Valérie Thomas « Nous ne voulons pas être des députés hors-sol »

[caption id="attachment_218711" align="aligncenter" width="640"] « Les textes de lois seront disponibles à ma permanence en libre consultation », explique la députée, âgée de 49 ans (© J.-P. B.)[/caption]
Elle a été élue au mois de juin dernier au palais Bourbon, sous l’étiquette La République En Marche (LREM), le parti du président Emmanuel Macron. Valérie Thomas explique ses premiers pas de jeune députée et ses ambitions pour la 1ère circonscription du Puy-de-Dôme.
Info – A l’assemblée, vous faites partie de la commission des Affaires étrangères, quelles vont être vos missions ?
Valérie Thomas – Quand je suis à Paris, je me consacre avant tout au travail législatif, avec le suivi et le vote des lois. Au sein de cette commission, je vais suivre plus particulièrement toutes les questions concernant les migrations, celles que l’on connaît actuellement liées aux évènements politiques et aux guerres, mais aussi celles à venir notamment les migrations climatiques. Il y a un énorme travail d’anticipation à mener. D’autre part, j’ai été nommée au Fonds de solidarité prioritaire, un dispositif qui intervient sur l’urgence à plusieurs niveaux. Nous devons définir prochainement sur quelles zones du globe nous interviendrons et de quelle manière.
Sinon, j’ai aussi envie de travailler sur toutes les problématiques du Sahel, le djihadisme avec Boko Haram et Daesh, les trafics de drogue et d’êtres humains. Il est nécessaire que l’on noue des liens avec les parlementaires locaux de ces pays. Nous devons les accompagner et ne pas les laisser seul.
I. – Comment allez-vous articuler votre travail en circonscription ?
V. T. – Il y a aura le travail classique d’un parlementaire avec d’un côté, les réponses apportées aux différentes sollicitations des citoyens et des structures quelles qu’elles soient, et de l’autre l’accompagnement de dossiers. Mon objectif est aussi de bien connaitre le territoire, de me poser en facilitateur d’énergie et de projets. Pour cela, j’ai entamé tout un travail de connaissance de la circonscription avec des immersions dans différentes structures afin de connaître un maximum d’acteurs de ce territoire. Je souhaite savoir ce qu’ils font, avec qui ils travaillent et leurs problématiques éventuelles. Je suis allée à Auchan Nord, un magasin qui pratique une politique d’accompagnement des jeunes dans le quartier, au CHU Estaing et à la police. Je vais d’ailleurs passer une nuit au sein de la Bac. J’ai rencontré l’ASM, qui mène de nombreuses actions dans le nord de la ville et je prévois d’aller à Pôle Emploi… Il y aura une immersion par semaine jusqu’au mois de décembre. Mais cela sera récurrent pendant toute la durée du mandat. Depuis le mois d’octobre, une fois toutes les trois semaines, je tiens des permanences décentralisées dans des salles municipales ou des mairies de la circonscription. L’idée, c’est d‘être présente sur tout le territoire. A priori, ma semaine type sera d’être à Clermont du vendredi au lundi soir, et à Paris les mardis, mercredis et jeudis.
I. – Comment se passent les débuts de votre mandat ?
V. T. – Bien. Nous avons été plongés dans le chaudron immédiatement avec un nombre de textes impressionnant que nous avons votés avant l’été. Les ordonnances nous ont occupé aussi un long moment avec des débats houleux et toute la panoplie du travail d’obstruction parlementaire. François de Rugy a d’ailleurs lancé une grande réflexion sur la manière dont on peut changer les règles de fonctionnement de l’assemblée afin de les rendre plus fluides. Sinon, j’ai repris le travail en circonscription fin août et à Paris, l’automne va être consacré à l’étude du projet de loi de finances 2018. C’est la première étape de la politique que l’on a portée pendant les campagnes des élections présidentielles et législatives.
I. – Comment concevez-vous votre mission ?
M. A. – Ce qui est frappant, c’est la diversité des députés En Marche. C’est assez rigolo car les huissiers de l’Assemblée, qui ont vu passer des décennies de parlementaires, trouvent le changement très visible. Aussi bien dans le comportement que dans l’attitude générale. Ils disent qu’il s’agit d’une vraie bouffée d’oxygène. Nous sommes tous issus de parcours différents, beaucoup d’entre nous n’ont jamais été élus. Il n’y a donc pas d’habitude de prises. Nous serons vigilants à ne pas devenir des députés pantouflards. A l’Assemblée, c’est le risque car tout est fait pour votre confort. Nous ne voulons pas être des députés hors-sol. Je veux privilégier au maximum le contact direct avec les citoyens. Ce mouvement est né d’une envie citoyenne et il faut entretenir cette dynamique. Je veux rester simple, accessible. C’est pourquoi, ma permanence est ouverte. On peut y venir sans rendez-vous. (Avec le sourire…) Bon, si l’on veut me rencontrer, il vaut mieux prendre rendez-vous. Nous proposerons des rencontres régulières avec des experts dans différents domaines. Je souhaite que cette permanence soit un vrai lieu de vie.
Pratique : la permanence de Valérie Thomas est située au, 12, place d’Espagne à Clermont-Ferrand. Contact députée : valerie.thomas@assemblee-nationale.fr
0 commentaires