Pierre Thirion-Vallet : « cet opéra fait partie des grands chefs-d’œuvre de Mozart »

[caption id="attachment_220256" align="aligncenter" width="800"] « Cet opéra, c’est aussi l’éloge du pardon », affirme Pierre Thirion-Vallet (© J.-P. B.).[/caption]
Le Directeur général et artistique du Centre lyrique Clermont/Auvergne parle de L’Enlèvement au sérail, la nouvelle production présentée à Clermont les 11, 13 et 15 janvier.
Info – Que peut-on dire de cet Enlèvement au sérail de Mozart, que vous présentez à l’Opéra-Théâtre en ce début d’année ?
Pierre Thirion-Vallet – Cette production est surtout liée au 25ème concours de chant de Clermont, où Vienne était à l’honneur. Il nous a permis de trouver deux solistes sur trois (le 3ème a dû déclarer forfait). Nous aurons donc la soprano Katharine Dain dans le rôle de Konstanze et le ténor César Arrieta dans celui de Pedrillo. Nous avons ensuite complété la distribution, qui est assez internationale, avec une belle brochette de jeunes chanteurs. Ce répertoire de Mozart reste difficile. Je rappelle que dans cette production, nous sommes associés à d’autres opéras comme Avignon, Reims, Rouen ou Massy. Ceux-ci nous ont aidé pour la fabrication des décors et de certains costumes. Tout cela permet à cette production de bénéficier de 13 dates au total. Les trois premières se jouent donc à Clermont.
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I. – L’ensemble est mis en scène par une femme, n’est-ce-pas ?
P. T.-V. – Effectivement. Il s’agit d’Emmanuelle Cordoliani. Elle a déjà fait beaucoup d’opéras. Elle adore en plus Mozart. Comme elle travaille au conservatoire de Paris, elle connaît bien la jeunesse, son impatience, ses défauts et ses qualités. Sur l’Enlèvement, elle a choisi un parti pris particulier sur la mise en scène, en évitant le côté « Turquerie légère » au bénéfice d’un propos plus profond. En fait, elle a transposé la pièce dans le Vienne des années 30. Le Pacha Selim se retrouve directeur d’un cabaret sérail, le lieu où il faut se montrer, où les Viennois viennent s’encanailler et assister à une revue. Je trouve qu’il y a une dramaturgie intéressante. Avec la direction musicale confiée à Roberto Forès Veses, à la tête de l’Orchestre d’Auvergne, nous sommes sûrs de bénéficier d’une qualité et d’une exigence artistiques. De plus, les membres du tout Jeune Chœur d‘Auvergne, mis en place par Blaise Plumettaz, se retrouveront sur scène pour chanter et jouer la comédie. Je suis impatient de voir tout cela en action. Mais je reste confiant car nous avons mis l’ensemble dans des mains expertes, calmes et très professionnelles.
I. – Est-ce une œuvre de Mozart que vous aimez bien ?
P. T.-V. – Oui. Je l’avais mise en scène en 2006, avec Arie van Beek et l’Orchestre d’Auvergne à l’époque. En ce moment, je suis en pleine période Mozart car j’ai commencé à travailler sur La Flûte enchantée, créée à Paris en ce mois de janvier (elle sera présentée à Clermont en mars). J’aime beaucoup l’Enlèvement car il n’y a pas un moment musical à jeter. Cette musique reste toujours terriblement collée aux personnages. Cet opéra, c’est aussi l’éloge du pardon. Il fait partie des grands chefs-d’œuvre de Mozart.
I. – Quels sont les autres rendez-vous de la saison au niveau des opéras ?
P. T.-V. – Nous aurons la Traviata de Verdi début février, puis La Flûte enchantée au mois de mars. Les Contes d’Hoffmann, d’Offenbach, coproduit avec Fribourg et Opéra Eclaté, seront donnés début mai. Le Centre Lyrique est présent sur l’échiquier européen.
Pratique : les 11/01, à 20h, le 13/01, à 15h, le 15/01, à 20h – Opéra-Théâtre de Clermont-Ferrand. Réservations au 04 73 29 23 44 / billetterie@centre-lyrique.com / www.centre-lyrique.com
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