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François Rage : « Je me battrai pour que l'on puisse avoir ce 2e pont sur l'Allier » 

06h56 - 22 octobre 2020 - par Info Clermont Métropole
François Rage : « Je me battrai pour que l'on puisse avoir ce 2e pont sur l'Allier » 
« Le projet phare de la mandature sera de créer un vrai centre-ville », souligne François Rage.

Élu facilement avec sa liste au premier tour des Municipales, au printemps dernier, avec près de 52 % des voix, François Rage a pris officiellement les rênes de la mairie de Cournon le 26 mai, lors de la réunion du premier conseil municipal. L'élu socialiste, qui a su rassembler les composantes de la Gauche, entend imprimer sa marque et faire de la deuxième ville du département une cité « vivante, solidaire et inclusive. »

Vous attendiez-vous à un tel résultat lors des élections municipales ?

C'est un résultat que j'espérais. Être élu au 1er tour, en n'étant pas le maire sortant, de surcroît avec trois listes présentes, cela ne paraissait pas si simple de prime abord. Mais je m'y préparais. Je crois que notre liste était vraiment représentative de l'ensemble de la population des différents quartiers. Nous avons construit notre projet à travers une association créée 18 mois avant l'élection et qui s'appelait « Réinventons Cournon ». Je rappelle aussi que j'ai fait trois mandats ici en tant qu'adjoint, je suis également Président du SMTC (Syndicat mixte des transports en commun clermontois) et vice-président à la Métropole, cela aide un peu en matière de notoriété. On est dans l'affirmation de quelque chose. Je suis au PS, ma liste a rassemblé toutes les composantes de la gauche. Cet équilibre a joué au final. Il faut de la clarté, c'est ce qui plaît aux gens. Et puis cela fait 50 ans que j'habite Cournon. J'ai été longtemps directeur d'école ; j'ai donc croisé beaucoup de familles. Mais il faut le dire, Bertrand Pasciuto, le maire sortant, a complètement joué le jeu. Il a accompagné notre candidature. Un élément très favorable. On a longtemps bourlingué ensemble au PS. Même si j'ai ma personnalité, je m'inscris dans ses pas, notamment dans la volonté d'avoir beaucoup de services en régie. L'eau, le camping ou encore le cinéma fonctionnent en régie municipale. Et puis le projet phare de notre mandat sera la construction d'un espace public qui deviendra le centre-ville de Cournon. Il s'agit d'un projet que Bertrand Pasciuto a porté pendant longtemps.

Quelles sont les premières mesures que vous avez prises ?

Du 16 mars au 26 mai, nous avons tout fait en doublette avec Bertrand Pasciuto. L'une des premières mesures prises dans le cadre du confinement fut de fournir des repas gratuits aux enfants des catégories sociales les plus défavorisées, car des familles étaient en grande souffrance. On s'est concentrés aussi sur la protection de nos agents et des usagers. Le déconfinement et la réouverture des écoles nous ont demandés beaucoup d'énergie, comme dans toutes les mairies. Symboliquement, le premier jour après mon élection, j'ai souhaité rencontrer nos agents dans les ateliers municipaux, puis les représentants du personnel. Je voulais imprimer dès le départ une relation sociale, importante à mes yeux mais aussi valoriser tout le travail effectué par les agents durant le confinement. L'après-midi, j'ai participé à une distribution de masques pour la population. Au mois de juillet, je suis le premier maire à avoir pris un arrêté interdisant la vente et l'utilisation des capsules de protoxyde d'azote. C'est une drogue, qui peut conduire les jeunes à des attitudes déviantes.

Comment va se traduire à Cournon la transition écologique au cours des prochaines années ?

Ces questions de développement durable et de transition écologique doivent être au cœur de toutes nos délibérations, de tous nos projets. C'est ce que j'ai dit à l'ensemble de mes directeurs de services. Chacun d'entre eux doit avoir ce filtre-là. Il s'agit d'un système transversal. Nous avons prévu de végétaliser les cours d'école. Nous allons aussi finaliser l'écoquartier de Palavezy et nous mènerons tout un travail autour des coteaux secs de la ville. Ils sont classés Natura 2000. Nous y avons déjà installé des moutons pour les entretenir, avons planté de la vigne et des vergers. Il y aura aussi les bords de l'Allier avec une dimension plus éducative.

Qu'attendez-vous des deux futures lignes de bus à haut niveau de service portées par la Métropole ?

Outre le fait d'être connecté à Clermont, il s'agit pour Cournon d'un moyen de transport qui va relier différents points de notre ville. Ces bus ressembleront à un tramway, avec les mêmes caractéristiques de confort et d'informations, une fréquence identique avec un passage toutes les 6 à 8 minutes. Cette ligne C passera par le Zénith, le quartier du Lac, la place Gardet et le lycée. Elle va permettre de mieux lire notre ville et de lui donner du sens et de la cohérence. Elle est bien sûr liée au projet phare de la mandature, la création d'un vrai centre-ville. En externe, l'objectif est de relier la place de la République (Gardet actuelle) au secteur Ballainvilliers, à Clermont, en 30 minutes. Cela va changer notre rapport à la voiture et à la capitale de la Métropole.

Que peut-on dire justement du futur centre-ville de Cournon ?

Il concerne la construction de la place République, qui correspond à peu près à l'emplacement de la place Gardet. Ce projet va s'étaler sur cinq ans. On y retrouvera des commerces, des restaurants et des bars avec terrasses, des services, des espaces verts, de l'eau, peut-être un équipement culturel. Nous construirons autour 80 logements environ. Ce sera une vraie place, attractive, qui générera de la vie.

Quels sont vos autres projets pour ce mandat ?

Nous souhaitons créer deux pôles de centralité ou de quartier, l'un vers la gare, l'autre vers le lycée. Nous les relierons ensemble pour avoir une vraie ville. Dans le même temps, il faut que Cournon continue à être animée, vivante, solidaire et inclusive. Nous créerons des rendez-vous festifs et nous continuerons à soutenir les associations. En résumé, nous allons organiser et urbaniser la ville mais aussi accompagner les habitants vers un mieux vivre.

Qu'en est-il du deuxième pont sur l'Allier ?

Notre future place publique contraindra davantage le passage des voitures dans la ville, ce qui va donner encore plus d'importance à la construction de ce 2e pont. Aujourd'hui, peu de villes de 20.000 habitants ne sont pas contournées. Nous en faisons partie. Je me battrai pour que l'on puisse avoir ce pont. Il permettra à des milliers de riverains de cette avenue de vivre enfin paisiblement. 15.000 véhicules passent par là chaque jour et le pont actuel vieillit. Ce combat prend chaque jour de plus en plus d'importance. Mais le projet est très lourd à mener. Maintenant que je suis 1er vice-président de Clermont Auvergne Métropole, j'espère pouvoir utiliser cette casquette afin d'inciter mes collègues à faire avancer les choses. Mais je sais que cela prendra du temps.

Comment imaginez-vous Cournon à l'horizon 2030 ?

J'imagine Cournon comme étant reconnue, par l'ensemble de ses habitants mais aussi bien au-delà, comme une vraie ville. On traîne parfois encore cette image de cité-dortoir, ce qui est complètement faux car nous sommes l'une des seules villes à avoir plus d'emplois que d'actifs. J'imagine Cournon en 2030 débarrassée de cette image, qu'elle s'assume comme une vraie cité dans laquelle on a plaisir à vivre et où se côtoient toutes les générations.

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