Didier Veillault : « s’il y a un langage commun en Europe, c’est bien celui de la musique »

[caption id="attachment_217294" align="aligncenter" width="800"] « Pour le concert au stade Michelin, on met véritablement le paquet » affirme Didier Veillault.[/caption]
Co-directeur avec François Missonnier, il s’occupe de la programmation du festival Europavox, dont la 12e édition se tient à Clermont-Ferrand du 29 juin au 2 juillet.
I. - Comment se passe la préparation du festival, à quelques jours de l’événement ?
D. V. - C’est la première année où nous sommes rassurés et ce, depuis assez longtemps déjà. On sait que pratiquement tous les concerts vont être complets. C’est bien sûr le cas du Stade Michelin avec Manu Chao. Quant aux deux Forums, c’est bien parti aussi. Cela nous a laissé le temps de mieux nous préparer et de mieux organiser le festival en général, notamment l’accueil du public, des partenaires et des médias. C’est la 12e édition d’Europavox et sans préjuger du côté artistique, il s’agit déjà d’une réussite de ce point de vue-là. Le festival va accueillir 50 groupes et 25 nationalités.
I. – Avez-vous été surpris par la rapidité des locations du concert de Manu Chao au stade Michelin ?
D. V. - Honnêtement oui. Mais plusieurs facteurs peuvent l’expliquer : la première au stade Marcel-Michelin, le retour de Manu Chao, etc. Les gens attendent cet artiste. La preuve ? Tous les concerts qu’il fait cet été sont déjà complets, même sur les très grosses jauges comme aux Vieilles Charrues. Pour nous, le côté exceptionnel de la chose, c’est d’avoir vendu les 20.000 billets en une journée. Et puis, on s’interroge aussi. Pourquoi rencontrons-nous autant d’intérêt pour les Forums cette année ? M, on peut comprendre, même si son projet malien est très différent de ce qu’il fait d’habitude. Chinese, nous l’avons fait il y a une dizaine d’années. On est content aussi d’avoir annoncé complet pour Agnès Obel, une artiste dont nous avons fait la première date en France en 2010. Nous sommes fiers d’avoir pu faire découvrir des personnes comme elles. Mais c’est aussi le but d’Europavox, un événement populaire qui propose à la fois des têtes d’affiche et des découvertes. Archive est venu en résidence chez nous ces derniers jours. Ce groupe, c’est la classe complète.
I. – Quels sont vos coups de cœur justement pour cette édition ?
D. V. – Je dirais Shame, la nouvelle sensation anglaise. Une vraie claque. C’est le groupe qu’il faut avoir vu cette année. Sinon, Agnès Sobel aussi, nous avions très envie de la programmer. Je pense également à une formation franco-anglaise DBFC qui vient de sortir un nouvel album. Et puis il y a nos auvergnats de Super Parket qui reviennent dans la soirée Electro. On les a vus à Bourges et aux Transmusicales de Rennes.
I. – Quels vont être les spécificités techniques du concert de Manu Chao ?
D. V. – Pour le concert au stade Michelin, on met véritablement le paquet, avec une très grosse scène, qui va couvrir pratiquement tout l’en-but. Il y aura également beaucoup de lumières, un super son grâce aux connaissances d’ingénieurs hyper pointus dans ce domaine. Nous allons monter l’ensemble une semaine avant la date. Afin de laisser respirer la pelouse, les plaques de protection seront enlevées dès la fin du concert.
Au-delà, par rapport au stade, il faudrait que l’on envisage de faire deux concerts afin de réduire les frais. Toute l’installation technique nécessiterait d’être amortie en effet sur deux dates. Nous avons vu cela assez rapidement. Cette année, il s’agit clairement d’un test. Si nous reconduisons l’opération l’année prochaine, on envisagera cette éventualité.
I. – Quel est le budget aujourd’hui du festival ?
D. V. – Avec le concert au Michelin, il a augmenté. Nous allons tourner aux alentours de 1,7 million d’euros. Au niveau des subventions, nous avons su assez vite que la Région Auvergne-Rhône-Alpes allait continuer à nous soutenir. La ville de Clermont et la Métropole montent en puissance dès cette édition. En contrepartie, Europavox va exister encore plus durant l’année, à l’image des soirées Europaclub et des réseaux que l’on tisse un peu partout. Je rappelle que l’on va faire six Europavox en Europe. Avec le projet Effervescences, tout cela va dans le sens de vouloir soutenir la candidature de la ville comme « Capitale européenne de la culture ».
I. – Le festival revendique une vision citoyenne et positive de l’Europe, n’est-ce-pas ?
D. V. – Nous sommes des Européens convaincus. Avec François Missonnier et le soutien des tutelles, nous avons monté ce festival pour donner une image positive de Clermont et de l’Auvergne. Par rapport à la jeunesse, s’il y a un langage commun en Europe, c’est bien celui de la musique.
Pratique : toutes les infos et les dates sur le site : www.europavoxfestivals.com
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