Plan de sobriété : des premiers résultats à la hauteur des mesures mises en oeuvre ?
Pour accélérer la réduction de leur consommation énergétique, réaliser des économies et diminuer leur dépendance aux énergies fossiles, la Ville et Clermont Auvergne Métropole avaient adopté le 1er octobre dernier un nouveau plan de sobriété.
Les premières mesures effectuées démontrent que ce travail a porté ses fruits.
À Clermont-Ferrand, l'extinction de l'éclairage public de minuit à 6 heures sur 60 % du parc a permis de faire baisser la consommation énergétique de 18 % par rapport à l'année précédente, soit 570 000 kWh de moins (sachant que la ville pratiquait déjà un abaissement de 50 % de l'éclairage en milieu de nuit).
Sur les dix communes de la métropole qui ont modifié leurs pratiques d'éclairage public à l'automne, la baisse est de 26 %, soit 1,9 million de kWh économisés.
Dans les bâtiments municipaux, les efforts sur le chauffage (réduction des températures, réduction des plages horaires de chauffage, réduction de la saison de chauffe, sensibilisation des usagers...) ont permis de diminuer leur consommation de 17,5 % par rapport à 2021-2022.
Sur les bâtiments métropolitains, la consommation de gaz a diminué de 30,6 % entre le 1er octobre et le 31 mars par rapport à la saison 2021-2022 (hors Centre Aquatique Les Hautes Roches en travaux).
Par exemple, toutes énergies confondues, la consommation a baissé de 6,8 % au Stade Montpied (gestion de l'éclairage et du chauffage) et de 11,1 % au MARQ (optimisation du chauffage, de la ventilation et de la climatisation et installation de LED).
Le bilan est plus nuancé sur les piscines en raison notamment du report des usagers sur les autres piscines suite à la fermeture du Centre Aquatique Les Hautes Roches à Chamalières et d'un fonctionnement en mode dégradé sur le 1er trimestre 2021 en raison du Covid, entraînant une baisse des consommations.
La fin d'automne et le début d'hiver particulièrement doux ont entraîné une baisse supplémentaire de la consommation d'énergie liée au chauffage estimée à 25 % sur la période observée. Malgré ces premiers résultats vertueux, l'effort collectif de sobriété reste toutefois indispensable en raison de l'urgence climatique et de l'envolée des coûts.
Budgets en hausse
Pour Clermont Auvergne Métropole, le budget « énergie » prévisionnel s'élèvera à 14,97 M€ en 2023 contre 8,98 M€ en 2022. Rien que pour les bâtiments, il sera de 10,74 M€ contre 5,92 M€ en 2022, avec une hausse du prix de l'électricité de 48 % (+106 % entre 2021 et 2023) et du gaz de 113 %. Pour la Ville, le budget énergie passera quant à lui de 4,2 M€ en 2022 à 7,35 M€ en 2023.
La Ville et la Métropole avaient déjà enclenché des projets en 2019 dans le cadre du Schéma de Transition Écologique et Énergétique comme les réseaux de chaleur.
Entre 2022 et 2033, la Métropole prévoit d'investir plus de 30 M€ pour le cycle de l'eau, et en 2024, la Ville aura remplacé ses 6 principales chaudières au fioul par des chaudières au bois pour 2,5 M€.
Près de 4 millions d'euros sont investis chaque année par la Ville dans la rénovation énergétique des bâtiments publics et la rénovation thermique du centre aquatique de Chamalières est en cours pour près de 12 M€ avec un objectif de réduction de consommation de 30 % minimum.
Le Centre sportif Edith-Tavert sera le premier bâtiment de la Ville à afficher le label E4C2, le plus performant en matière énergétique et environnementale (17,1 M€).
Réseau Urb-En-Pact
8 parkings de la métropole seront dotés d'ombrières photovoltaïques à la fin du 1er semestre 2023. Sur les 20 000 points lumineux de la Ville, 5 000 ont déjà été équipés en LED, 3 000 supplémentaires le seront dans le cadre d'InspiRe, et tous faisaient déjà l'objet d'une diminution d'éclairement de 50 % en milieu de nuit, grâce à une télégestion en place depuis 2013 : avant même le plan de sobriété Clermont-Ferrand atteignait l'objectif de performance pour l'éclairage public fixé par le label Climat- Air-Energie.
La métropole est cheffe de file du réseau Urb-En-Pact qui fédère 8 territoires européens autour de la transition énergétique ;
53,90 M€ sont investis dans des travaux d'extension de la station des Trois-Rivières avec la production via la méthanisation des boues de jusqu'à 15 millions de kilowattheures/an de gaz renouvelable, soit l'équivalent de la consommation annuelle de 1 500 logements ; 4 265 logements sociaux ont été réhabilités énergétiquement depuis 2009 avec plus de 8 M€ investis par la métropole.
Ce travail transversal a été récompensé par l'obtention du label « Territoire Engagé pour la Transition Écologique - Climat Air Énergie. »
L'objectif est d'atteindre le niveau 3 étoiles en 2023 et 4 étoiles en 2026, dans une logique d'amélioration continue.
0 commentaires