Clermont-Ferrand 10° C
mardi 23 avril

Julien Beaufils : "C'est magnifique !"

09h56 - 29 juin 2021 - par Info Clermont Métropole
Julien Beaufils :
Julien Beaufils, à gauche et son associé Christian Magard sont heureux de revenir en piste. (Photo DR)

Le cogérant de la discothèque le Cap Club à Aubière est soulagé comme tous les professionnels du monde de la nuit : les discothèques rouvrent le 9 juillet. Avec le pass sanitaire oui mais après 16 mois de fermeture, c'est un vrai bonheur pour ceux qui veulent faire la fête.

Comment avez-vous reçu la nouvelle de la réouverture des discothèques ?

Nous sommes très heureux. Nous étions un peu sceptiques par rapport aux informations que nous avions lors des négociations avec le Ministère de la santé sur le protocole sanitaire. Mais nous avons été agréablement surpris car nous pouvons rouvrir avec 75 % n de notre capacité avec un pass sanitaire. Nous sommes contents car nous reprenons le travail progressivement. Cela fait longtemps et le personnel doit reprendre le rythme. Cela fait 16 mois que nous étions fermés, depuis mars 2020. Nous sommes la seule activité a ne pas avoir ouvert depuis.

Vous vous êtes sentis délaisser ?

Nous sommes le secteur le plus impacté par la crise. Nous avons fait notre dernière soirée le 7 mars 2020 ! Nous pensions fermer pour trois semaines et au final, cela fait 16 mois. À l'été 2020 on pensait rouvrir... Aujourd'hui, on avait peur de revivre la même situation. Avec mon associé, nous avons tout fait pour rouvrir le 9 juillet mais on comprend que pour certaines discothèques travaillant avec une clientèle étudiante et pas encore totalement vaccinée, cela est compliqué de rouvrir. Le 9 juillet nous ne serons pas nombreux à ouvrir nos portes. Ce sera une grande joie, les gens pourront venir en sécurité chez-nous sans masque et en intérieur. C'est magnifique !

Vous avez réussi à faire entendre votre voix ?

L'Umih Nuit (Union des métiers et de l'industrie de l'hôtellerie N.D.L.R.) est le syndicat qui regroupe le plus de discothèques. Il y a près de 1 300 établissements en France mais il y a quatre syndicats. Cela a été compliqué de se faire entendre mais le syndicat majoritaire a eu le dernier mot. De grosses discothèques, avec une clientèle étudiante ne vont pas ouvrir cet été mais ils étaient avec nous pour pousser vers cette réouverture.

Quelle est la situation financière de votre établissement ?

Il était temps qu'on ouvre car nous avons mangé 150 000 euros de trésorerie et la situation financière était délicate. Nous avons tenu avec le prêt garanti par l'état mais nous devrons le rembourser, ce n'est pas un cadeau. Si nous n'avions pas rouvert cet été, l'avenir de la discothèque était compromis, comme pour beaucoup. Sur notre équipe de dix personnes, neuf ont repris le travail.

Les conditions d'entrée vous obligent-elles à vous organiser ?

Nous devons recruter une à deux personnes de plus. Comme nous aurons moins de monde, il faudra trouver un équilibre sur la rentabilité. Mais psychologiquement, cela fait du bien de reprendre le travail, nous en avions besoin. Les gens n'ont plus l'habitude de sortir en discothèque donc nous allons devoir faire respecter les gestes barrières mais nous savons encadrer tout ça. À nous de les canaliser. Mais au lieu que les jeunes aillent dans des fêtes sauvages comme l'été dernier, sans cadre et respect, ils peuvent enfin revenir en discothèque. C'est un signal clair de l'état : on nous fait confiance pour accompagner les jeunes dans cette sortie de crise.

Comment a réagi votre clientèle ?

Avec le pass sanitaire (avoir eu les deux doses de vaccin ou un test PCR négatif), vous pourrez boire debout et danser avec un accès au comptoir. Nous avons une clientèle plus âgée donc nous allons faire des soirées années quatre-vingt ou quatre-vingt-dix. C'est un retour à la vie normale. Il y avait une grande demande de revenir en boîte. Sur les réseaux sociaux, ils étaient heureux. Nous faisons cela aussi pour eux. C'est un besoin vital, une utilité sociale, un lieu de vie que l'on soit célibataire, divorcé ou entre copains. L'état nous fait confiance. À nous de lui montrer que nous sommes dignes de confiance. Mais je suis sûr que cela se passera bien.

0 commentaires
Envoyer un commentaire