Le Puy-de-Dôme est devenu le premier département à intégrer la Fabrique des transitions

Les deux structures ont signé au mois de février une convention de partenariat qui permet au Puy-de-Dôme de devenir territoire pilote pour expérimenter sa méthodologie de conduite de changement en matière de transition écologique.  

Le lieu était symbolique. Le siège de l'Assemblée des départements de France, à Paris. C'est là, en présence de son président, Dominique Bussereau, que Jean-François Caron, le directeur de la Fabrique des transitions, et Jean-Yves Gouttebel, président du Conseil départemental du Puy-de-Dôme, ont signé la convention de partenariat qui lie désormais les deux entités. Le Puy-de-Dôme devient ainsi le premier département français à rejoindre la Fabrique, laquelle rassemble déjà 300 acteurs très divers au niveau national : collectivités locales, entreprises, centres de ressources, de recherche et d'innovation, agences et structures étatiques... Tous ces acteurs ont la conviction que les territoires sont des acteurs majeurs de la transition écologique devant conduire à des modèles de sociétés durables.   

"Le département est à la bonne échelle pour mener cette politique car c'est celle de la proximité et de la solidarité, celle où l'on peut faire du concret", est persuadé Jean-Yves Gouttebel. 

Et l'intéressé de rappeler que depuis 15 ans, de nombreux projets allant dans ce sens avaient été menés à bien sur le territoire : mise en place du télétravail depuis 2007, création d'Agrilocal avec le département de la Drôme, classements du puy de Dôme en tant que "Grands sites de France" et de la Chaîne des puys-Faille de Limagne au patrimoine mondial, dispositif Cocon 63, développement des Espaces naturels sensibles, lancements du budget écologique et citoyen et du projet de e-circuit à Charade... Autant d'éléments qui se retrouvent aujourd'hui sous la démarche "Notre Puy-de-Dôme écologique", initiée en 2020.

En intégrant la Fabrique des transitions, le Département franchit donc une étape supplémentaire, qui va lui permettre d'engager une approche systémique, collective et transversale de la transition écologique.

"L'objectif, c'est d'apporter des savoir-faire mais c'est aussi d'aller chercher des idées, de créer un réseau", appuie le chef de l'exécutif, bien conscient que la Fabrique est un immense centre de ressources capable de proposer des retours d'expérience très concrets. 

Quatre axes principaux figurent au sein de cette convention. Tout d'abord, il s'agit de créer un espace de réflexion collective, de transmission du savoir et de débat entre les acteurs publics et privés du département. Ensuite, il convient d'analyser la mise en œuvre du Masterplan lancé récemment, mais aussi de sensibiliser les autres collectivités, communes et intercommunalités, afin de créer une synergie territoriale. Enfin, la convention entend faire du Puy-de-Dôme une destination de "voyage apprenant" qui inspire d'autres acteurs. 

A l'image de ce que peut être aujourd'hui la ville de Loos-en-Gohelle, située dans le nord de la France et dont le maire, Jean-François Caron, est aussi le directeur de la Fabrique des transitions. Rappelons que ce dernier a accompagné en 2020 les quelque 200 agents du Département du Puy-de-Dôme chargés de plancher sur le "Master plan", véritable feuille de route de la transition écologique. Pour Jean-François Caron, l'échelon local permet de rendre la transition efficace et désirable. "C'est très important pour nous que le Puy-de-Dôme nous rejoigne. On va pouvoir mobiliser nos 300 adhérents à son service", assure-t-il, tout en plaidant pour un changement de modèle. 

Mais pour lui, le succès de la démarche passe par le désir, l'adhésion. "On a besoin d'étoiles qui brillent dans le ciel et qui donnent envie."

Jean-Yves Gouttebel ne dit pas autre chose : "notre démarche n'est pas une démarche de lamentation. C'est une démarche optimiste et volontariste."