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L’hélicoptère au combat

00h00 - 20 février 2017 - par Info Clermont Métropole
L’hélicoptère au combat
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[caption id="attachment_215042" align="aligncenter" width="800"]Le Tigre est l’hélicoptère d’attaque de l’armée française. Il peut voler à 300 km/h, et est équipé d’un canon de 30 mm couplé au casque du tireur, de roquettes, et de missiles air-air ou air-sol © Anthony Pecchi/armée de terre. Le Tigre est l’hélicoptère d’attaque de l’armée française. Il peut voler à 300 km/h, et est équipé d’un canon de 30 mm couplé au casque du tireur, de roquettes, et de missiles air-air ou air-sol © Anthony Pecchi/armée de terre.[/caption] La 4ème brigade d’aérocombats a vu le jour en juillet dernier à Clermont-Ferrand, où est installé son état-major… « Les hélicoptères ont gagné la guerre en Lybie, lors de l’opération Harmattan, avec des drones et des avions de renseignement. Ils ont une vraie dimension interarmes au combat, avec par exemple des bâtiments de la marine et des troupes au sol », explique le général Gilles Darricau, patron de la 4ème BAC- Brigade d’aérocombats, dont l’état-major est à Clermont-Ferrand. Il a reçu récemment les médias régionaux pour une présentation passionnante de cette arme pleine d’avenir qu’est l’hélicoptère. Créée le 5 juillet 2016 à Clermont-Ferrand, la 4ème BAC regroupe trois régiments d’hélicoptères de combat, soit 3.000 hommes et environ 150 hélicoptères. Il s’agit du 1er RHC de Phalsbourg (Moselle) et du 3ème RHC d’Etain basés en Lorraine, et du 5ème RHC de Pau. La 4ème BAC est placée sous le commandement (COMALAT) de l’ALAT- aviation légère de l’armée de terre créée en 1952. La France compte en outre un 4ème régiment d'hélicoptères de combat, celui des forces spéciales basé à Pau, directement rattaché au commandement des forces spéciales de l’armée de terre. Ce dispositif s’inscrit dans le cadre de la nouvelle doctrine, dénommée « Au contact », de l’armée de Terre. Historiquement, l’hélicoptère a fait ses débuts dans l’armée française en Indochine. Au début, ils embarquaient des observateurs pour régler les tirs d’artillerie… ce qui faisait d’eux les lointains descendants de la compagnie d’aérostiers créée en 1794 par l'armée de la Révolution. Cette unité, qui fut la première unité aérienne au monde, regroupait des montgolfières avec pour mission d'observer les mouvements de l'armée ennemie et de renseigner l'artillerie. Les hélicoptères ont par la suite été employés pour transporter du matériel, des munitions, et des troupes en territoire ennemi, notamment en Algérie. Dans les années 70, la France a constitué une force pour répondre à la menace des blindés soviétiques, avec alors plus de 100 hélicoptères antichars. [caption id="attachment_215043" align="aligncenter" width="800"]Le général Gilles Darricau a expliqué récemment l’aérocombat aux médias clermontois ©JJA Le général Gilles Darricau a expliqué récemment l’aérocombat aux médias clermontois ©JJA[/caption]

L’ère de l’aérocombat

La 1ère guerre du Golfe en 1991 a révélé l’engagement massif des hélicoptères. Depuis, ils ont été déterminants pour le maintien de la paix en Somalie, en Afrique centrale, en Afghanistan, et en Libye en 2011. Là, lancés depuis la mer, ils s’infiltraient chaque nuit en profondeur dans le dispositif libyen pour le détruire. En Côte d’Ivoire, ils ont participé à la bataille d’Abidjan, et en 2013, à la libération au Mali menacé de l’instauration d’une république islamiste. 20 à 30 hélicoptères y demeurent encore. Outre les opérations extérieures, les hélicoptères sont aussi utilisés en France pour le secours aux populations, lors de feux de forêts, d’inondations, de transports logistiques, ou de grandes manifestations comme un championnat d’Europe de football. Les hélicoptères militaires apportent en outre un appui aux forces de sécurité intérieure, et par exemple ont traqué les frères Kouachi, auteurs de l’attentat contre Charlie Hebdo en janvier 2015. Ces dernières années, ils ont montré leurs capacités sous toutes les latitudes, tant pour des opérations militaires que pour des missions humanitaires. En fait, les hélicos sont partout, dans l’armée de l’air, la marine (où ils servent au transport et aussi à mouiller des sonars au-delà des limites de l’horizon, afin de repérer plus précocement des mouvements de navires hostiles), et au sein de l’ALAT. L’aviation légère de l’armée de terre concentre 70% des hélicoptères de l’armée française. La 4ème BAC monte actuellement en puissance. En 2019, les trois régiments auront plus de 50% d’hélicoptères de nouvelle génération, et ce sera 100% en 2025. Une génération qui change beaucoup de choses : «  En effet, les Tigre, Cougar et Caïman sont produits sur mesure pour un usage militaire. Ce qui n’était pas le cas auparavant. On rajoutait de l’armement à bord d’hélicos conçus pour des utilisations civiles. Désormais ce matériel de pointe (et d’un coût unitaire de 50 millions d’euros) conjugue vitesse (de l’ordre de 300 km/h), autonomie, ubiquité, puissance et précision des projectiles (missiles, roquettes, mitrailleuses de gros calibre et très gros débit..), sans oublier l’indispensable intégration dans la bulle Internet du champ de bataille », explique le général Dariccau. [caption id="attachment_215041" align="aligncenter" width="800"] Un Caïman débarque une unité. Grâce à l’électronique, le Caïman est capable de se poser tout seul. © Anthony Pecchi/armée de terre.[/caption]

Seul ou en meute

Il poursuit : « Aujourd’hui, les hélicos bourrés de technologie agissent seuls en action autonome, ou en appui de la manœuvre terrestre, ou encore en meute avec des blindés et de l’artillerie. « Nous combattons entre 0 et 15 mètres du sol, de jour comme de nuit, depuis la terre ou la mer », poursuit le patron de la 4e BAC. « Les hélicos sont polyvalents. Ils s’affranchissent des contraintes du terrain, peuvent couvrir des territoires très vastes. Ils surveillent, apportent un appui feu aux combattants au sol, et permettent le mouvement rapide. L’avion, le fantassin peuvent illuminer des cibles que va tirer l’hélicoptère. Les feux du Tigre sont très précis. Je souligne au passage que les combats sont filmés et que nous rendons des comptes. De 1.500 à 2.000 m, la précision est de 10 à 20 mètres au canon jumelé au casque du tireur. Les projectiles sont envoyés dans la direction que regarde le tireur. Les roquettes ne sont pas très précises, mais elles font le ménage à environ 1.200 m. Les missiles air-air tirent contre d’autres hélicoptères ou des avions. Par contre les missiles air-sol tirés à 6.000 m. passent par une fenêtre. Aujourd’hui un homme au sol est repéré à six km, de jour comme de nuit ». La 4ème brigade a en permanence 20 hélicos engagés à la guerre principalement au Mali, avec 300 hommes, renouvelés tous les 4 à 6 mois. De nouvelles manœuvres auront lieu d’ici juin au sein des régiments, et peut-être même dans le Puy-de-Dôme. Levez la tête… [caption id="attachment_215044" align="aligncenter" width="800"]Deux Tigres escortent un Caïman Ce sont les mêmes qui ont volé au-dessus de la place de Jaude en juillet dernier. Notez sur le Tigre, la position du pilote devant et du tireur à l’arrière ©Philippe Hilaire/armée de terre. Deux Tigres escortent un Caïman Ce sont les mêmes qui ont volé au-dessus de la place de Jaude en juillet dernier. Notez sur le Tigre, la position du pilote devant et du tireur à l’arrière ©Philippe Hilaire/armée de terre.[/caption]

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