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Christine Dulac-Rougerie : « Approcher les sportives de haut niveau permet au public de s'identifier »

06h47 - 04 juillet 2023 - par Guillaume Bonnaure
Christine Dulac-Rougerie : « Approcher les sportives de haut niveau permet au public de s'identifier »
Christine Dulac-Rougerie : « Tout le monde est pour mais la question est : qu'est-ce que l'on fait pour le sport féminin ? »

L'ancienne basketteuse, adjointe aux Sports à la mairie et en charge de la Politique sportive et des Grands événements à la Métropole revient avec nous sur l'attribution du Tour de France féminin et sur la politique sportive de la ville.

Avoir simultanément le départ d'une étape du Tour masculin et le départ du Tour de France féminin c'était important ?

Depuis deux mandats, on a orienté la politique sportive sur le développement du sport féminin. Mais il faut que cela se traduise par des actes. Tout le monde est pour mais qu'est-ce que l'on fait pour le sport féminin ? On avait identifié des problèmes structurels et de visibilité. Il n'avait pas assez de place dans les médias. Proposer des événements féminins à un public plus large lui permet de s'identifier à ce sport et au fait que l'on a approché de près les sportives de haut niveau. Quand on essaye d'organiser des évènements, accompagné par les clubs ou les comités, on regarde ce qui a été fait sur le territoire ou pas. On en avait parlé auprès de Christian Prudhomme lors du dernier Tour de France. On lui a dit que l'on voulait le premier Tour de France féminin. Nous avons une confiance réciproque. Le grand départ s'est fait à Paris et nous ne pouvions pas lui en vouloir. Clermont-Ferrand s'est toujours positionné sur les compétitions féminines. Le Tour de France a été un vrai succès dans les médias et sur la route. Si on peut participer à cette évolution dans le haut niveau pour montrer que les femmes ont toutes leur place... il faut que la balance revienne à l'équilibre. C'est ce que l'on fait à Clermont-Ferrand quand on attribue des subventions, on essaye de regarder en proportion que le différentiel ne soit pas trop important.

La photographie du sport clermontois à l'instant « T » est bonne ?

On a encore quelques trous dans la raquette mais dans l'ensemble on a le sport qui fait « Un ». On part des centres de loisirs sportifs jusqu'aux clubs pros et on arrive à ce que cette chaîne n'ait pas de maillon manquant même si on a quelques besoins pour réimplanter un encadrement fort pour les jeunes. On peine encore un petit peu. Notre souci c'est d'avoir cet équilibre femmes-hommes sur l'accès aux équipements et aux subventions. Ce que l'on a délégué à l'Office municipal du sport mais que les clubs font très bien, comme l'ASM, c'est le sport santé. Des prises de conscience ont été faites.

Il faut aussi un maillage dans tous les quartiers pour avoir des structures sportives de qualité. On ne fait pas des structures pour des structures mais pour avoir une complémentarité entre les équipements comme on l'a fait pour les piscines. Afin de satisfaire tous les publics.

Quelles ont été vos relations avec Marion Rousse avant l'organisation de ce Tour féminin ?

Elle est très spontanée, agréable, elle est venue nous voir deux fois. Elle connaît bien sûr très bien son sport et a su se faire accepter dans un monde « masculin ». Elle est très à l'aise dans son métier de consultante. Elle a fait une carrière courte mais elle s'est reconvertie très rapidement avec talent. Elle représente très bien le cyclisme féminin.

Dans cette fête du Tour, il était important que Clermont soit mis en avant ?

Une fois que la montée du puy-de-Dôme a été ouverte, on pourrait presque dire que c'était facile de construire le projet autour. La région est tellement extraordinaire que pour Christian Prudhomme et son équipe cela a été très agréable de construire des parcours autour de cette étape légendaire. Le clou du spectacle sera la montée du puy-de-Dôme.

On a senti un peloton politique serré entre la Métropole, le Département et la Région...

Exactement, et il y en avait besoin tant que le Département ne souhaitait pas ouvrir la possibilité de la montée du puy-de-Dôme... C'est très important pour le Tour de France comme pour la candidature à la capitale européenne de la culture 2028. Quand il y a des dossiers internationaux, on a tout intérêt à être ensemble pour porter ces projets. Pour l'intérêt général il faut trouver des terrains d'entente. C'est une aubaine d'avoir ça et on l'avait bien dans un coin de la tête quand on s'est positionné sur l'organisation de ces évènements. Parfois les planètes s'alignent bien et il faut le prendre comme tel pour réaliser quelque-chose de magnifique je l'espère.

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