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Trophée Andros : pour Julien Fébreau, « cette arène est unique »

06h39 - 16 janvier 2024 - par Guillaume Bonnaure
Trophée Andros : pour Julien Fébreau, « cette arène est unique »
Julien Fébreau, ici au micro de Thierry Blancot, l'a emporté à Super-Besse en élite l'an denier.

Pilote et voix de la Formule 1 sur Canal+, Julien Fébreau s'alignera au sein du team DA Racing et au volant de sa Renault Zoé en Élite Pro. Vainqueur en catégorie Élite l'an denier, il nous parle de ce rendez-vous particulier.

Que représente cette étape de Super-Besse et le Trophée en général ?

Cette étape a toujours été un grand moment de convivialité comme le Trophée Andros qui porte dans ses gènes cet aspect familial, festif et de grande proximité que l'on retrouve encore plus quand se termine la saison. C'est un souvenir émouvant car c'est là-bas que j'ai décroché mon titre dans la catégorie élite. L'an dernier avec Margot Laffite et Sylvain Pussier, nous sommes arrivés avec un écart extrêmement faible. On savait que le titre allait se jouer ce jour-là. C'est un très bon souvenir, on avait bien abordé la course à l'image de notre saison, en ne prenant pas tous les risques mais en prenant suffisamment pour s'assurer le titre. C'était une délivrance d'autant qu'avant la finale, à l'issue des qualifications, je ne pouvais plus perdre le titre. Nous avons pu savourer les derniers tours de roue en finale.

Dans le brouillard...

On avait eu une belle glace et un très beau circuit et cela venait ajouter une difficulté supplémentaire au pilotage que j'ai trouvé intéressante. C'était la première fois de la saison, il fallait faire avec, percer ce brouillard et imaginer ce qu'il y avait derrière. C'était intéressant pour un pilote comme Sébastien Loeb, qui a parmi ses nombreux talents, une vue extrêmement pointue avec des capacités de visibilité dans le brouillard que peu de gens sur la planète sont capables d'avoir. C'est formidable qu'il soit là pour l'ultime épreuve du Trophée Andros. Avoir l'un des plus grands pilotes de l'histoire, c'est toujours un plaisir pour les spectateurs comme pour les participants de s'aligner à ses côtés.

Quelle place a ce Trophée Andros dans la saison pour le pilote et journaliste que vous êtes ?

Oui c'est un moment à part dans une saison car il a une position dans le calendrier que peu d'épreuves ont à part le Dakar qui s'élance en janvier. Le Trophée Andros, c'est la seule compétition à étapes sur deux mois pendant l'hiver et quand les autres font relâche, il prend le relais. Sportivement c'est un énorme challenge car la glace est une matière et une surface vivante, évolutive car d'un tour à l'autre on ne retrouve jamais les mêmes conditions et on ne réalise jamais le même tour à l'Andros. Alors que sur l'asphalte, les pilotes sont souvent considérés comme des métronomes à la façon d'un musicien qui répète ses gammes. Le Trophée Andros c'est l'art de l'improvisation et de l'adaptabilité en temps réel. C'est passionnant. Et parfois frustrant car on croit avoir réuni tous les éléments pour faire un bon tour et l'un de ces facteurs change, la glace diminue, les clous ne sont plus au même niveau de performance ce qui fait que chaque tour est différent. Cela rend passionnant le pilotage sur glace, rendu particulier car on pilote des voitures 100 % électriques qui exigent un pilotage spécifique. Tout ça donne une compétition hors norme dans l'ensemble des disciplines avec la capacité d'adaptation la plus importante.

L'an dernier, Margot Laffite nous parlait de l'ambiance de Super-Besse. Pour vous aussi c'est unique ?

Il y a des endroits comme ça à part avec des arènes sportives et sur des circuits automobiles en particulier. Comme les gens qui se massent au pied du public à Monza, le stadium d'Hockenheim quand les pilotes quittaient la forêt et rentraient dans ce stade, et bien à Super-Besse il y a cette immense butte remplie de spectateurs que vous voyez parfaitement bien. C'est toujours une émotion et une sensation particulière que d'attaquer le premier virage et de voir ce mur de spectateurs réunis à cet endroit. C'est surtout un endroit où l'on sait que l'on va pouvoir célébrer à la fin de la course. Les motards le font très bien. Ceux qui ont le plaisir d'être sacré à cette dernière épreuve et bien c'est un lieu où l'on peut célébrer son succès et je ne m'en suis pas privé l'an dernier. Et peu importe son classement, quand la saison se termine, quand la dernière manche est terminée, saluer le public, c'est super plaisant. C'est l'un des endroits particuliers de la saison hivernale du Trophée Andros.

Quel est votre sentiment après l'annonce de l'arrêt de cette compétition ?

Cela va être une journée particulière et même la soirée qu'a voulue Max Mamers. Cela va être un mélange de tristesse et de nostalgie car au fil des heures on se dira que l'on est en train de vivre nos derniers tours, notre dernière manche de qualification ou notre dernière finale en Andros. Je ne pourrai pas faire autrement que d'y penser. On va rester compétiteur et concentré avec l'envie de faire de notre mieux et de faire plaisir au public. L'important c'est de se donner au maximum, cela aura une saveur particulière avec l'espoir que l'on connaisse une autre forme de trophée. Ce ne sera plus le Trophée Andros mais j'ai l'espoir au fond de moi que ce n'est peut-être pas le dernier rendez-vous et que dans un avenir proche il y aura d'autres solutions. Pour que le trophée puisse perdurer et que l'on ait la chance de revenir piloter dans les stations et notamment à Super-Besse.

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