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Agrilocal révolutionne la restauration collective

00h00 - 06 février 2017 - par Info Clermont Métropole
Agrilocal révolutionne la restauration collective
- © INVE_AGRILOCAL_A

[caption id="attachment_214708" align="aligncenter" width="800"]INVE_AGRILOCAL_A Florence Jarsaillon, du GAEC de l’Auzon, à la Roche-Blanche. Ce GAEC familial utilise la plate-forme Agrilocal 63 depuis les débuts. 6 % de son chiffre d’affaires provient de ce dispositif (© J.-P B.)[/caption] Produire localement et consommer localement. Une idée très en vogue. Depuis 2013, les conseils départementaux de la Drôme et du Puy de Dôme ont imaginé un dispositif éthique et durable au niveau de la restauration collective. En plein essor, celui-ci est porté par l’association nationale Agrilocal et sa plate-forme virtuelle. Des pommes et des cerises ! Voici les deux produits phare que le GAEC de l’Auzon propose aux acheteurs locaux de la restauration collective via la plate-forme Agrilocal 63. Florence et David Jarsaillon sont des habitués de ce dispositif. Fournisseurs depuis la première heure. Il faut dire que ces producteurs de fruits et légumes de qualité avaient déjà anticipé le mouvement en vendant directement leur production auprès de certains établissements. Ce GAEC familial, implanté sur la commune de la Roche-Blanche, a développé la vente directe, aussi bien auprès des particuliers que des collectivités et entreprises… « Aujourd’hui, Agrilocal représente 6 % de notre chiffre d’affaires. Outre des cerises au printemps, nous fournissons plus d’une tonne de pommes en moyenne chaque année », souligne Florence Jarsaillon, dont le GAEC approvisionne le lycée de Cournon, les collèges de Chamalières, Aubière et Ceyrat ou encore l’école d’Orcet... Florence Jarsaillon loue la simplicité du dispositif : « je reçois une alerte sur mon portable pour une demande de consultation. Nous répondons ensuite à l’appel d’offre. Avec Agrilocal, je peux anticiper ma préparation de commandes. » [caption id="attachment_214709" align="aligncenter" width="800"]INVE_AGRILOCAL_B Agrilocal alimente de nombreux collèges, comme celui de Beaumont (© Jodie Way - CD63).[/caption]

DES REPAS BIO AU MENU

De l’autre côté de la chaine, On apprécie aussi la démarche, à l’instar de Jean-Luc Jeune. Ce chef cuisinier en charge de la gestion de la cuisine centrale de Vic-le-Comte aime depuis longtemps les produits de qualité. Et quand le dispositif Agrilocal lui a permis de s’approvisionner auprès de petits producteurs et d’artisans locaux (dont le GAEC de l’Auzon), il n’a pas hésité à sauter sur l’occasion. Il faut dire que lui et son équipe ne chôment pas. Durant l’année, ce sont 600 repas à préparer par jour entre la crèche municipale, le centre de loisirs, les écoles maternelles et primaires sans oublier le portage de repas à domicile pour les personnes âgées. « Nous travaillons avec une quinzaine de producteurs qui se trouvent tous dans un rayon géographique de 80 kilomètres maximum. Nous leur commandons beaucoup de viandes de bœuf, beaucoup de légumes aussi, des asperges, des pommes de terre, des tomates ou encore des produits laitiers. Outre la grande qualité de leur production, j’apprécie la qualité des relations humaines que nous avons nouées. Et puis cela permet de faire tourner l’économie locale et d’éviter des émissions de CO² avec des marchandises qui proviennent de loin », explique le chef. A l’été 2016, 15 % de l’ensemble des achats du gestionnaire provenait de la plate-forme Agrilocal 63, et ce, après plus de trois années d’utilisation. Un chiffre en constante augmentation. Autre tendance forte, 20 % de ces denrées alimentaires sont également issues de l’agriculture biologique. « Nous proposons deux repas bio complets par mois et nous incluons régulièrement des aliments bio dans les repas servis. Plus largement, ce système est très simple d’utilisation et facile à gérer. Il n’y a pas d’intermédiaires entre nous », affirme Jean-Luc Jeune. [caption id="attachment_214710" align="aligncenter" width="800"]INVE_AGRILOCAL_C Yaourts, légumes, viandes… Agrilocal propose de nombreux produits (© - Jodie Way CD63).[/caption]

PLATE-FORME SIMPLE ET INTUITIVE

Ce dispositif a été mis en place à l’origine par deux collectivités territoriales. Le conseil départemental de la Drôme a vite été rejoint par celui du Puy-de-Dôme. En juillet 2013, tous deux ont créé l’association nationale Agrilocal. Sur la forme, il s’agit d’une plate-forme virtuelle, qui, grâce à un logiciel spécifique, met directement en relation les fournisseurs de produits agricoles et les acheteurs de la restauration collective. Développer les circuits courts, apporter de la valeur ajoutée aux producteurs locaux, encourager le développement de l’agriculture biologique, développer et promouvoir une restauration collective de qualité… Autant d’éléments qui sous-tendent ce dispositif innovant. [caption id="attachment_214711" align="aligncenter" width="800"]INVE_AGRILOCAL_D Jean-Luc Jeune, le chef de la cuisine centrale de Vic-le-Comte, présente un plat de brochettes dont la volaille est issue d’un producteur membre d’Agrilocal.[/caption] « Outre sa gratuité et son utilisation intuitive, Agrilocal simplifie en plus la commande publique. C’est la seule plate-forme nationale orientée circuits courts économiques et géographiques qui permet le respect du Code des marchés publics », souligne Jean-Yves Gouttebel, le président du Conseil départemental du Puy-de-Dôme, qui loue le bon sens de ce projet. En trois ans, le dispositif a fait des émules. Au niveau national, trente-deux départements adhérent désormais à l’association. Et ils sont de plus en plus nombreux à s’affilier. Parmi eux, l’Aude, le Calvados, la Corrèze, le Doubs, les Landes, le Vaucluse, la Dordogne ou encore l’Eure. Dans toutes les régions de France, le système fait boule de neige. La plate-forme référence aujourd’hui plus de 1.400 petits producteurs à travers l’hexagone. Au mois de juin 2016, l’association Agrilocal a signé à Clermont-Ferrand une charte de partenariat avec l’Assemblée des départements de France (ADF). Objectifs ? Mutualiser les opérations et les outils de communication à destination des départements, afin de les encourager à intégrer la démarche collective, mais aussi organiser des journées d’information sur les résultats du partenariat. [caption id="attachment_214712" align="aligncenter" width="800"]INVE_AGRILOCAL_E Jean-Yves Gouttebel, président du Conseil départemental du Puy de Dôme, Pierre Monzani, directeur général de l’ADF, et André Gilles, vice-président du département de la Drôme (© J.-P. B.)[/caption] « Cette éducation au goût, à la proximité et au bon sens, c’est aussi l’action de défense de la proximité politique que représentent les départements. Quand on décide au plus près, on décide mieux et pour moins cher », est persuadé Pierre Monzani, le directeur général de l’ADF, qui représentait le jour de la signature Dominique Bussereau, son président.
L’association Agrilocal 63 en chiffres La plate-forme Agrilocal 63 a prospéré ces dernières années. Au 31 décembre 2016, elle représentait 182 acheteurs référencés (collèges, lycées, communes, écoles, maisons de retraite, restaurants administratifs), 236 fournisseurs qualifiés dont 191 producteurs, 4000 consultations lancées, 245 tonnes de produits alimentaires commandés dont 97,5 tonnes en 2016. Son chiffre d'affaires atteignait 1,345 million cumulés dont 550 k€ en 2016. Agrilocal 63 a fait des émules puisque le dispositif étend son emprise aujourd’hui dans 32 départements français.

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