Une filière locale pour les plantes médicinales

A travers « Plantinauv », un producteur, des universitaires et industriels auvergnats se sont unis sur un projet commun. L’objectif est de constituer à terme une véritable filière de production de plantes médicinales locales.
C’est un beau projet. Atypique et innovant. Un projet d’importance aussi, financé à hauteur de 2,3 millions d’euros, et qui mobilise une trentaine de personnes venues d’horizons divers, acteurs publics et privés. Tous sont donc réunis sous la bannière de « Plantinauv », un projet FRI Cluster, financé en partie par des fonds du FEDER et de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Sur le fond, l’objectif consiste à étudier et à valoriser les plantes médicinales locales… « Avec la volonté d’aller plus loin, c’est-à-dire de procéder à terme à une mise sur le marché d’actifs végétaux qui possèdent des vertus, notamment anti-inflammatoires », cadre Pierre Chalard, directeur des études et ingénieur-chimiste à Sigma Clermont, intégré au sein de l’équipe COM (Chimie organique médicinale).
« L’idée était également d’identifier des plantes d’intérêt alimentaire puisque l’on espère déboucher sur des produits nutraceutiques innovants. Mais la grande originalité de ce projet, c’est que le sourcing et la production sont locales. Nous avons réussi à créer une véritable filière du végétal », poursuit Florence Caldefie-Chézet, Professeur à l’UFR de Pharmacie (Université Clermont Auvergne) et responsable de l’équipe ECREIN (Unité de Nutrition Humaine, UMR INRA-UCA), dédiée à la recherche en biologie et phytochimie.
En amont de la chaîne, on retrouve également T2T International, une société créée pour le sourcing et la mise en culture des plantes.
Au départ, les chercheurs ont sélectionné de nombreux spécimens de la flore auvergnate susceptibles de présenter des propriétés anti-inflammatoires et nutraceutiques. Au final, six d’entre elles, les plus actives, seront retenues, ce qui devrait être fait dans le courant du mois de juin. Mais impossible de citer leur nom, secret scientifique oblige… « Il faut que les extraits de ces plantes soient valorisables car à l’autre bout de la chaîne, il y a des industriels qui vont transformer et commercialiser les produits. L’avantage pour eux, c’est qu’ils pourront bénéficier à la fois d’une grande traçabilité, d’une très bonne qualité et d’une excellente activité biologique au niveau de la matière première », explique Florence Caldefie-Chézet.
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