler le nombre de professionnels certifiés pour atteindre 5 000 accompagnateurs en 2025 (© Getty Images/iStockphoto).

Parfois critiqué, le dispositif MaPrimeRénov a besoin d'être revu et corrigé. Si le détail des mesures n'est pas encore connu, le gouvernement a déjà annoncé les grands traits de cette réforme attendue pour 2024.

Fer de lance de la politique gouvernementale pour l'amélioration de l'habitat, les aides à la rénovation énergétique sont au cœur des préoccupations tant politiques que citoyennes. Or, force est de constater qu'en la matière, les changements sont nombreux et fréquents !

Loin d'échapper aux tâtonnements législatifs, MaPrimeRénov, le dispositif phare de l'Élysée, ne cesse ainsi d'être remanié depuis son lancement il y a trois ans. Tour d'horizon de la nouvelle mouture en préparation.

Remédier aux problèmes

MaPrimeRénov a fait ses débuts sur la scène de la rénovation énergétique le 1er janvier 2020, en remplacement du crédit d'impôt pour la transition énergétique (CITE) et du dispositif « Habiter Mieux Agilité » de l'Agence nationale de l'Habitat (Anah). L'objectif était alors de simplifier le millefeuille des aides pour les rendre accessibles au plus grand nombre mais aussi plus efficaces.

Le dispositif a d'ailleurs rencontré un bel engouement puisque d'après le bilan dressé par l'Anah, près de 1,4 million de dossiers ont été acceptés pour 5 milliards d'euros de primes financées entre 2020 et 2022.

Il n'empêche que, malgré une montée en charge évidente, ce programme a été émaillé de couacs persistants tenant à la gestion des demandes et à l'octroi effectif des subventions promises, comme s'en est fait l'écho à plusieurs reprises Claire Hédon, la Défenseure des droits.

En deux ans, cette instance a en effet reçu plusieurs centaines de réclamations de la part des particuliers dont les dossiers étaient en souffrance et qui se retrouvaient de fait dans le rouge.

Autre écueil : l'efficacité des travaux. Le top 3 établi des dossiers soutenus en 2022 a concerné l'installation d'une pompe à chaleur air/eau (156 004), celle d'un poêle à granulés (148 764) et celle d'un chauffe-eau solaire individuel (64 711). Or, si ces monogestes ne sont pas inutiles, ils ne suffisent pas à eux seuls à améliorer de façon notable l'efficacité énergétique des logements.

Alors que 66,5 % des travaux financés concernaient le système de chauffage, les spécialistes rappellent en effet qu'il ne sert à rien de se chauffer mieux, si les degrés gagnés continuent de s'échapper de l'habitation faute d'isolation !

Plus de chantiers ?

Face aux critiques, le gouvernement a dévoilé, dès le mois de juin, les contours des évolutions à venir de son dispositif phare qui s'articulera autour de deux axes : performance et efficacité.

En termes de performance énergétique, il s'agit sans surprise de poursuivre la politique déjà engagée consistant à inciter les ménages à effectuer des rénovations globales de leur habitation plutôt que des monogestes.

Alors que seulement 65 939 chantiers de ce type ont été financés par MaPrimeRénov en 2022 selon le bilan de l'Anah, l'État vise les 200 000 rénovations d'ampleur en 2024. Pour ce faire, « les barèmes seront rendus plus incitatifs, en vue de s'approcher d'un reste à charge minimal pour les ménages les plus modestes », a annoncé le gouvernement dans un communiqué.

Et pour que les résultats soient bien au rendez-vous, le suivi personnalisé dans le cadre du dispositif MonAccompagnateurRénov (apparu en 2022) sera rendu obligatoire et « entièrement pris en charge pour les ménages très modestes ». L'Élysée entend d'ailleurs doubler le nombre de professionnels certifiés pour atteindre 5 000 accompagnateurs en 2025.

De même, un nouveau programme de certificats d'économie d'énergie, grâce auquel on peut obtenir des primes énergie délivrées par les entreprises du secteur, permettra au plus grand nombre d'obtenir des financements pour cette prestation d'accompagnement.

Quant au pilier efficacité, il vise à continuer l'accompagnement par geste puisqu'il « permettra de poursuivre les aides MaPrimeRénov pour les changements de chaudière et les petits bouquets de travaux combinant des gestes d'isolation et d'équipement de chauffage décarboné », au regret des professionnels qui désapprouvent ce soutien aux monogestes de travaux jugés peu performants.

Reste à savoir si les enveloppes budgétaires, pas encore déterminées, permettront bel et bien de multiplier les travaux de rénovation énergétique des ménages.

Meilleure information

Au-delà de MonAccompagnateurRénov qui consiste en un suivi personnalisé et une aide active dans les démarches des ménages, c'est l'information globale sur la rénovation énergétique qui doit être améliorée.

Pour y parvenir, le ministère de la Transition écologique a lancé fin juin le comité de pilotage « Je rénove mon logement » dans l'objectif d'atteindre les 2 600 points d'information et conseil France Rénov sur tout le territoire national d'ici 2025.

De même, les Maisons France Services, qui proposent déjà une aide aux démarches administratives, élargiront encore leur offre pour aiguiller les usagers dans les procédures de MaPrimeRénov et de MaPrimeAdapt, qui sera mise en place en 2024. Enfin, les points d'accueil seront raccordés au réseau France Connect + pour sécuriser les démarches.

Le comité de pilotage se réunira plusieurs fois par an pour suivre l'avancée de ces chantiers.

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