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Pascal Magaud : "Au Hellfest, il n'y a jamais une minute de retard"

16h28 - 29 mai 2023 - par Info Clermont Métropole
Pascal Magaud :
Pascal Magaud alias « Wally » s'occupe de l'installation technique des grands groupes qui passent au Hellfest. - © GB

Depuis 15 ans, Pascal Magaud, alias Wally, est stage manager sur les scènes du plus grand festival de musiques extrêmes. Mi-juin, le technicien Clermontois sera au contact des plus gros groupes de Hard Rock.

Comment devient-on stage manager sur le Hellfest ?

J'étais dans un groupe Clermontois, et j'étais déjà passionné par le son. Je travaillais aussi dans un magasin de musique rue Montlosier. Cette aventure dans ce milieu a commencé avec Arachnée Concerts en 1980. C'était un partenaire important de tous les tourneurs principaux français. Son directeur Pierre-Yves Denizot était le promoteur local de pas mal de groupes internationaux en Rhône-Alpes et dans le sud. Je suis devenu son premier régisseur. J'ai travaillé sur les tournées françaises de groupes comme Iron Maiden ou Motorhead et bien d'autres. J'avais l'avantage d'avoir un bon niveau d'anglais et je me suis rapidement mis à la régie générale. J'ai été le production manager pour Zucchero, en tournée dans le monde pendant plus de 5 ans. Je m'occupais aussi de la régie générale et de la direction technique pour des tas de tournées anglo-saxonnes. Également de la direction technique des FreeWheels. Au début, on travaillait avec des télex, puis fax. Il n'y avait pas de mail, pas de SMS... J'ai dû annuler un seul concert dans ma vie et tous les concerts commençaient à l'heure.

Comment es-tu arrivé au Hellfest ?

Je travaillais sur le Printemps de Bourges depuis dix ans quand j'ai fait la connaissance de techniciens Nantais. J'ai travaillé sur la grande scène du dernier Fury Fest en 2005 (l'ancêtre du Hellfest N.D.L.R.). J'étais un peu le daron de l'équipe, avec mon vécu avec les groupes anglo-saxons et leurs équipes de techniciens. Je suis recontacté pour faire la régie plateau de la scène principale au 2e Hellfest. Ben Barbaud, le directeur, m'a demandé de reprendre la direction de production pendant une dizaine d'années. Mon premier Hellfest a lieu en 2007, sous des trombes d'eau, c'était un champ de boue. La pluie tombait sur la scène, tout le monde était à la bourre. Korn a annulé sans rien dire et il a fallu l'annoncer au public. Furieux, ils ont tout balancé sur la scène, de la boue, des bouteilles, des chaises...

Quel est ton travail un jour de concert ?

Je travaille sur le montage et démontage des têtes d'affiche sur la Main Stage 1. Je prends en charge la partie technique et l'arrivée des semi-remorques. Je fais le point avec l'équipe technique du groupe. Cette année j'arrive le mardi 13 juin, on installe Kiss le mercredi pour leur show du jeudi soir. Je suis sur le site à partir de 18 heures jusqu'à 10 heures le lendemain. Il y a jusqu'à 12 semi-remorques de matériel pour le groupe headline, jusqu'à plus de 25 sur une journée pour les 2 scènes principales, c'est un gros travail. On intervient dès la fin du dernier groupe de la veille : on démonte et recharge leur matériel et on met en place celui du groupe headline du lendemain. Quand le premier groupe du matin est sur scène à 10 heures, je passe le relais. Je ne vois pas grand-chose des concerts de la journée, il faut bien que je dorme un peu !

Tu as toute une équipe avec toi ?

J'aime beaucoup donner de ce que j'ai acquis pendant toutes ces années et transmettre ce savoir-faire. Avec moi, j'ai entre 30 à 70 gars pour décharger les camions, installer et désinstaller le matériel propre à chaque groupe. Comme la tyrolienne de Kiss par exemple ! Le montage prend entre 7 et 8 heures. Il faut négocier avec les stage et production managers des groupes ce que l'on peut installer ou non, on en discute bien entendu en amont mais on vérifie et confirme le jour J à l'heure H. Certains essayent de passer en force. Il faut avoir une bonne communication et ne pas se disperser. Et aussi savoir dire non.

C'est un vrai travail de l'ombre ?

À l'arrière de chaque scène nous avons une zone de travail d'une quinzaine de mètres de profondeur sur toute la largeur des scènes, qui nous permet de brasser le matériel des groupes et faire leur installation à blanc avant de rouler ce matériel à l'avant-scène pour leur show. C'est une fourmilière de techniciens et de matériel ! Quand un groupe joue sur scène il faut au minimum que deux autres groupes soient installés derrière. Il n'est jamais nécessaire de faire arrêter un groupe qui dépasserait son horaire de passage, et il n'y a jamais plus d'une minute de retard au commencement de chaque groupe sur chacune des six scènes du Hellfest et c'est ce qui fait notre force !

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