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Cécile Coulon : « Rien n’avait été prévu à l’avance »

09h37 - 10 juillet 2017 - par Info Clermont Métropole
Cécile Coulon : « Rien n’avait été prévu à l’avance »
- © ACTU_ITW_COULON_CECILE_photo Julien Bruhat

[caption id="attachment_217717" align="aligncenter" width="800"] Cécile Coulon dispose désormais d’une reconnaissance nationale. En six mois, elle a déjà vendu plus de 20.000 exemplaires de « Trois saisons d’orage ». A 27 ans seulement… (© Julien Bruhat)[/caption] Elle a publié en début d’année « Trois saisons d’orage », son 6e roman (mais 9e ouvrage), lequel marche fort au niveau des ventes en France. A 27 ans, la Clermontoise, amatrice de littérature et de course à pied, impressionne par la qualité de sa plume et de son parcours.     Info – Vous avez publié votre 9e ouvrage en début d’année, que peut-on dire de l’histoire ? Cécile Coulon – Il s’agit d’une saga familiale qui se déroule dans la montagne, entre la fin de la 2e Guerre mondiale et la période actuelle. Une famille de paysans et une autre de médecins se rencontrent. Des liens vont se créer et se défaire entre les deux. Le lieu où se passe l’histoire a été transformé. L’idée était de la situer dans un endroit anxiogène, étouffant mais en même temps très beau. I. – Comment se passent les premiers mois, l’accueil est bon ? C. C. – Cela fait six mois qu’il est sorti et l’accueil a été extrêmement bon, meilleur que sur les précédents. Je n’ai eu que peu de critiques négatives. Je pense qu’il s’est passé un truc, peut-être parce que l’histoire semble plus fédératrice que sur les précédents. Les thèmes de l’intimité dans la famille ou dans un village parlent à beaucoup de gens. Les ventes sont très bonnes, nous avons déjà passé la barre des 20.000 exemplaires. I. – On vous a entendu sur France Inter et France Culture, les Inrocks ont fait une page, Vogue vous a placé parmi les vingt français qui font la culture actuelle, Vanity Fair parle de vous… Comment faites-vous pour garder les pieds sur terre ? C. C. – Pour mon précédent ouvrage, « Le cœur du pélican », il y avait déjà eu un bel engouement. Pour celui-ci, d’autres médias se sont intéressés à moi. D’un côté, c’est hyper flatteur et très agréable. Cela encourage à écrire le prochain même si ce genre de chose n’est pas un but. Il faut considérer tout ça comme un palier supplémentaire. Le large spectre médiatique permet de se faire connaître par des personnes qui n’auraient pas forcément mis le nez dans un livre. I. – Est-ce que d’autres éditeurs vous font les yeux doux ? C. C. – Oui, cela arrive. C’est le jeu. J’ai parfois l’impression que lorsque les petites ou moyennes maisons d’édition font émerger quelqu’un, cela intéresse les plus grosses. Mais qui a investi du travail, de l’exigence et de l’argent sur moi ? C’est Viviane Hamy (son éditrice). Etre sollicitée par de grands noms n’est pas forcément un gage de qualité d’écriture. I. – Est-ce vrai que vous préparez une thèse sur le sport et la littérature ? C. C. – Exact. Ce sont les deux choses qui m’intéressent le plus dans la vie. Souvent, ces domaines sont opposés. Le but de cette thèse est de démonter cette image-là. J’en suis à peu près à la moitié. Bon, j’admets qu’actuellement, avec tout ce qui se passe autour de mon dernier roman, j’ai un peu de mal. Je ne me suis pas fixée d’échéance pour la soutenir. Quand quelque chose fonctionne dans le monde de l’édition, soit tu prends ce qui va avec, soit tu laisses passer le train… Et je n’ai pas envie de laisser passer le train. I. – Monter à Paris, est-ce un souhait pour vous ? C. C. – Non, cela n’a jamais été une envie. Mon éditrice et mon attachée de presse m’ont dit finalement que c’était peut-être même une très bonne chose d’être restée en province. Et puis le milieu parisien existe beaucoup moins aujourd’hui. Ici, j’ai le temps, l’espace et l’argent disponible pour prendre le temps d’écrire mes livres. I. – Depuis 2007 et « Le voleur de vie », votre premier roman, quel regard portez-vous sur votre parcours ? C. C. – Cela fait déjà dix ans. J’ai adoré cette décennie. Mais je me pose des questions : ai-je changé ? Mon comportement vis-à-vis des autres a-t-il évolué ? Mes envies sont-elles les mêmes ? Quand on passe d’une petite maison d’édition clermontoise à une forme de reconnaissance plus nationale, il y a de quoi s’interroger. Ce qui m’étonne dans mon parcours, c’est que rien n’avait été prévu à l’avance. Aucun plan de carrière. Tout s’est fait par des rencontres qui sont arrivées au bon moment. J’ai vraiment eu de la chance. Que ce soit ma prof de français, l’éditeur Paul Colli, Viviane Hamy ou d’autres, à l’image des journalistes, tous m’ont fait confiance sur une décennie. La question maintenant est de savoir si je vais encore pouvoir tenir comme ça lors des dix prochaines années ? (Rires…) I. – Quels sont vos projets ? C. C. – Pendant les six prochains mois, je continue la promotion de « Trois saisons d’orage. » Et puis, je me mettrai sur le prochain. J’ai déjà l’idée en tête. Il sera extrêmement différent mais je ne peux pas en dire plus. Au niveau du rythme, il est aussi prévu de ne sortir qu’un livre tous les deux ans, voire trois. « Trois saisons d’orage » - 272 pages - Aux Editions Viviane Hamy. Disponible en librairie.

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