Déclic pour des claques : 10 ans au service des femmes agressées

 Apprendre à se défendre, c'est ce que propose la journée « Déclic pour des claques » à toutes les femmes le dimanche 5 mars à 14 heures à l'Arténium de Ceyrat. Pour contrer les coups du quotidien, se libérer et connaître ses droits.

Apprendre les clés du self-défense, au propre comme au figuré, avec des instructeurs diplômés, suivre les interventions d'une spécialiste en victimologie, d'une avocate et pouvoir échanger avec les participantes, c'est tout l'enjeu de la journée « Déclic pour des claques », proposée le dimanche 5 mars de 14 heures à 17 h 30 à l'Arténium de Ceyrat.

Cet après-midi a pour but de donner confiance aux femmes battues, agressées ou sous l'emprise de leur conjoint.

Cette journée gratuite et ouverte à toutes les femmes a vu le jour avec le comité départemental de Karaté et des disciplines associées comme le Yoseikan Budo, le Krav Maga, le Taï-Chi le Viet Vo Dao et le Wuschu en 2013.

Depuis, 1 500 femmes ont été accueillies sur cette journée.« 1 500 femmes ont appris les mouvements, les premiers gestes, qui évitent de prendre des claques et des coups explique Éliane Vergès, l'instigatrice de cette journée et ancienne présidente du Comité départemental de Karaté. Hélas, notre évènement existe et a sa raison d'être aujourd'hui. Au début les femmes étaient plus âgées mais elles sont de plus en plus jeunes à venir. Les violences faites aux femmes ne cessent d'augmenter. Et certaines ont peur de venir, elles sont surveillées par leur conjoint... »

Gestes simples

Parfois trois générations de femmes viennent participer à cette journée : petite-fille, fille et grand-mère. Les filles peuvent venir à partir de 10 ans à condition d'être accompagnées.

« Nous voulons donner aux femmes des petits gestes simples pour parer un coup ou une tentative de vol de sac à main explique Éliane Vergès. Pour aussi gagner du temps face à son agresseur. »

Éliane Vergès est là depuis le début pour organiser cette journée « spéciale », avec Luc Pradier, président du Comité départemental du Puy-de-Dôme, Suzanne Blond, la trésorière du comité et Sylvie Grenier, la présidente de la ZID.

Une journée qui n'est pas une simple journée de self-défense. Ces femmes pourront rencontrer le Docteur Julie Geneste, responsable des urgences psychiatriques et de la prise en charge des patients psycho traumatisés au CHU de Clermont-Ferrand et Laure Vaillant, avocate en droit pénal (lire ci-dessous). Elles sont très complémentaires.

Avant la mise en situation et les cours de self-défense, ces mini-conférences apporteront des réponses. « Nous avons des filles qui ont été agressées ou qui ont peur de l'être, qui ont été battues ou violées et elles obtiennent des réponses de la part du service médical mais aussi du service juridique », explique Éliane Vergès. Ces intervenantes sont ultras compétentes ! Elles abordent aussi des sujets comme l'emprise sur les femmes. « Venir à cette journée, quand on vous laisse y aller, c'est déjà un grand pas de fait. Chaque fois qu'elles viennent, les femmes nous disent merci, elles se sentent beaucoup mieux et plus en accord avec elles-mêmes » rappelle Éliane Vergès.

Les questions de Droit sont également posées comme la question de légitime défense, un sujet qui mérite des éclaircissements. Une fois que la parole s'est libérée, que les questions ont trouvé leurs réponses, tout le monde se met en chaussettes et passe à l'action.

Les instructeurs diplômés d'État distillent les astuces pour contrer un coup, se défendre ou immobiliser un assaillant. « On met les méchants punching ball pour simuler une attaque dans un parking le soir explique Éliane Vergès. En l'espace d'une séance et de plusieurs exercices, les femmes voient et savent faire. Elles comprennent aussi que quelque chose est fait pour les aider. » 

Libérées

Cette journée donne aussi envie à certaines ou à des membres de leur famille de continuer la pratique d'un art martial ou de s'inscrire à des cours de self-défense.

Le moment est assez convivial et on découvre des petites astuces qui peuvent aider.

Les arts martiaux peuvent jouer un rôle fondamental das le développement de sa confiance en soi et dans la capacité à se défendre.

Rendez-vous donc à Ceyrat le 5 mars à 14 heures. « On leur dit de venir dans ces clubs, de faire du judo ou autre, là où on pratique du self-défense, inscrivez-vous dans des clubs qui vous plaisent avec des gens que vous aimez poursuivait Éliane Vergès. Ce n'est pas fait contre quelque chose, c'est fait pour soi, pour être bien. Je conseille à toutes les femmes de s'inscrire. On ne veut pas les reconstruire mais leur apprendre à ne pas être détruites. » 

Déclic pour des claques, le dimanche 5 mars de 14 heures à 17 h 30 à l'Arténium de Ceyrat. Renseignements : 06 69 51 16 12 et 06 61 71 22 09.