La cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption en travaux jusqu'en 2029

Édifice gothique édifié à partir de 1248, la cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption de Clermont-Ferrand va connaître pendant six ans une grande rénovation d'un coût de 21,5 millions d'euros financé à 100 % par l'État.

Croyant ou pas, on l'aime notre cathédrale. Comme le puy-de-Dôme, c'est le phare qui guide bon nombre de Clermontois. Elle méritait bien un « petit » relooking pour séduire encore pendant plusieurs centaines d'années...

« Quelles que soient leurs convictions religieuses, cette cathédrale appartient aux Clermontois rappelait Olivier Bianchi. Et peut-être que des milliers d'Européens viendront visiter cette ville dans quelques années... Donc il est important qu'ils trouvent un patrimoine en bon état. »

Référence à la candidature clermontoise pour la capitale de la culture 2028. Il est vrai qu'il ne s'agit pas d'un simple ravalement de façade pour l'édifice. « C'est la deuxième cathédrale où l'État investit autant expliquait le Préfet Philippe Chopin. Je vous laisse deviner qu'elle est la première... »

La Notre-Dame clermontoise, classée aux monuments historiques en 1862 va connaître six années de travaux, une grande rénovation d'un coût de 21,5 millions d'euros financée à 100 % par l'État, le ministère de la Culture et la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes. C'est la plus grosse enveloppe proportionnellement à l'aide globale de l'État destinée aux cathédrales françaises. Soit plus d'un quart des 80 millions d'euros du « Plan cathédrales ».

Les travaux seront menés en 3 phases :

- le massif occidental (4,5 millions d'euros)

- le vaisseau central et la couverture (11 millions)

- la couverture intermédiaire (6 millions)

Cela permettra de remplacer la couverture en plomb du vaisseau central de la nef, vieille de 120 ans ainsi que les couvertures intermédiaires en pierre des bas-côtés et des chapelles.

Il est important de surveiller la santé de la « vieille dame » clermontoise car la cathédrale auvergnate avait subi plusieurs accidents en 2022. Fin juin, des impacts de foudre avaient endommagé les installations électriques responsables de l'éclairage du bâtiment.

En avril et en novembre derniers, plusieurs tempêtes avaient fragilisé la baie médiévale du bas-côté sud, mettant en mouvement le réseau de pierres.

« Il n'y avait pas de problème structurel mais des choses à surveiller avec des capteurs pour voir les mouvements de l'édifice et surveiller les fissures expliquait Rémi Fromont, architecte en chef des monuments historiques en charge du chantier. La cathédrale bouge de toute façon de 1 à 2 centimètres par an avec les écarts de température. »

La couverture en plomb n'avait pas été changée depuis 120 ans. L'étanchéité était aussi une priorité, notamment sur des terrasses.

Remarquable

Ce chantier était une priorité pour cette œuvre remarquable par sa grandeur et ses vitraux. « Au moment de sa construction, on réalisait la Sainte Chapelle à Paris rappelait Rémi Fromont, architecte en chef des monuments historiques en charge du chantier. Ses verrières sont d'aussi belle qualité et elle possède des épures uniques (dessin technique utilisé par les architectes de l'époque N.D.L.R.). C'est le premier grand édifice gothique d'Auvergne, la grande sœur des cathédrales de Narbonne ou de Limoges. Avec une pierre très résistante au froid mais aussi très cassante... »

« Tailler la pierre de Volvic a l'époque n'était pas simple rappelle Jacques Porte, directeur du pôle Patrimoine de la direction régionale des affaires culturelles de la région AURA. L'engagement des Compagnons était total. À l'époque, on offrait le meilleur à Dieu... C'est un bâtiment majeur national. »

Les travaux devraient démarrer au second semestre 2023 et s'étendre jusqu'en 2029. Malgré quelques fermetures ponctuelles, Notre-Dame-de-l'Assomption restera ouverte au public pendant cette période.