Au chevet du lac Servières

Le Département du Puy-de-Dôme et le Parc des volcans d'Auvergne agissent de concert pour la préservation du Lac Servières, dans le massif du Sancy. Un espace classé où baignade et barbecue sont interdits. 

S'il vous prend l'envie cet été de piquer une tête dans un lac de la région afin de vous rafraîchir, choisissez le lac Chambon ou celui d'Aydat. Mais pas le lac de Servières. C'est interdit. Le Département vient de racheter cet écrin naturel à Michelin avant de le classer en ENS (Espace naturel sensible).

16 hectares de superficie

Lors des épisodes de canicule, 1.500 personnes passent ici chaque jour et « on peut retrouver 200 personnes dans l'eau », indique Aurélien Bazin, le directeur du Parc naturel régional des volcans d'Auvergne, dont les équipes assurent historiquement la préservation et la surveillance du site.

Ce lac de cratère de 16 hectares, profond de 29 mètres, présente en effet un grand intérêt écologique, notamment eu égard à sa très bonne qualité d'eau avec la présence d'herbiers et de zones de tourbières, par essence fragiles.

C'est pourquoi, fin mai, un garde-nature du Parc des volcans a dispensé une demi-journée de formation à trois agents saisonniers recrutés par le Conseil départemental. Tous trois, épaulés par les gardes du parc, seront chargés jusqu'à l'automne d'évoluer sur le site afin de sensibiliser les visiteurs à la préservation de cet ensemble remarquable.

« C'est maintenant à nous de faire respecter la réglementation sur le site. Si la baignade est interdite, beaucoup de gens viennent ici pour faire des barbecues. Mais c'est aussi interdit. Au total, c'est un périmètre de 285 hectares qui a été labellisé ENS », souligne Bernard Sauvade, vice-président du Département en charge de l'environnement, de l'habitat et du logement.

Les gardes du Conseil départemental arpenteront donc le site tous les jours jusqu'à fin septembre. « Nous allons évoluer en binôme principalement avec une prise de poste décalée », explique Bruno Andrieux, l'un d'entre eux, grand randonneur dans l'âme qui a grandi non loin de là, à Orcival.

Pour Bernard Sauvade, les gardes vont faire preuve de pédagogie lors des premières semaines. Informer et expliquer afin de mieux sensibiliser sera donc le leitmotiv. Mais une phase répressive n'est pas exclue. Cette saison estivale servira de test grandeur nature. Si, d'aventure, les comportements individuels ne sont pas à la hauteur des attentes, le Département n'exclut pas de fermer les chemins d'accès au lac l'année prochaine...

Une heure seulement après la conférence de presse, deux jeunes filles étaient dans l'eau jusqu'aux cuisses malgré la fraîcheur de l'eau et de l'air ! Les gardes vont avoir du travail...