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Bernard Villata « J’ai toujours eu un agenda surchargé, et n’arrive pas à m’imaginer autrement »

09h27 - 03 octobre 2016 - par Info Clermont Métropole

[caption id="attachment_212682" align="aligncenter" width="800"]Bernard Villata fait part des difficultés de travailler avec les Lyonnais « en position dominante, et dont les principes de fonctionnement et de relations entre les hommes ne sont pas les mêmes qu’en Auvergne » ©Valentin UTA Bernard Villata fait part des difficultés de travailler avec les Lyonnais « en position dominante, et dont les principes de fonctionnement et de relations entre les hommes ne sont pas les mêmes qu’en Auvergne » ©Valentin UTA[/caption]

Président du Biopôle Clermont-Limagne, et 2er vice-président d’Initiative Auvergne-Rhône-Alpes, Bernard Villata est très impliqué dans le développement économique local.

Info- Vous avez succédé cet été à Jacques Mizoule à la présidence du Biopôle Clermont-Limagne. Cet élu communiste était vice-président de la Région en charge de l’économie, au début des années 2000…

Bernard Villata- Tout à fait. J’ai appris à connaître Jacques. Il était au comité d’Auvergne de rugby, et je m’occupais du RCR, le club de rugby de Riom. C’est quelqu’un de remarquable que j’ai appris à beaucoup apprécier. Il a un sens profond de l’écoute et de l’entreprise, contrairement à ce que l’on pourrait penser. Et cela a été un plaisir d’être à ses côtés. Quand il a souhaité s’arrêter, il a voulu que je prenne la suite, au Biopôle, où je représentais la CCI. J’ajoute qu’au tout début des plateformes Initiative Auvergne, il nous a beaucoup aidé. Il avait alors compris l’intérêt de ce dispositif d’aide à la création-reprise d’entreprises.

Info- Allez-vous rapprocher le Biopôle Clermont-Limagne du Lyon Biopôle ? BV- Le Biopôle est un technopôle qui se développe bien et met à disposition des entreprises des facilités de fonctionnement et de collaboration. Lyon Biolpôle est plus un cluster, et bien sûr nous sommes en contact. Les Lyonnais nous écoutent, mais ne nous entendent pas. Ils sont dans une position dominante, et leurs principes de fonctionnement et de relations entre les hommes ne sont pas les mêmes qu’en Auvergne. Ici, c’est la réactivité et la proximité. Nous voulons regrouper sous le nom d’Arbios, le Biopôle Clermont-Limagne basé à Saint-Beauzire, Riom et au Brézet, le Naturopôle de Saint-Bonnet-de-Rochefort, et le Bioparc de Vichy-Hauterives. On a récemment fait pagayer ces entreprises sur le lac d’Allier pour que les gens se connaissent. L’objectif est de faire venir d’autres entreprises de pointe en Auvergne, en particulier sur la ZAC de la Varenne à Riom.

Info-Vous venez de l’entreprise : Luminox, Cooper Menvier… BV- J’étais un universitaire, fait pour enseigner les maths et la physique. J’ai croisé un jour un calculateur scientifique dans mon labo, et personne ne savait s’en servir. Je suis allé en formation, et ne suis jamais revenu. J’ai passé 15 ans dans l’informatique, d’abord chez HP, puis chez Wang. J’ai ensuite rejoint un ami d’enfance, Dominique Martinie, qui venait de reprendre Luminox à Riom, pour une très belle aventure dans l’électronique de sécurité. Nous sommes assez vite devenus un leader technologique. Puis Luminox s’est adossé à un groupe anglais, qui a été repris par des Américains. J’ai ensuite pris la présidence des opérations de ce groupe, Cooper, en France.

Info- vous êtes le 1er vice-président d’Initiative Auvergne-Rhône-Alpes, et siégez à la CRCIA Auvergne… BV- Les plateformes Initiative ont fusionné dès novembre dernier. L’ensemble compte 37 plateformes territoriales dans la Grande Région, dont 11 en Auvergne. Nous sommes en train de tout réorganiser. Les plateformes en Auvergne sont adossées aux Chambres de commerce, mais en Rhône-Alpes, les partenaires sont les collectivités… Les financements et les aides sont différentes, ce qui est perturbant, d’autant plus que les CCI régionales ne fusionneront qu’au 1er janvier 2017. Mais je n’ai pas d’inquiétude pour l’avenir. En Auvergne, nous avons aussi accès aux fonds européens « Jeremy », et ils sont pérennisés jusqu’en 2020. C’est une exception. L’an dernier nous avons engagé 4,6 millions d’euros de prêts d’honneur, qui ont permis d’injecter 50 millions d’euros dans le territoire auvergnat. Le taux de pérennité de ces entreprises aidées est supérieur à 87% ! les taux de survie en création standard se situent plutôt entre 50 et 60%.

Info- A 68 ans, qu’est-ce qui vous fait encore courir ? BV- J’ai toujours eu un agenda surchargé, et n’arrive pas à m’imaginer autrement. Cela dit, j’ai des centres d’intérêt. Mon fils réside en Californie, où je passe deux mois par an. J’ai aussi une base en pays basque, mais quand je suis en Auvergne, je pense pouvoir donner un peu de mon énergie. J’ai un rôle de facilitateur. Mon mandat au Biopôle court pour trois ans. A 71 ans, ce sera le moment de réfléchir. En attendant, je fais toujours du vélo, et viens d’en acheter un à assistance électrique à ma femme…pour qu’elle puisse m’accompagner de temps en temps.

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