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Eric Brut : « il y a un point très positif, c'est l'envie des curistes de revenir »

06h11 - 01 juin 2021 - par Info Clermont Métropole
Eric Brut : « il y a un point très positif, c'est l'envie des curistes de revenir »
« Notre protocole sanitaire, c'est 95 mesures et 28 pages, l'un des plus draconiensau plan national et au niveau sectoriel », explique Eric Brut. 

Alors que les stations thermales auvergnates rouvrent les unes après les autres, le Directeur général de Thermauvergne, de la Route des villes d'eaux et du GIE Auvergne Thermale Qualité, revient sur les difficultés rencontrées par la filière en raison de la crise sanitaire. Il évoque également les perspectives de la saison 2021 et les rendez-vous proposés pour le grand public.

Comment les stations thermales ont-elles traversé cette grosse année de pandémie ?

L'année 2020 et le début de l'année 2021 ont été très difficiles. L'an dernier fut une année horrible en raison des deux fermetures administratives, avec une baisse de 60 % de la fréquentation des stations au plan national et de grandes interrogations sur leur réouverture. Tout cela a généré beaucoup de stress pour la profession. Même si l'État a pris en charge un certain nombre de choses comme l'activité partielle, les stations gérées en régie ont été exclues de ce dispositif. Dans le Puy-de-Dôme, cela concerne la Bourboule et Royat. Pour celle qui n'avait pas la personnalité morale (Royat N.D.L.R.), la commune s'est retrouvée en difficulté. Sinon, la profession a demandé depuis plusieurs mois le paiement de 82 millions d'€ à l'État pour la prise en compte de la perte d'exploitation liée à cette double fermeture. Les dispositifs de prise en charge des frais fixes n'ont été opérationnels qu'en 2021. Je précise que les surcoûts liés à la mise en place du référentiel sanitaire n'ont pas été compensés. Conséquences ? Les établissements thermaux, quels que soient les groupes, sont aujourd'hui tous fragilisés. Tout le monde a consommé sa trésorerie et les marges de manœuvre sont extrêmement réduites. Cette année, nous espérions une ouverture bien plus tôt dans la saison. Finalement, le feu vert a été donné pour le 19 mai. Mais dans une année classique, les stations sont ouvertes depuis déjà longtemps. Nous avons perdu 2, 3, 4 ou 5 cures selon les établissements. Ce manque à gagner, on ne le rattrapera pas sur l'exercice 2021.

Dans ce tableau bien sombre, voyez-vous un point positif tout de même ?

Oui bien sûr. Il y a un point très positif, c'est l'envie des curistes de revenir en station. Autant en 2020, nous avons senti que ces derniers étaient dans l'expectative, autant cette année, ils nous font part de leur envie. Le Conseil national des exploitants thermaux a publié une étude réalisée sur 54.000 curistes au sujet de leur non-venue en cure en 2020. Les résultats sont frappants : beaucoup déclarent qu'ils ont perdu en mobilité et que leurs douleurs ont augmenté. Ils ont donc besoin de faire leur cure thermale en 2021. Pour l'instant, les réservations sont plutôt à des niveaux satisfaisants eu égard aux conditions actuelles. Si l'on ne connaît pas de nouvelle fermeture administrative, nous pouvons tabler sur une baisse de 50 % de fréquentation cette année par rapport à 2019. Ce qui serait mieux que 2020, même si nous ne sommes pas encore revenus à une situation normale.

Vous avez été les seuls établissements de santé fermés en France...

Oui complètement et sans pouvoir apporter une réponse médicale à nos patients. C'est proprement scandaleux. Il y avait une envie forte des curistes de venir, une envie forte des exploitants de rouvrir en respectant les conditions sanitaires mais l'administration n'a pas donné les autorisations préalables. Je rappelle qu'en 2020, aucun cluster n'a été détecté dans les stations thermales. Notre protocole sanitaire, c'est 95 mesures et 28 pages, l'un des plus draconiens au plan national et au niveau sectoriel. Il faudra que l'on me donne une explication rationnelle pourquoi nous n'étions pas en capacité d'ouvrir plus tôt.

Comment jugez-vous cette réouverture programmée ?

Selon les politiques des établissements thermaux, les réouvertures s'échelonnent du 19 mai jusqu'à début juillet en Auvergne. Cela s'explique par les contraintes techniques, de reformation des personnels ou encore d'analyses des eaux. Sans compter que certains établissements thermaux rencontrent des problèmes de recrutement de personnel. Enfin, cerise sur le gâteau, la profession a reçu le 18 mai, à 17h30, le référentiel sanitaire applicable pour une ouverture le 19 mai ! On ne nous a pas vraiment facilité la tâche...

Que vont devoir présenter les curistes à leur arrivée ?

Ils devront présenter au médecin thermal un certificat attestant d'un schéma vaccinal complet. Pour ceux qui ne bénéficient pas de ce schéma complet, ils devront présent un test RT-PCR négatif de moins de moins de 72 heures. En outre, il faudra pratiquer un autotest bihebdomadaire obligatoire pour les curistes non couverts par un schéma vaccinal complet et recommandé pour les curistes vaccinés.

Allez-vous reconduire certaines opérations promotionnelles cette année, je pense au printemps du thermalisme qui n'a pas pu avoir lieu ?

Pour le printemps du thermalisme, il est trop tard pour le mettre en place. Par contre, on va communiquer fortement sur les ouvertures échelonnées des stations thermales. Les Accros du Peignoir et leurs ambassadeurs ont été ou seront présents pour les ouvertures. Sinon, nous allons reconduire l'opération « Un été en peignoir » sur les mois de juillet et août, ainsi que le week-end mondial du Wellness en septembre. Nous avons aussi prévu de renouveler « Noël en peignoir », un rendez-vous lancé l'an dernier et qui a connu une certaine réussite.

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