Jean-Pierre Brenas : "Je compte sur Laurent Wauquiez pour tout reconstruire"

Élu Les Républicains, Conseiller municipal et Régional, Jean-Pierre Brenas évoque les mutations de son parti après cette présidentielle décevante et les prochaines élections législatives.

Quel bilan faites-vous de cette élection présidentielle ?

Il est dangereux de laisser concentrer tous les pouvoirs dans les mains d'un seul homme. C'est le message que nous allons faire passer. Nous considérons que si nous envoyons suffisamment de députés à l'assemblée, cela permettra à l'exécutif de gouverner sur un groupe LR fort et autonome. Nous avons besoin d'un équilibre et ce qui peut éviter qu'un jour le pays se retrouve à feu et à sang avec les extrêmes. Mais plus l'extrême droite est faible, plus la droite est forte. Ce n'est pas bon car Marine Le Pen a progressé encore depuis 2017 et que si cela continue, en 2027 elle va l'emporter. C'est très grave et il faut réoccuper l'espace de la droite républicaine entre le centre et l'extrême droite pour la réduire à sa portion congrue. Je suis pour la reconstruction. Il y a les législatives avec des candidats de valeur, des ancrages mais il va falloir tout rebâtir. Je ne crois pas à la pérennité du Macronnisme. Je compte sur Laurent Wauquiez pour tout rebâtir, tout reconstruire et repartir sur une autre famille politique de A à Z, à tous les niveaux.

A posteriori, vous ne regrettez pas que Laurent Wauquiez ne se soit pas lancé dans cette élection ?

Je lui trouve des qualités supérieures à Emmanuel Macron au niveau intellectuel et sur la culture générale. Il faut que les Français le connaissent plus. Ils ne le connaissent pas. Il sera un bon candidat pour emmener le camp de la droite républicaine aux prochaines élections présidentielles. Nous avons eu un consensus démocratique au sein de LR qui a désigné Valérie Pécresse. Tout le monde a joué le jeu. Elle n'a pas été aidée. Elle a pu commettre des erreurs mais on ne lui a fait aucun cadeau. Cela a été difficile pour elle. Le vote utile a fait voter Macron aux électeurs républicains. C'est le coup de grâce. La démocratie, c'est l'alternance politique.

Comment comptez-vous réagir avant les législatives ?

Le travail paye, c'est notre credo. Il ne paye pas assez. Il faut retrouver certaines valeurs, comme l'effort qui doit être récompensé. Mais on a du mal à retrouver cela dans le discours de la LRM et du RN. La droite a besoin de retrouver et de parler aux classes populaires comme en 2007 avec Nicolas Sarkozy. Pour les législatives, nous avons plusieurs candidats désignés sur le Puy-de-Dôme comme Sébastien Galpier sur Clermont, Sylvain Durin sur Riom et Manzat, Marie-Anne Marchis sur Chamalières-Royat, Florence Dubessy sur Issoire. Sur Thiers-Ambert cela n'est pas encore fait. Nous avons de bons jeunes comme Julien Bony ou Cyrian Chadefaux qui a pris la tête de l'association « Clermont et vous ». À nous de capitaliser sur l'électorat de droite qui ne voudra pas voter Marine Le Pen. C'est l'occasion pour ceux qui ont voté par défaut de rééquilibrer les choses.

Quels sont les objectifs de « Clermont et vous » ?

C'est la suite de l'association « Clermont avant tout » présidée par le doyen Patrice Deteix qui s'inscrit complètement dans l'opposition. Et cela accompagne les élus d'opposition. Nous avons pas mal de jeunes qui s'impliquent et travaillent sur le terrain pour recueillir le ressenti des riverains dans tous les quartiers. C'est une société civile pour que les élus locaux soient en phase avec la réalité du terrain. Elle a vocation à écouter tout le monde. Contrairement au maire, nous écoutons. Nous sommes ouverts et constructifs. Il y a des sujets très forts sur lesquels nous ne sommes pas écoutés.

Par exemple ?

Comme la candidature de Clermont-Ferrand comme capitale de la culture 2028, un évènement qui devrait susciter un engouement important en ville. Il n'y a pas d'élan en faveur de cette candidature. Nous avions proposé de mettre une thématique de l'image en s'appuyant sur le festival international du court métrage pour faire de Clermont la capitale de l'image et pas seulement une ville associée au rugby ou à Michelin... C'est plus facile pour communiquer fédérer et obtenir des fonds. Il faut une communication forte sur ce que les retombées d'une victoire pourraient apporter aux Clermontois. Il n'y a ni thème fédérateur ni communication sur les retombées. Le jury est attentif à l'engouement populaire.