Du 6 au 8 octobre… Clermont entre en effervescence

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Mise à feu de Montjuzet, rendez-vous secrets, spectacles dans l’ancien Hôtel-Dieu… Ce week-end, Clermont-Ferrand sera le théâtre d’évènements artistiques exceptionnels. Objectif : mobiliser la population pour le titre de capitale européenne de la culture.
Quand Olivier Bianchi a lancé l’idée, certains ont ri sous cape. Clermont-Ferrand, capitale européenne de la culture ? Quelle blague ! La ville est trop petite, pas très belle, moyennement intéressante… Après Lille et Marseille, qui n’ont ni les mêmes moyens ni la même taille, cette candidature sortie d’un cratère éteint semblait totalement saugrenue. Une sorte de « délire d’adjoint à la culture » en manque de notoriété, comme l’observe l’intéressé.
[caption id="attachment_218580" align="aligncenter" width="640"] Philippe Kauffmann et son équipe ont déjà travaillé pour des Capitales européennes de la Culture © Emmanuel Thérond[/caption]
« Notre problème, c’est que nous sommes la ville de naissance de Blaise-Pascal, du jansénisme. On s’interdit de jouir, préférant passer notre temps à se flageller. Pourtant, je crois sincèrement que la mutation opérée par Clermont-Ferrand grâce à la Coopé, aux festivals dédiés à l’image ou à la Scène Nationale démontre que nous vivons dans une ville effervescente, digne des grands phénomènes métropolitains mondiaux » affirme le maire, ravi d’avoir eu le « culot » de lancer cette candidature.
Certes, rien n’est encore gagné. Le chemin sera long. Très long, même : Clermont-Ferrand ne pourra en effet déposer son dossier qu’en 2021 ou 2022, pour espérer décrocher le titre… en 2028. Avant ce n’est pas possible : la France doit attendre son tour. D’ici là, il peut se passer beaucoup de choses. Maintenir la candidature à flot pendant une décennie ne sera donc pas une mince affaire… La Ville en est bien consciente. Pour que la population s’empare durablement du projet, et le porte aux nues de manière collective, un weekend en feu d’artifice se déroulera du 6 au 8 octobre.
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A découvrir à l’occasion d’Effervescences : le light-painting de Vincent Glowinski © Reporters Agency[/caption]
« Nous n’avons jamais connu ça » O. Bianchi
Baptisée « Effervescences », cette grande manifestation populaire n’est ni un festival, ni une animation, ni une programmation parmi d’autres. Il s’agit plutôt d’insuffler un grand élan créatif et participatif au cœur du territoire. A en croire le maire, cet évènement unique en son genre devrait marquer les esprits. « Il faut bien mesurer l’importance de ce qui va se jouer. Nous n’avons jamais connu ça sur le territoire de Clermont-Ferrand. Ce week-end-là, il faut que tous les Clermontois soient de sortie. Ils ne doivent avoir rien d’autre à faire » insiste-t-il. Le menu est à la hauteur des moyens mis en œuvre : 750.000 € de la Ville et de la Métropole juste pour l’année en cours, sans compter le mécénat privé. Les orchestres de ce grand réveil culturel sont Philippe Kauffmann, Fabienne Aulagnier et Julien Fournet. Spécialisé dans l’occupation artistique de l’espace public, le trio a déjà œuvré pour d’autres Capitales européennes comme Lille 2004, Marseille-Provence 2013 ou Mons 2015. On peut donc lui faire confiance pour impulser la dynamique clermontoise. « Nous allons proposer des expériences à vivre, plus que des spectacles à voir » résume le belge Philippe Kauffmann. Le programme que l’équipe d’Effervescences a contacté pour le week-end de lancement interpelle, surprend et casse les codes. Les artistes inviteront en effet les Clermontois à redécouvrir leur ville, à la réinventer, à faire éclore ses atouts, à dialoguer avec les lieux. Surprises et créations originales viendront ponctuer l’événement. Autant de bonnes raisons de sortir de chez soi, d’éteindre la télé et d’assouvir sa soif de curiosité. [caption id="attachment_218582" align="aligncenter" width="640"]
Mise à feu de Montjuzet, rendez-vous secrets…
L’acte de naissance de ce rendez-vous à la croisée des disciplines sera la mise à feu du parc Montjuzet le vendredi 6 octobre. Orchestré par la compagnie Carabosse, cet embrasement sera effectué par le public. Pour se rendre sur le site, les organisateurs ont prévu une grande marche collective au départ de Jaude, menée par le collectif La Folie Kilomètre et le géant d’osier de l’Homme Debout. Dès minuit, et pendant 24 heures, des « rendez-vous secrets » seront proposés aux habitants. Lieux atypiques, rencontres improbables... Il s’agira bel et bien de plonger dans l’inconnu, de jour ou de nuit, pour peut-être croiser Cécile Coulon, Fabrice Lambert ou l’Orchestre d’Auvergne. Une trentaine d’artistes sont dans la confidence. « Effervescences », c’est aussi le réveil de l’ancien Hôtel-Dieu. Avant d’être rénovée par Bouygues Immobilier, cette friche sera transformée en tiers lieu culturel. Plusieurs compagnies locales et nationales y proposeront des créations originales le samedi et le dimanche, pour certaines couronnées de succès mondiaux. Il y aura les fantômes du néo-magicien Etienne Saglio, les massages sonores de Thierry Madiot, les apparitions vidéo de Camille Scherrer. Voir, regarder, essayer, chercher, rencontrer, déguster… L’ancien Hôpital se prêtera à toutes sortes d’expériences poétiques et hybrides durant le week-end. [caption id="attachment_218583" align="aligncenter" width="640"]
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