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Bianchi : « réaffirmer fortement nos valeurs »

08h49 - 02 novembre 2020 - par Info Clermont Métropole
Bianchi : « réaffirmer fortement nos valeurs »
Olivier Bianchi a senti les gens abasourdis par cet acte odieux.

Parce qu'il souhaite défendre avec ses collègues élus les valeurs portées par la République, le maire de Clermont revient sur l'hommage rendu au professeur Samuel Paty au coeur de l'Hôtel de ville de Clermont-Ferrand.  

Quel était le sens du rassemblement organisé au sein du patio de la mairie de Clermont le 21 octobre ?

Nous avons fait cela dans le cadre de la cérémonie officielle telle qu'elle a été voulue par le Président de la République. Nous avions déjà mis les drapeaux en berne. J'ai souhaité qu'il y ait un rassemblement à l'Hôtel de ville. Nous l'avons fait pour les élus et les employés municipaux, et les Clermontois qui ont bien voulu venir. Le Conseil régional du culte musulman était représenté, tout comme l'ensemble des élus de la ville, toutes tendances confondues. Il s'agissait d'un moment d'unité nationale pour redire à quel point les valeurs que nous défendons, celle de la République laïque, celle de la possibilité d'enseigner, celle des Lumières, sont au centre de notre modèle social et de notre projet d'union nationale. Il faut rappeler qu'il est insupportable d'imaginer que certains, notamment les islamistes radicaux, puissent remettre tout cela en cause. Il faut dire aussi que ce n'est pas parce que des personnes veulent abattre le modèle républicain que nous faisons par ailleurs une généralisation à l'ensemble de nos amis de la communauté musulmane qui habitent notre ville. J'ai rappelé les valeurs d'accueil, de fraternité et de solidarité portées ici à Clermont. Il faut donc exercer une vigilance sur notre modèle républicain, refuser l'islamisme radical et rappeler notre amitié à l'ensemble de ceux qui se reconnaissent dans le projet de la République française, quelles que soient leur confession ou leur non-croyance.

Avez-vous senti beaucoup d'émotion ces derniers jours chez les personnes que vous avez croisées ?

J'ai senti les gens abasourdis. Malgré tout, le niveau de remise en cause de notre modèle monte à chaque fois dans l'horreur et les symboles. Les gens se sentent dépourvus. Certains vont chercher des réponses dans des visions toutes faites d'amalgame, de haine des autres, qui ne feront que rajouter de la crise à la crise. Il faut que nous retrouvions confiance en nous-même, confiance en la France, en notre modèle républicain et laïc. Cela veut dire qu'il faut renforcer également l'autorité de l'État et de ses agents, notamment ceux de la Police et de l'Éducation nationale. Nous devons refaire société, que l'on retrouve une communauté de destins. On doit aussi réaffirmer fortement nos valeurs.

Certaines communes françaises veulent déjà rebaptiser leur école du nom de l'enseignant assassiné, qu'en pensez-vous ?

Pour l'instant, je n'ai pas pris de décisions en ce sens. Nous verrons bien avec mes collègues élus. Si les symboles sont importants, nous avons souvent tendance à réagir dans l'émotion. Je pense au contraire que nous devons agir avec raison. La raison, c'est le temps, l'analyse et la compréhension. On ne peut pas continuer à vivre dans le saute-mouton des émotions permanentes. Il nous faut comprendre le monde que l'on habite pour pouvoir mieux le changer et le réformer.

Quel est le sens de votre arrêté interdisant la vente et la consommation par les mineurs de capsules de protoxyde d'azote ?

C'est un phénomène qui devenait inquiétant sur Clermont-Ferrand. Les lendemains de week-end, on retrouve des capsules partout, notamment dans les lieux fréquentés par la jeunesse étudiante mais pas que. Nos agents chargés du nettoyage de la voirie les retrouvent par centaines. C'est aujourd'hui une drogue. Le maire de Cournon, François Rage, a déjà pris un arrêté. Je trouvais qu'il était bien que nous ayons une cohérence sur les ventes de ces produits qui sont désormais illégales. Je vois déjà les sceptiques s'interroger sur l'efficacité d'une telle mesure. Il faudra la faire appliquer. Mais il faut aussi en appeler à la raison des jeunes qui les achètent. Cela peut paraître anodin mais c'est en réalité très dangereux.

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